"Que signifie être citoyen dans la Rome républicaine ? À propos de Claude Nicolet, Le métier de citoyen dans la Rome républicaine" - EHNE (original) (raw)
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Claude Nicolet: le métier de citoyen et les structures de l'ltalie Romaine
Cahiers du Centre G. Glotz: Revue d'histoire ancienne, 2011
En 1976 et en 1977, à un an d'intervalle, ou à peu près, Claude Nicolet publiait deux livres majeurs qui marquaient profondément l'étude de la République romaine : le métier de citoyen dans la Rome républicaine, dans la collection « la Bibliothèque des Histoires » dirigée alors par Pierre Nora, chez Gallimard, en 1976 et les structures de l'Ialie romaine, dans la collection « la nouvelle Clio », aux Pressses universitaires de France, en 1977. Les deux ouvrages répondaient en principe à des entreprises éditoriales différentes. Le premier correspondait à une demande pour une vie quotidienne du citoyen romain. Mais il s'éloignait tellement des attentes de l'éditeur auquel il était primitivement destiné, que celui-ci le refusa. Il trouva alors sa place dans une collection que ses responsables voulaient ouverte à des travaux historiques novateurs et d'une certaine ambition intellectuelle. Le second s'inscrivait dans une autre démarche. La collection « la nouvelle Clio » était destinée aux étudiants et était conçue comme devant fournir des ouvrages de référence. Les livres qui la composaient comprenaient généralement trois parties : une bibliographie, les données principales, les problèmes. Le projet correspondant à la République romaine s'étendait d'ailleurs sur un ensemble plus vaste composé de deux volumes sous un titre commun : Rome et la conquête du monde méditerranéen et dont le second, Genèse d'un Empire fut un ouvrage collectif sur les peuples de la Méditerranée et la constitution de l'Empire romain que Claude Nicolet dirigea, faisant appel à d'autres collègues pour les parties qu'il ne rédigea pas luimême. Ces deux livres, le métier de citoyen et les structures de l'Italie romaine, s'inscrivaient cependant dans une démarche intellectuelle commune. Ils visaient à rendre compte du succès de la République romaine, de cette cité-état qui avait conquis l'Italie, résisté à Hannibal et imposé sa domination à tout le monde méditerranéen. La démarche reposait sur l'analyse de deux ensembles de données, d'une part, dans le métier de citoyen et pour partie dans les structures de l'Italie romaine, celles qui permettaient de comprendre la forte cohésion de la communauté civique et d'autre part dans ce même livre sur les structures de l'Italie romaine, les ressources économiques de la péninsule, la capacité qu'avait Rome de les mobiliser et de réussir grâce à elles la politique extérieure qu'elle mettait en oeuvre. Dans les deux cas, le terme qui était mis en avant était celui de « structures ». Claude Nicolet l'avait choisi comme titre pour le second ouvrage, car, expliquait-il (p. 5), il permettait de « montrer qu'on a essayé de dégager une interprétation unitaire de la lente unification politique et culturelle de l'Italie ». Et il animait toute la conception du premier puisqu'il s'agissait de faire apparaître les forces qui, dans son fonctionnement, donnaient sa cohésion à la cité. Claude Nicolet en revendiquait d'ailleurs explicitement l'emploi, comme par exemple dans la conclusion (p. 507), lorsqu'il écrivait : « la vie civique romaine (…) apparaît comme constituant une véritable structure, c'est à dire un ensemble cohérent animé par une très forte logique interne. » Ces deux livres sont ainsi les témoins d'un moment où Claude Nicolet a cherché à rendre compte de façon synthétique du fonctionnement d'une communauté sociale dans ses mécanismes et ses représentations. Dans quelle mesure peut-on apprécier l'origine et les fondements de cette ambition ? Jusqu'au moment où il a rédigé ces deux ouvrages, Claude Nicolet a surtout travaillé sur les chevaliers romains et les questions de fiscalité. Si l'on examine le programme de son
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1977
Claude Nicolet, dans les premières pages de son livre, confie qu'il est « comme l'histoire d'un étonnement et d'un remords » : ayant, depuis vingt ans, écrit un important ouvrage et de très nombreux articles sur la vie politique et la classe politique romaines, il s'est aperçu que la plupart des historiens de la Rome antique ne se consacrent pas également à l'ensemble de la citoyenneté romaine. La « base civique », la masse des citoyens, sur l'adhésion desquels reposait la grandeur de Rome, est sacrifiée à la très petite minorité des sénateurs et des publicains. Aux normes raisonnées définies par les juristes d'époque impériale sont sacrifiées les pratiques coutumières, pourtant si vivantes en dépit de leurs antiques origines. A la logique du droit et de la loi est sacrifiée l'humble réalité quotidienne. Le Métier de citoyen dans la Rome républicaine, c'est un effort pour aborder « l'autre volet du diptyque », celui qui est le moins souvent pris en considération.
S. Kefallonitis, "La formation du citoyen à Sparte et à Athènes"
L’étude comparée de la formation du citoyen dans la Sparte et dans l’Athènes de l’époque classique révèle des écarts significatifs entre les deux cités antiques. À Sparte, l’éducation des futurs citoyens, prise en main par la cité, est obligatoire, collective et militaire, tandis que la formation des jeunes filles, futures mères de citoyens, est aussi prise en compte par la cité. À Athènes, si son père et si la fortune familiale le permettent, le futur citoyen va à l’école et à la palestre, alors que les jeunes filles, demeurant le plus souvent au gynécée, ont peu d’occasions de recevoir une autre éducation que celle de leur famille. De quelles pratiques de la citoyenneté et de quels idéaux politiques ces deux éducations antiques sont-elles révélatrices ? Que montrent-elles aussi de l’image que les deux cités ont d’elles-mêmes ? Par la suite, l’importance traditionnellement accordée par l’historiographie et les arts au citoyen-type de chacune de ces deux cités est en outre tributaire d’une opposition idéologique : chaque époque a tendance à projeter les contradictions et les tensions de son monde sur la comparaison des deux cités antiques, ce que l’on retrouve aussi bien dans le discours des universitaires que dans les arts plastiques et, aujourd’hui, au cinéma et dans les jeux vidéo.
Version d'auteur : "Parcours historique sur la Citoyenneté à Marseille
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2015
I-Présentation succincte : Parcours spatialisé à optique historique en partenariat avec le Musée d'Histoire de Marseille, les Archives Municipales et l'Alcazar. Maximum 2 heures de temps de visite. Idée de parcours entre le Musée, l'Alcazar et le Mémorial, le tout appuyé par des documents d'archives (conservés aux Archives Municipales). Le parcours sera donc à la fois spatialisé et chronologique avec un rappel des valeurs, droits et devoirs de la citoyenneté au cours de l'histoire pour terminer par les acquis de la Révolution à nos jours dans une idée thématique et logique. Cinq temps forts seront mis en avant : la période grecque au IV e avant J.-C, la période romaine aux IIIe-IV e siècles après J.-C, la période médiévale au XIV e siècle, la période moderne, à la fin du XVII e siècle et la Révolution Française. Le parcours se terminera par les acquis actuels et l'exercice de la citoyenneté de nos jours, avec ses droits, devoirs et valeurs. Mots-clefs : citoyenneté, décision, libre-arbitre, multi-culturalité, popolo, auto-détermination, autonomie. Cinq artefacts seront présentés pour appuyer les propos : pour la période antique, deux objets du Musée d'Histoire de Marseille, un manuscrit médiéval et plan (Archives) en lien avec le Mémorial de la Marseillaise (élément d'architecture avec la salle du Jeu de Paume) afin d'ancrer les idées dans du concret. Pour la période moderne, une carte ou un plan, ou un objet du Musée. De plus, les notions évoquées dans les plaquettes seront mis en parallèle avec une vision plus actuelle de ces concepts, afin d'établir une continuité dans le Temps. De nos jours, le lien visuel sera mis en place par un fac-similé de carte d'électeur féminine afin de guider la réflexion vers les acquis de la Constitution de la V e République, et notamment le droit de vote des femmes en 1946, à l'avènement de la Quatrième République. Le parcours sera présenté par une mise en place d'une chronologie et une spatialisation dynamique : cartes et frise chronologique. La time-line part de la période antique pour arriver aux acquis et aux valeurs actuels tout en expliquant le cheminement des idées et l'émancipation de la citoyenneté par rapport au pouvoir centralisé et dominateur. Une plaquette pourra être mise en place à chaque station avec une carte, une frise, un bref rappel historique, et une analyse illustrée par l'artefact de l'exercice de la citoyenneté dans la ville. Il est également possible de réfléchir à intégrer un aspect ludique sous forme de questionnaire dont les réponses seront données à la fin du parcours. De même, un dépliant récapitulatif et un rappel du parcours sur le site internet de la Voie Historique viendront compléter le dispositif. Le thème de la citoyenneté dans la ville peut même être décliné sous forme d'un autre parcours présentant le sport dans la cité à travers les époques et sa corrélation avec le vivre-ensemble et l'exercice du politique. Ce parcours pourra être mis en place pour Marseille Provence Capitale du Sport Européenne en 2017 1 1