Activités dissimulée et publique d'un élève décrocheur en mathématiques (original) (raw)

2008, Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle

Distribution électronique Cairn.info pour CIRNEF. Distribution électronique Cairn.info pour CIRNEF. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2008-1-page-11.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. Les difficultés sociales et scolaires touchent de nombreux élèves scolarisés dans les zones d'éducation prioritaire. À l'école, au collège et au lycée, ces difficultés se conjuguent parfois avec un décrochage scolaire. Selon Glasman (1998 / 2000) les décrocheurs ne constitueraient pas une population distincte des autres élèves mais cumuleraient ce qui peut faire difficulté plus largement pour les enfants issus de milieux populaires. Cet article s'attache à caractériser l'activité d'un élève dont l'histoire familiale et le parcours scolaire permettent de le caractériser comme un décrocheur de l'intérieur (BONNÉRY, 2003) c'est-à-dire, comme un élève pour qui le jeu scolaire n'est progressivement plus jouable. L'étude a plus précisément porté sur son activité en cours de mathématiques. La situation scolaire des élèves qui renoncent progressivement aux apprentissages a conduit des chercheurs à tenter de mieux comprendre le phénomène de décrochage scolaire. Dans un numéro précédent de la revue «Les sciences de l'éducation-Pour l'Ère nouvelle» consacré au décrochage scolaire, plusieurs auteurs se sont attachés à caractériser les facteurs qui le déterminent et les processus qui l'animent. Différentes orientations éclairent les manifestations et les processus associés au décrochage en intégrant sa temporalité et en mettant l'accent sur l'analyse de logiques collectives et sur celle d'itinéraires. Pour Bautier (2003) et Bonnéry (2003), le décrochage scolaire s'explique par l'interaction de plusieurs registres : (a) le registre des apprentissages et des rapports aux savoirs scolaires; celui des pratiques institutionnelles et enseignantes dans leur façon de traiter les difficultés proprement scolaires, (b) celui des processus subjectifs et sociaux à l'oeuvre chez les élèves tels qu'ils se manifestent dans le rapport à soi, aux autres, pairs et enseignants, (c) celui du langage et de la langue en ce qu'ils interviennent dans les phénomènes de compréhension des textes, des tâches scolaires, mais aussi dans des phénomènes de stigmatisation quand l'écart entre les attentes des enseignants et les productions des élèves est grand. Le décrochage étant l'aboutissement d'une accumulation de difficultés, ces deux auteurs recommandent de porter au moins autant d'attention à l'histoire des apprentissages qu'aux manifestations comportementales traduisant des troubles scolaires. Selon une perspective proche, Bébi et Terrail analysent finement les adaptations réalisées par les enseignants dans le domaine pédagogique (pédagogie du concret, par exemple) à partir de différents modes d'explication des premières difficultés d'apprentissage des élèves. Leur recherche montre comment l'école construit le décrochage cognitif des élèves en ne leur permettant pas d'entrer dans les apprentissages tout en les laissant cheminer, accumuler les retards par rapport aux attendus du collège tout au long de la scolarité primaire.