La mobilisation islamiste et les élections algériennes du 12 juin 1990 (original) (raw)
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L'islamisme durant la guerre civile en Algérie
La revue méditerranéenne de la recherche juridique- CANADA, 2019
Zouhour OUAMARA Enseignante et doctorante en droit public à la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis INTRODUCTION : Retraçantla lutte pour l'indépendance del'Algériecontre les colons français, l'expression FLN 1 (front de libération nationale) ne tarde pas à apparaître. Ce parti contribue à l'acquisition de l'indépendance algérienne en juillet 1962.Ceci dit depuis cette date, le FLN demeure le parti unique de l'Etat. Un régime autoritaire à parti unique se met dès lors en place. De 1962 jusqu'à 1989, la scène politique algérienne reste bloquée avec un règne bicéphale du civil qui fait carcan et du militaire qui détenait et détient toujours le vrai pouvoir. En 1989 la vision change. Après un échec de la réforme du secteur pétrolieret du projet industriel mené par le Président Houari Boumediene 2 , on a senti une pression sociale et un étranglement multidisciplinaire. Onvoulaitpar conséquence donner vie à une nouvelle Algérie avec la venue du Président ChedliBendjedid successeur de Boumediene. Ainsi en février 1989, une Constitution partiellement pluraliste est adoptée, scellant la fin du régime de parti unique. La scène politique s'ouvre alors légalement à toutes les forces politiques voulant marquer l'épuisement du modèle antérieur. On fait le pari qu'un tournant plus libéral, sur le plan politique comme sur le plan économique verra le jour. Cependant cette ouverture était contrôlée : Il est vrai que les ''décideurs'' pouvaient toujours compter sur la puissance intouchée de la sécurité militaire afin de maîtriser le champ politique. Dans un contexte marqué par un flou et un tiraillement causés par les divisions entre les centres de pouvoir, le Front islamique du salut (FIS) 3 est créé en mars 1989 (il obtiendra son agrément officiel en septembre de la même année). Plus qu'un parti politique classique, le FIS demeure un centre d'inertie de la plupart des tendances de l'islam politique algérien, qui s'étaient progressivement structurées dans les années 1980. Dix ans après, en juin 1990, le FIS remporte successivement, au détriment de l'opposition ''laïque'' , les élections municipales et départementales 4 . Les relations se dégradent entre les dirigeants du FIS et les autorités politiques en place. En 1991, les chefs de la sécurité militaireappuient la création de deux partis islamistes concurrents, qui leur sont de facto inféodés : le mouvement Hamas de Mahfoud Nahnah (lié aux Frères musulmans égyptiens) et le Mouvement de la Nahda islamique (MNI) d'Abdallah Djaballah. Les candidats du FIS remportent quand même le premier tour des législatives de décembre 1991 (avec 47,3 % des suffrages expriméscontre 5,4 % pour Hamas et 2,2 % pour le MNI -, soit 24,5 % du corps électoral ). Dans ce contexte, les chefs de l'armée (au premier rang desquels les généraux Khaled Nezzar, ministre de la Défense, et Mohamed Lamari) et de la sécurité militaire décident de contraindre le président de la République à démissionner, le 11 janvier 1992. Ils prononcent la dissolution du Parlement. Le chef de l'État est remplacé par un « Haut Comité d'État » (HCE) créé pour la circonstance et dominé par le général Khaled Nezzar. La direction formelle de l'État est confiée à un ancien exilé politique au passé nationaliste honorifique, Mohamed Boudiaf.
Des émeutes à une crise politique : les ressorts de la politisation des mobilisations en Algérie en 1988 Myriam aït-aouDia Résumé – Cet article analyse, à partir du cas algérien de 1988, la transformation d'émeutes en crise politique par la politisation de mobilisations multisectorielles. Cette crise produira ensuite une libéra-lisation inédite du régime autoritaire. Le propos est axé sur la dimension politique et contestataire de l'événement émeutes. Il montre, d'une part, que la qualification politique d'un événement, ici les émeutes, ne peut être imposée en surplomb par le chercheur – souvent à partir d'une analyse ex post. Il convient plutôt d'être attentif aux luttes pour la définition légitime de l'événement, en situation, et de restituer le processus par lequel une définition tend à s'imposer à tous les protagonistes, tandis que des catégorisa-tions concurrentes sont écartées. Cet article montre, d'autre part, que la production d'une parole politique sur l'événement n'a rien d'évident, tout comme le succès de cette interprétation politique. Les émeutiers, multitude d'individus ordinaires tenus jusque-là à l'écart de la vie publique, ouvrent certes l'espace des possibles, mais ce sont des acteurs préalablement engagés qui médiatisent leur action et imposent un sens politique contestataire à l'événement en se fondant notamment sur des ressources et des réseaux antérieurs. Les caractéristiques mêmes de l'émeute – désorganisée, sans mots d'ordre, menée par de très jeunes gens qui n'articulent aucune parole politique – autorisent l'imposition, de l'extérieur, d'une parole politique consistante.
Politix, 2015
Myriam aït-aouDia Résumé-Cet article analyse, à partir du cas algérien de 1988, la transformation d'émeutes en crise politique par la politisation de mobilisations multisectorielles. Cette crise produira ensuite une libéralisation inédite du régime autoritaire. Le propos est axé sur la dimension politique et contestataire de l'événement émeutes. Il montre, d'une part, que la qualification politique d'un événement, ici les émeutes, ne peut être imposée en surplomb par le chercheur-souvent à partir d'une analyse ex post. Il convient plutôt d'être attentif aux luttes pour la définition légitime de l'événement, en situation, et de restituer le processus par lequel une définition tend à s'imposer à tous les protagonistes, tandis que des catégorisations concurrentes sont écartées. Cet article montre, d'autre part, que la production d'une parole politique sur l'événement n'a rien d'évident, tout comme le succès de cette interprétation politique. Les émeutiers, multitude d'individus ordinaires tenus jusque-là à l'écart de la vie publique, ouvrent certes l'espace des possibles, mais ce sont des acteurs préalablement engagés qui médiatisent leur action et imposent un sens politique contestataire à l'événement en se fondant notamment sur des ressources et des réseaux antérieurs. Les caractéristiques mêmes de l'émeute-désorganisée, sans mots d'ordre, menée par de très jeunes gens qui n'articulent aucune parole politique-autorisent l'imposition, de l'extérieur, d'une parole politique consistante.
(2012) Islamisme et réislamisation dans les révoltes arabes
Moyen Orient, 2012
g é o p o l i t i q u e , g é o é c o n o m i e , g é o s t r a t é g i e e t s o c i é t é s d u m o n d e a r a b om u s u l m a n Janvier-Mars 2012 • 10,95 € Magazine trimestriel • Numéro 13 la mecque : le hajj à l'ère de la consommation de masse 3: HIKROB=^VU^Z[: ?k@ k@ b@ d@ a; M 07419 -13 -F: 10,95 E -RD islam et démocratie www.moyenorient-presse.com
Il était une fois un 12 juillet 2006 à Beyrouth
2007
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