Les Letters concerning the English Nation et les Lettres écrites de Londres sur les Anglais : un original dédoublé (original) (raw)
Related papers
La France et l'Angleterre au XIXe siècle - Echanges, représentations, comparaisons Sylvie Aprile, Fabrice Bensimon, 2006
Cette contribution s'efforce d'articuler étroitement les trois dimensions centrales de ce travail collectif, les études de transferts, les études de représentations croisées et les analyses d'histoire comparée, en prenant pour objet la constitution progressive de l'histoire de la littérature anglaise comme corpus de textes, comme corps de doctrine, comme discipline savante et comme enjeu politique entre le milieu du XIX e siècle et le temps de la Grande Guerre, en s'attachant à démontrer combien, au cours de ce processus multiforme et heurté, la référence à la littérature française, aux historiens français de la littérature française et à la France comme nation culturelle, a été permanente. De l'Histoire de la littérature anglaise de Taine à la constitution définitive de l'enseignement de la littérature anglaise comme grand projet national par le rapport Newbolt, aux lendemains de la Grande Guerre, la constitution de la littérature anglaise comme référence culturelle nationale légitime, mais aussi sa mise en forme narrative, normative et savante, dans le cadre de l'Université ou en dehors d'elle, n'a cessé de se fonder sur des oeuvres françaises, des auteurs et théoriciens spécialistes de la vie littéraire française (Matthew Arnold, Edmund Gosse, George Saintsbury, Sidney Lee) et sur l'idée que la littérature française se trouvait à l'origine même de la littérature anglaise, à presque toutes les périodes de son histoire. Il s'agit donc, par l'étude des transferts intellectuels entre France et Angleterre à l'oeuvre dans les vastes corpus de textes que constituent les histoires littéraires nationales, qui se trouvèrent étroitement liés à l'affirmation de l'anglais comme légitimité culturelle nationale, et par une mise en contexte relationnelle et comparative de ces évolutions dans le cadre de la montée en puissance, des deux côtés de la Manche, de l'Etat culturel nationalisateur, de comprendre, comme l'avait fait Michel Espagne au sujet des origines allemandes du nationalisme français, combien la constitution des nationalismes culturels français et anglais a été étroitement liée, au cours du XIX e siècle, au point de paraître, au vu des incessants allers et retours entre les deux côtés de la Manche, comme une des illustrations les plus frappantes du « cosmopolitisme du national » (Anne-Marie Thiesse) mais aussi de la gémellité franco-anglaise. Cette contribution se conclut de ce fait sur le paradoxe apparent que constitue cette gémellité face l'intensité de la production de différence culturelle précisément mise en oeuvre autour de 1900 par les mêmes auteurs qui assuraient la circulation des textes et des idées entre les deux pays : les passeurs de frontières étaient souvent en même temps des constructeurs de frontières et des constructeurs d'identités closes. De ce fait, l'histoire du nationalisme culturel, mais aussi celle de l'internationalisme culturel, en France et en Grande Bretagne tout particulièrement, ne peut se limiter à une histoire idéologique, ni même « culturelle », des discours politiques ou des représentations intellectuelles ou artistiques ; il faut qu'elle s'efforce d'être une histoire sociale des formes et des régimes d'internationalité dans lesquels les élites sociales, et notamment intellectuelles, des différents Etats nations ont constitué leur légitimité nationale.
Histoires des lettres et de leur Peuple
This article is an excerpt from a new book entitled More Than Words: Transforming Script, Agency and Collective Life in Bali (Cornell University Press, 2018), which sets out to challenge conventional understandings of literature and textuality through an ethnographic study of writing on the Indonesian island of Bali. The study focuses in particular on contemporary uses of Balinese script in rites of healing, sorcery and self-defense, exploring the aims and desires embodied in the production and use of palm-leaf manuscripts, amulets and other inscribed objects.
Le Monde français du dix-huitième siècle
Résumé de la Voltaire Foundation: Lettres sur les Anglais (I) 978-0-7294-1154-7 « Les Lettres sur les Anglais constituent un chef d’œuvre clé des Lumières, un manifeste qui illustre une manière de pensée qui a participé à la création d’une vision du monde qui reste importante aujourd’hui. C’est par cette œuvre aussi que Voltaire s’est réinventé en écrivain de prose, après une première phase de sa carrière où il était surtout connu comme poète. Le présent volume retrace la genèse et le contexte des Lettres (le séjour anglais de Voltaire, entre 1726 et 1728), et en dégage les principaux enjeux. L’introduction de Nicholas Cronk est suivie d’une liste complète des éditions parues du vivant de Voltaire, des traductions de ce texte, et de la version anglaise dont la publication en 1733 précéda de peu la parution du texte en français. Collaborateurs: Geneviève Artigas-Menant, Nicholas Cronk, Anna Marie Roos; Volume: 6A (I)-(II)Series: Œuvres complètes de Voltaire...
2020
La correspondance civique des Remembrancia londoniennes : mémoire morte d'une communication politique ou instrument de gouvernement urbain ? Les archives de la municipalité de Londres renferment aujourd'hui sous le nom de Remembrancia un ensemble de neuf registres couvrant la période 1579 à 1664. Dans ces registres, ont été copiées plusieurs milliers de lettres échangées par la municipalité de Londres (Lord maire et cour des aldermen) avec les institutions du gouvernement central (monarques et Conseil privé), ainsi qu'avec des prélats (évêques de Londres et archevêques de Cantorbéry principalement) et des aristocrates. Il s'agit d'une collection/sélection de lettres, puisqu'un certain nombre de lettres de la correspondance active ou passive des magistrats londoniens n'y figure pas 1. Les deux premiers registres, qui couvrent la fin du règne d'Élisabeth I re (1558-1603), ont une histoire très particulière. Le premier est un registre « véritable » qui comprend un peu moins de 700 lettres échangées entre 1579 et 1592. Le second est un registre « factice » regroupant environ 850 lettres échangées de 1592 à 1609. Avant le milieu du XIX e siècle, ces deux volumes n'étaient pas intégrés aux Remembrancia. Le premier était conservé dans le fonds municipal sous le titre de « Letters from the Lords of the Council, etc. » 2 , alors que le second a été constitué à partir de plusieurs liasses de lettres copiées, qui étaient, dans leur majorité, classées en correspondance active / correspondance passive de la municipalité. Ce n'est qu'en 1857, que l'archiviste de Guildhall (l'hôtel de ville de Londres) intègre ces deux volumes à un fonds similaire dans sa nature, qui portait, lui, le nom de Remembrancia et dont le premier volume (jusqu'alors) enregistrait des lettres des années 1610-1613 3. Les « Letters from the Lords of the council » devinrent ainsi le volume 1 des Remembrancia, et le registre factice le volume 2. Malgré ce caractère « composite », ces deux registres ont été largement utilisés par les historiens du Londres de la première modernité, et particulièrement par les historiens du théâtre élisabéthain. En effet, une partie des lettres qu'ils contiennent évoquent (souvent de façon acrimonieuse) les spectacles urbains, dont le théâtre. E. K. Chambers et W. W. Greg ont édités ces documents dès 1907. Cependant, ils procédèrent parfois à des coupes silencieuses (par exemple, en ne conservant que les phrases concernant directement les spectacles publics), et surtout, ils extraient les documents de leur fonds, sans s'interroger sur la nature des registres et sur les raisons de leur élaboration et conservation 4. Plus généralement, ces registres ont été utilisés qu'indirectement par les chercheurs, par le biais d'un index analytique thématique établi dans le dernier tiers du XIX e siècle par les deux cousins Overall, William Henry et surtout Henry Charles, bibliothécaire des archives municipales et clerc de la Cité (« Town Clerk »). Cet index classe toutes les lettres selon leur 1 Ian W. Archer, « The City of London and the theatre », dans The Oxford handbook of early modern Theatre, éd. par R. Dutton, Oxford, Oxford University Press, 2009, p. 396-412. 2 Titre qui figure sur la première page du premier « registre ». 3 Ces archives ont été exhumées au milieu des années 1860. Dans le cadre d'un conflit sur la nomination des gouverneurs des hôpitaux royaux de Londres, la municipalité avait chargé ses avocats de rechercher dans ses archives des précédents pour étayer ses revendications. Philip E. Jones, « The Deputy Keeper of the records »,
Londres et Paris dans la République mondiale des Lettres
Résumé
Summary: This article proposes to examine the function of “symbolic capital” that London and Paris have had since the 19th century in the global Republic of Letters. Former imperial centres, the two metropolises have been competing over the centuries for European ...
Le Monde français du dix-huitième siècle
Résumé de la Voltaire Foundation: Lettres sur les Anglais (II) Le produit du séjour anglais de Voltaire (1726-1728), les ‘Lettres sur les Anglais’ sont une suite d’articles recouvrant une large gamme de sujets, depuis la religion et la politique aux sciences naturelles et les belles-lettres, afin de présenter au lecteur un survol de la culture anglaise de l’époque. Le présent volume contient le texte des Lettres philosophiques de 1734 enrichi d’un apparat critique complet: les variantes des autres éditions parues du vivant de l’auteur, et des annotations. Les grandes variations du texte sont prises en compte dans deux sections en fin de volume: la première présente la version primitive du texte éditée principalement à Londres et aux Pays-Bas, et la seconde donne à lire les réécritures importantes effectuées par Voltaire au fil des ans. Lettres philosophiques (Nicholas Cronk, Nick Treuherz et Nicolas Fréry); Lettres écrites de Londres sur les Anglais (Nicholas Cronk) Mélanges (1739-1...
Accents et syllabes dans les manuscrits anglo-normands
2015
Les spécialistes proposent une interprétation éclairée du rôle des accents graphiques dans les manuscrits anglo-normands, dont la fonction serait de désambiguïser les séquences de voyelles. Nourrie de cas concrets et à l'écoute de la dimension performative des textes, l'analyse démontre que les accents graphiques constituent un véritable guide pour la lecture à haute voix.
‘L’écriture des documents anglais au douzième siècle’
Les scribes de l'Angleterre anglo-saxonne employaient le même genre d'écriture et les mêmes degrés formels d'exécution dans les documents et dans les livres 1 . Au xii e siècle, en revanche, l'écriture des documents produits en Angleterre devient extraordinairement variée, admettant des combinaisons changeantes entre différents modes d'exécution, proportions, variantes de lettre et éléments de style. Dès le dernier quart du xii e siècle, certains scribes commencent à développer un nouveau genre d'écriture unissant, selon des degrés de formalité et des modules (dimensions) différents, les traces spontanées de cursivité, qu'eux-mêmes et leurs devanciers avaient produites en écrivant plus rapidement, avec des figures de lettre et des éléments de style empruntés à l'écriture plus formelle des documents français et pontificaux. Les pages qui suivent présentent une analyse paléographique de cette diversification de l'écriture des documents anglais et des ingrédients réunis dans celle qui commence à émerger vers la fin du xii e siècle.