La Confluence De L’Aube et De La Seine, Un Territoire Sensible a De Multiples Deformations (original) (raw)
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Aubevoye (Eure), RD 65 Étude géoarchéologique d’un petit affluent de la Seine en zone de confluence
2013
Ouvrage publié par la Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie, service régional de l'archéologie Directeur de la publication : Luc L, directeur régional des affaires culturelles de Haute-Normandie Textes réunis par Marie-Clotilde L, conservateur en chef du patrimoine Comité de lecture : Florence C, Laurence E-E, Éric F, Olivier K, Marie-Clotilde L, Dominique P Mise en pages : Sandra L Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction, sous quelque forme que ce soit, réservés pour tous pays. © Presses universitaires de Rouen et du Havre, J o u r n é e s a r c h é o l o g i q u e s d e H a u t e -N o r m a n d i e -R o u e n , 1 1 -1 3 m a i 2 0 1 2 Préface Chaque année, les journées archéologiques de Haute-Normandie permettent la rencontre des différents acteurs de la recherche régionale, qu'ils soient professionnels ou bénévoles, et la restitution au public des récents travaux et opérations de terrain. Organisées par le ministère de la Culture et de la Communicationdirection régionale des Affaires culturelles de Haute-Normandie, service régional de l'Archéologie, et le Centre de recherches archéologiques de Haute-Normandie (CRAHN), avec la collaboration du Conseil général de Seine-Maritime, elles se sont déroulées les 11 et 12 mai 2012 à l'Hôtel des sociétés savantes de Rouen. Les visites commentées du théâtre de Lillebonne, puis de l'abbaye de Jumièges les ont conclues le 13 mai. Cinq thèmes ont été retenus par les organisateurs : la Seine, axe de circulation et d'échanges comme l'atteste le port antique d'Aizier, et pôle d'attraction pour les sociétés humaines depuis la préhistoire ainsi qu'en témoignent les sites du mont Enot à Saint-Pierre-lès-Elbeuf et d'Alizay ; voir et percevoir, sujet qui a l'avantage de mettre en perspective l'histoire de la discipline, depuis les archéologues normands du XIX e siècle aux nouvelles technologies comme la télédétection par laser aéroporté (LIDAR), sans oublier la prospection aérienne classique ; le quotidien, abordé traditionnellement par l'habitat -protohistorique à Louviers, antique à Eu ou « l'Aubue » au Vieil-Évreux -mais aussi par les productions spécialisées, telle la faïencerie Decaën à Harfleur ; le monumental, pour lequel le grand sanctuaire et le théâtre antiques du Vieil-Évreux, le théâtre de Lillebonne sont des sites emblématiques, auxquels il convient d'ajouter les vestiges médiévaux de la tour d'entrée du château de Philippe Auguste à Rouen et du rempart d'Harfleur ; le spirituel, d'ailleurs non sans lien avec le thème précédent, si l'on en juge par le sanctuaire de l'Antiquité tardive du « Chemin-aux-Errants » à Val-de-Reuil et les abbayes de Mortemer et Saint-Taurin d'Évreux, qui viennent rappeler ici que l'archéologie ne se limite pas aux traces enfouies mais concerne aussi les vestiges en élévation par l'étude du bâti. Au total ce sont vingt-trois contributions qui sont venues démontrer la vitalité de la recherche archéologique en Haute-Normandie. Celle-ci est favorisée par la pluralité des chercheurs, en archéologie programmée comme préventive, issus d'horizons variés : associations, universités, INRAP, collectivités (MADE, département de Seine-Maritime), structures de droit privé et bien sûr service régional de l'Archéologie. Ce dynamisme se concrétise également par la publication récente de monographies, comme celle du site paléolithique final du Buhot à Calleville, et de synthèses régionales, comme celle consacrée au haut Moyen Âge en Haute-Normandie 1 . Que les intervenants et organisateurs soient remerciés pour leur contribution à la réussite de ces rencontres, avec une intention particulière pour Marie-Clotilde Lequoy dont l'important travail éditorial permet que le lecteur dispose de cet ouvrage lors des journées archéologiques régionales de 2013, journées qui contribuent particulièrement à une des missions du ministère de la Culture et de la Communication : la diffusion des connaissances dans le domaine de la recherche et du patrimoine.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2011
La mise en place récente du Pont de Normandie et le mouvement de population auquel elle a donné lieu produit différentes modalités de rapports à l'espace et donne lieu à la constitution d'identités territoriales multiples sur la rive Sud de l'Estuaire de la Seine. Ainsi, ce qui s'affirmait explicitement dans une frontière physique marquant la discontinuité territoriale tend à se transposer symboliquement et implicitement dans la séparation qui s'instaure entre différents groupes d'habitants. L'objet d'étude a émergé de la rencontre d'une approche géographique et d'une approche sociologique. L'approche analytique de l'espace estuarien permet d'identifier des processus différenciés d'appropriation par les populations mobiles qui s'éloignent des modèles classiques. La co-territorialité pourra alors rendre compte du sens d'une nouvelle frontière manifestant des modes de socialisation et de rapports à l'espace, différents chez des personnes se côtoyant régulièrement.
2014
the Aube department is the type area of the Albian stage created by d’Orbigny (1842). Two formations are recognised in the clayey facies (the “Gault” auct.) of the stratotype: the Argiles tégulines de Courcelles (82 m) overlain by the Marnes de Brienne (43 m). The boundary between the two formations is defined at the top of an indurated bed (hardground L’Étape) that is readily identifiable both in the field and from boreholes. The type area of the Albian stage is of great interest because of the size of the clayey facies (more than 120 m) unique in the anglo-Paris basin. Today, 82 % of the lithological succession are documented precisely from 16 outcrops. In two intervals of respectively 33 m and 28.50 m thick, composite sections are made of overlapping sections which are correlated in the field with the help of lithological marker beds. Six successive facies are described: in the Argiles tégulines de Courcelles and from bottom to top: 1 - phosphatic nodules bed; 2 - silty clays; 3 - clays and limestone beds; in the Marnes de Brienne: 4 - clayey marls; 5 - gaize; 6 - clayey marls. On a smaller scale, a decimetre to metre-scale rhytmicity can be identified in the sedimentation. This reflected in the Argiles tégulines de Courcelles by pluri-decimetric cycles that start with silty level and are bounded at the top by a bored surface. In the Marnes de Brienne, the metric cycles (except for the gaize where they are decimetric) exhibit alternating dark grey clayey marl and pale grey marl that herald the rhythmic chalks of the Cenomanian. Individual couplets probably represent the precession cycles (20 kyr). On the other hand, 13 lithoevents as phosphatic nodules beds, hardgrounds, glauconitic and sandy beds and ecoevents characterised by the brief abundance of certain number of fossils are identified. These marker beds are very useful for fine correlations across the basin. A comparison is proposed between sandy units of Yonne and clayey facies of Aube. The continuity of several phosphatic nodules beds is shown from Yonne in the South West to Aube and Perthois in the North East, that is to say over a distance exceeding 130 km. These marker beds are interpreted as Flooding Surfaces of 3rd-order cycles. Finally, a detailed study of the lithology complemented with the analysis of the ammonite and inoceramid faunas is used for a depositional sequence interpretation. As a result, eight sequences are identified in the upper half of the Argiles tégulines de Courcelles and in the Marnes de Brienne in the type area of the Albian stage, including two new sequences indexed AL 5a and AL 6a.
La vallée de la Seine face à l'impératif festif
Avec le festival Normandie Impressionniste, l'Armada de la Liberté et le Global Estuaries Forum, la vallée de la Seine connaît une année 2013 riche en événements culturels. Cette concomitance témoigne de l'intérêt croissant des acteurs de l'aménagement local et régional pour la mise en valeur du cadre paysager de la vallée. Une telle profusion d'événements présente cependant un certain nombre de limites : la saturation du calendrier festif, la redondance ou le passéisme de certaines thématiques et le manque de coopération entre les grandes agglomérations urbaines de la Basse Seine.
Interface maritime et interface métropolitaine: vers la modélisation de l’axe Seine par les réseaux
1 , Antoine Dutot (antoine.dutot@univ-lehavre.fr) 1 et Laurent Lévêque (laurent.leveque@univ-lehavre.fr) 2 19 Septembre 2013 Résumé Ce travail s'articule en deux parties. La première décrit le territoire de l'axe Seine : comment les flux de marchandises sont initiés ? Comment des acteurs de natures hétérogènes s'organisent ensemble et communiquent entre eux ? Quels sont les bâtiments logistiques et leurs fonctions ? Par où transitent ces flux de marchandises ? Les réponses à ces questions nous permettent ainsi de constituer une base de connaissances sur laquelle nous nous appuyons pour modéliser, dans la deuxième partie, cet environnement que nous percevons comme un système complexe. Nous nous servons de la théorie des graphes pour représenter les réseaux physiques du territoire et du modèle agent pour décrire le réseau d'acteurs. Cette conception autorise une communication entre ces deux représentations afin d'intégrer des mécanismes de rétro-action.
1995
KM 0 S 10 15 4 3111-Le débit liquide 81 3112-Le débit solide 81 312-Les salinités dans l'estuaire: mélange eau douce-eau salée 3121-Généralités 3212-Les données disponibles 3213-Synthèse des données sur le mélange eau douce-eau salée 313-Les températures dans l'estuaire 3-2 Influence des apports fluviatiles en Baie de Seine 3-3 Conclusion sur les caractères hydrologiques 103 QUATRIEME PARTIE-DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE 104 4-1 Dynamique sédimentaire dans l'estuaire de la Seine 105 411-Le bouchon vaseux 105 4111-Evolution du bouchon vaseux au cours d'un cycle de marée 105 4112-Mécanismes contrôlant la remise en suspension et le piégeage des sédiments fins dans l'estuaire 113 4113-Relation entre la vitesse des courants et la granulométrie des sédiments en suspension 412-Variations de la charge en MES dans l'embouchure 117 413-Flux résiduel de sédiments en suspension 414-Evolution du bouchon vaseux depuis 40 ans 4-2 Dispersion des apports solides de la Seine en Baie de Seine 421-Rôle du bouchon vaseux 422-Extension en mer du panache d'eau turbide et impact sédimentologique 423-Flux résiduel de sédiments en suspension en Baie de Seine orientale 424-Influence d'une forte crue sur la Baie de Seine 4-3 Dynamique sédimentaire en Baie de Seine 431-Transport des sédiments fins en suspension 432-Transport des sables sur le fond 433-Synthèse des mouvements sédimentaires en Baie de Seine orientale 434-Bilan sédimentaire dans l'estuaire et la Baie de Seine 4-4 Conclusion sur la dynamique sédimentaire Conclusion générale: Synthèse des connaissances-Recommandations d'études 150 Annexe : Evaluation du bilan sédimentaire dans l'estuaire de la Seine 153 Références bibliographiques: 156 10 Les sédiments flandriens sablo-vaseux ravinent les formations sous-jacentes. Trois types de dépôts sont reconnus (Lefèbvre, 1977) : des silts, des sables fins, et des lentilles de cailloutis. Les silts correspondent à une sédimentation dans les zones calmes de l'estuaire. Il s'y intercale des niveaux tourbeux saumâtres dûs à de brefs arrêts de la transgression flandrienne. Ces silts passent sans transition à des sables plus grossiers franchement marins. L'étude de ces formations a permis de décrire l'évolution de l'estuaire au cours de !Holocène (Lefèbvre, 1977). Avant-7000 ans avant JC, en régime fluviatile, les cailloutis de fond se sont accumulés après l'importante phase de creusement de la dernière période glaciaire, résultat de l'abaissement du niveau marin de l'ordre de 100 M. Vers 7000 ans avant JC, la mer envahit l'estuaire. Des galets marins déposés par la transgression se superposent localement aux cailloutis de base et des sables fins se déposent. Entre 7000 et 6500 ans avant JC, la mer régresse et des colluvions argileux recouvrent les cailloutis en remaniant les dépôts marins fins. A partir de 6500 ans avant JC, la mer envahit de nouveau l'estuaire, les chenaux divagants se ramifient et les sédiments flandriens s'accumulent (silts, sables et cailloutis). 1-2 MORPHOLOGIE ACTUELLE DE L'ESTUAIRE L'estuaire de la Seine présente une forme d'entonnoir largement ouvert sur la mer (Fig. 5 et 6). Cette géométrie est due essentiellement aux endiguements successifs qui ont régularisé le cours du fleuve en lui donnant une direction forcée, et aux dépôts sédimentaires qui comblent progressivement l'estuaire. Cet autocolmatage s'effectue de façon régulière de part et d'autre des digues de l'embouchure (digue basse nord et digue du Ratier). De Poses à Tancarville, dans le domaine fluvial soumis à la marée dynamique, les sections mouillées n'augmentent que très lentement vers l'aval du fait du calibrage du fleuve. dans l'estuaire proprement dit, en aval de Tancarville et surtout de Honfleur, les sections mouillées croissent rapidement vers l'embouchure. L'estuaire de la Seine peut être divisé en plusieurs sections morphologiquement distinctes: la Seine fluvio-marine de Poses à Tancarville, l'estuaire amont de Tancarville à Honfleur, l'estuaire aval de Honfleur au méridien du Havre, l'embouchure et la partie orientale de la Baie de Seine (Fig. 6) La Seine fluvio-marine présente les caractéristiques d'une rivière à méandres. L'influence marine se fait surtout sentir par les fluctuations du niveau de l'eau au cours de la marée, jusqu'au barrage de Poses à la limite amont de la marée dynamique. L'estuaire amont est délimité longitudinalement par deux digues insubmersibles Nord et Sud. Il possède des caractères morphologiques à dominante fluviatile: un chenal unique, endigué, bordé sur la rive droite par un vaste marais maritime en voie de comblement rapide. Le chenal s'élargit de Tancarville (500 rn) à Honfleur (1 km}, sa profondeur varie entre-4 et-8 m. L'estuaire aval, de Honfleur au Havre, a une morphologie plus complexe. L'embouchure actuelle, façonnée en grande partie par les endigages, est entretenue par les influences marines. On distingue trois chenaux, le chenal principal de navigation, le chenal Nord et le chenal Sud, séparés par des barres sableuses appuyées sur les digues submersibles. Le chenal de navigation est bordé au Sud par la digue basse du Ratier jusqu'au méridien + 3 et par la digue basse Nord également jusqu'au méridien + 3. Sa profondeur varie d'un maximum de-8 rn en aval de Honfleur, à un maximum de-5 rn à l'extrémité aval des digues, ces profondeurs étant entretenues artificiellement par dragages (Fig. 5). Vers le large, le chenal traverse la barre d'embouchure, avec des profondeurs de-4 à-5 rn entretenues par dragage, puis s'approfondit en direction de la rade de la Caresse.
Pont-sur-Seine (Aube), « Le Gué Dehant »
MATHELART P., Étude de la céramique médiévale, in PELETIER V. (dir.), Pont-sur-Seine (Aube), « Le Gué Dehant ». Vivre, exploiter et consommer sur les rives de la Seine du Néolithique ancien au Moyen Âge. Metz : Inrap Grand Est, 2018
Étude céramologique : XIe s. Résumé : Hormis la multitude de structures archéologiques localisées sur les buttes de graviers attestant d’occupations diachroniques (du Néolithique ancien à la période médiévale), le contexte géomorphologique particulier (relief accidenté et modelé par la succession d’innombrables chenaux) a permis la conservation de six infrastructures en bois. Le Néolithique ancien se signale par de rares indices (céramique et os humains résiduels) au Gué Déhan. À l’angle sud de l’emprise 1A, un large chenal au fond constitué essentiellement de matière organique en décomposition a livré de nombreux bois flottés dont certains sont datés du Néolithique moyen I. Pour autant, cette couche n’a livré qu’un seul tesson est attribuable à cette culture (précisément du Cerny). Les vestiges attribuables au Néolithique moyen restent peu nombreux, mais remarquables par leur fonction puisqu’il pourrait s’agir ici d’un probable monument funéraire affilié au NM II. Le Néolithique récent/final est largement représenté et apparaît sous plusieurs formes (fosses détritiques, bâtiment, sépulture, sol, mobilier isolé). La Protohistoire reste la période chronologique la mieux reconnue. Allant de l’âge du Bronze à La Tène finale, plus d’une soixantaine d’unités architecturales ont été mises au jour. Toutefois, l’absence d’éléments datant ne permet pas de les rattacher à une époque précise. Outre ces constructions, deux infrastructures en bois conservées ont été découvertes. La première, localisée sur l’emprise 1A, est un pont composé de deux lignes parallèles de pieux. L’analyse dendrochronologique admet une date d’abattage des arbres vers 133 av. n. è. Un second pont a vraisemblablement été observé sur la butte de graviers sous la forme de deux alignements de trous de poteau. Parallèle au premier, il lui est probablement antérieur si on se réfère aux datations obtenues sur les bois découverts lors du diagnostic (entre 170-180 av. n. è.). La seconde infrastructure, située sur l’emprise 1B, est un renforcement de berge apparaissant sous la forme de piquets alignés. L’époque romaine est essentiellement caractérisée par une pêcherie et un aménagement de berge (emprise 1A) similaire à celui de l’époque protohistorique. Mise au jour sur l’emprise 1B, la pêcherie consiste en un aménagement de pieux, de piquets et de clayonnages. Sont très bon état de conservation a permis la découverte d’objets remarquables tels que des nasses en « osier » et des bouchons en bois. Le haut Moyen Âge n’est défini que par un silo (XIe s.), deux fosses et du mobilier épars. En revanche, il se signale par un aménagement de type appontement et/ou embarcadère, localisé à l’angle nord-est de l’emprise 1A. Composé de pieux et de panneaux de clayonnage en bois, il a connu trois états et a livré du mobilier remarquable tel qu’un vase en alliage cuivreux, une hache en fer, une faucille et une rame. Enfin, l’époque contemporaine est signalée par un fossé de parcelle bordé de piquets de bois.