La notice sur le Livre de Job transmise dans la Synopse de la Sainte Écriture attribuée à Jean Chrysostome (original) (raw)

2022, HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe)

attribuée à Jean Chrysostome (CPG 4559) est la plus ancienne collection de résumés vétérotestamentaires qui nous soit parvenue 1. Ces notices sont précédées par une introduction générale, que l'on appelle Protheôria selon l'usage consacré en bibliographie à la suite des travaux de G. Dorival 2. La Synopse constitue un document fondamental pour l'histoire de la formation et de la composition du canon biblique dans les premiers siècles chrétiens, ainsi que pour l'histoire de la réception de la Bible à cette époque. En outre, elle est utilisée comme témoin pour l'établissement du texte critique des livres de la Bible des Septante (dans l'édition Septuaginta de Göttingen), ce qui ne fait que confirmer son intérêt extraordinaire. Cependant, il s'agit d'un texte mal édité, en ce que l'édition actuellement disponible, celle de Bernard de Montfaucon 3 , réimprimée dans la Patrologia Graeca 4 , combine de manière inconsciente des sources contenant des recensions distinctes du texte 5. De fait, outre la question de l'attribution, et celle de la datation qui en découle 6 , le problème critique principal posé par la Synopse est la distinction, parmi ses recensions, de l'état le plus ancien du texte. En effet, la Synopse est un texte à la tradition fort complexe, car plusieurs formes textuelles coexistent et se mélangent entre elles : un texte « court », transmis par une première branche de la tradition (la famille α) ; un texte « long », transmis par une deuxième branche de la tradition (famille β) et ultérieurement enrichi de manière propre dans chacun de ses 1 L'étude ici présentée a été conduite dans le cadre de l'édition critique que nous avons préparée de ce texte et qui sera publiée très prochainement dans la Series Graeca du Corpus Christianorum. Les sigla à chaque fois indiqués pour les manuscrits sont ceux que nous utilisons dans notre édition. 2 Cf., par exemple, l'article de G. DORIVAL, « La Protheôria de la Synopse de Jean Chrysostome », dans Theologische Zeitschrift 2/62 (2006), pp. 222-247. En ce qui concerne la tradition manuscrite, un seul manuscrit (Milano, Biblioteca Ambrosiana, E 064 sup., du XVI e siècle ; M), suivi par ses copies (Oxford, Bodleian Library, Holkham gr. 081, O, et Paris, Bibliothèque nationale de France, Coislin 388, F), utilise le titre προθεωρία pour indiquer l'introduction. Le Coislinianus 388 étant l'un des deux exemplaires utilisés par Montfaucon pour son édition, ce titre se retrouve également dans la PG.