Accord de Paris : le chassé-croisé États-Unis - Nicaragua – CETRI, Centre Tricontinental (original) (raw)

ANALYSE 2018 /Accord de Paris: le chassé-croisé Etats-Unis-Nicaragua/ Cetri Alors qu'ils l'avaient signé et ratifié en 2016, les États-Unis ont annoncé en 2017 qu'ils sortaient de l'accord de Paris. A l'inverse, alors qu'il avait refusé de le signer jusque-là, le Nicaragua, lui, a fini par rejoindre l'ensemble des signataires quatre mois après la sortie des États-Unis. La petite république centro-américaine isolait ainsi de facto la puissance impériale, en marge de la grande coalition climatique 1. Hasard ou nécessité ? Retour sur les ressorts d'un étonnant chassé-croisé. Aux États-Unis, c'est un changement de pouvoir qui explique le revirement. Au Nicaragua, un changement de stratégie. Sur cette question-comme sur bien d'autres-, Donald Trump vogue aux antipodes de son prédécesseur Barack Obama. Quant à Daniel Ortega, qui s'est succédé à lui-même à la tête du Nicaragua une semaine avant la passation de pouvoir à Washington, il a changé son fusil d'épaule par conviction… disons… évolutive. Reste, et c'est là l'essentiel du chassé-croisé, que ce sont bien des raisons diamétralement opposées qui ont amené le nouveau président états-unien à rejeter ce que le président nicaraguayen avait refusé avant lui, pour se dédire par la suite. Sur la décision de Trump, tout a été dit, après qu'il en ait tout dit lui-même le 1er juin 2017, sans fauxfuyants, manichéen : « Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l'Amérique et de ses citoyens, les Etats-Unis se retireront de l'accord de Paris sur le climat. (…) Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les Etats-Unis (…). J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris » 2. Parce qu'il n'accepte « rien qui puisse se mettre en travers » de son action visant à tenir ses promesses de campagne, à défendre les emplois de ses compatriotes et à relancer l'économie de la première puissance mondiale, le président climatosceptique se devait de renoncer aux engagements-« néfastes pour l'Amérique »pris par le mandataire précédent.