Les sanctions internationales de l'Union européenne: soft power, hard power ou puissance symbolique? (original) (raw)
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2011
Dans cette troisième livraison de la chronique sur les interactions du droit international et européen, deux jeunes chercheurs du Centre de droit international de Nanterre (CEDIN) s’emparent de la difficile question de la mise en œuvre des sanctions ciblées onusiennes par l’Union européenne et les ordres juridiques nationaux. L’application du dispositif de sanctions ciblées mis en place par le Conseil de sécurité se fait simultanément dans ces différents systèmes juridiques. Si une recherche d’efficacité guide l’action des nombreux acteurs agissant à ces deux niveaux, des interactions peuvent surgir du fait de la multiplication des mesures d’exécution et des procédures. Pour permettre au juriste de les maîtriser, la recherche de nouveaux points d’équilibre est nécessaire. Ulaş Candaş et Alina Miron proposent d’orienter leur recherche vers deux pistes : la création d’une interdépendance entre les procédures administratives conçues pour la mise en œuvre des sanctions, d’une part, et l...
Bien-fondé et opportunité des sanctions économiques à l’heure de la mondialisation
Revue internationale et stratégique, 2015
Enseignante-chercheur à l'École de management Léonard de Vinci (EMLV) et directrice de recherche à l'IRIS. Les sanctions économiques telles que pratiquées aujourd'hui avaient déjà été soutenues par le président américain Woodrow Wilson qui, au vu du carnage de la Première Guerre mondiale, suggéra que ce type de sanctions ne soit plus seulement employé pour affaiblir un adversaire potentiel avant le déclenchement d'un conflit mais plutôt dans une approche préventive, comme une stratégie pouvant permettre d'éviter la guerre. Pendant longtemps, en effet, les sanctions précédaient la guerre et visaient à affaiblir l'ennemi avant la bataille. Elles étaient alors issues de la pratique et des coutumes internationales 1. Ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale qu'elles furent codifiées par le droit international public dans le cadre de la Société des nations (SDN), dont la Charte disposait, dans son article 16, que « si un membre de la SDN a recours à la guerre contrairement à ses engagements, il est de facto considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tous les autres, et ceux-ci s'engagent à rompre avec lui toutes relations commerciales ou financières, à interdire tous rapports entre leurs nationaux et ceux de l'État en rupture du Pacte et à faire cesser toutes communications financières, commerciales ou personnelles ». L'article 41 de la Charte des Nations unies a repris cette logique. En revanche, les sanctions unilatérales sont condamnées par les Nations unies : « Aucun État ne peut appliquer ou encourager l'usage de mesures économiques, politiques ou de tout autre nature pour contraindre un autre État à subordonner l'exercice de 1 Bernard Ferrand, « Quels fondements juridiques aux embargos et blocus aux confins des XX e et XXI e siècles »,
Sur les routes de l'influence : forces et faiblesses du soft power chinois
Géoconfluences, 2018
Il est acquis que la Chine est une grande puissance mondiale. Pourtant, les autorités chinoises ont encore une bataille à gagner : celle de la séduction sur la scène internationale, d’autant que leurs tentatives sont contre-productives dès qu'elles sont perçues par l'opinion mondiale comme de la propagande. À partir de plusieurs exemples, l'article montre que le défi du soft power ne peut pas être dissocié des éléments traditionnels de la puissance
L'efficacité des sanctions de l'Organisation des Nations Unies
International Law Revista Colombiana De Derecho Internacional, 2004
Si les sanctions peuvent, dans certains cas, apparaître comme des outils performants, certains types de sanctions, notamment les sanctions économiques, sont des instruments grossiers, infligeant souvent de graves souffrances à la population civile, sans toucher les protagonistes". K. ANNAN dans son rapport de début 1999 sur l'Afrique. L'Organisation des Nations Unies a pour but principal le "maintien de la paix et de la sécurité internationales" (article 1.1 de la Charte des Nations Unies). Cette mission a été confiée par la Charte au Conseil de sécurité (article 24) qui dispose pour se faire d'une série de mécanismes. Ainsi, en cas de "menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression", le chapitre VII de la Charte prévoit la possibilité pour le conseil de prendre des "mesures" dont le respect s'impose aux Etats 1. La Charte n'emploie pas l'expression de "sanction" largement utilisée par la doctrine et la presse, que l'on retrouve aussi dans certaines résolutions du Conseil de sécurité 2 et dans des rapports du Secrétaire général 3 , utilise le terme de sanction pour qualifier les mesures de contrainte décidées par le Conseil de sécurité au titre du chapitre VII. Le système de sanctions prévu par la Charte représente un progrès de droit international public car auparavant, les Etats recourraient à un système de justice privée. En effet, face à un comportement illicite, les Etats décidaient seuls ou en groupe de "représailles" à l'encontre de l'Etat récalcitrant, en se fondant sur des règles du droit international public, tel que le droit à la guerre 1 D'après l'article 25 de la Charte des Nations Unies: les Membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité conformément à la présente Charte". 2 Résolution 288 du 17 novembre 1970 (Rhodésie du sud) et résolution 665 du 25 août 1990 (Irak).
Gastro-diplomatie: un soft power (pas si soft)
ESSACHESS. Journal for Communication Studies, 2019
Cet article ambitionne d’analyser la gastro-diplomatie, devenue une tendance dans les relations internationales, comme un ensemble de pratiques institutionnelles qui repousse les limites des usages politiques des cultures alimentaires. J’essaierai de montrer que l’essor actuel du concept tient à ce qu’il s’étend aux niveaux national et international, à sa nature intrusive et performative (c’est-à-dire, génératrice de participation et d’action) et à sa forte charge idéologique. Plus précisément, je rendrai compte de la façon dont la gastro-diplomatie, telle qu’elle est instrumentalisée par des agences publiques et privées, participe de la fabrication des imaginaires pour faciliter l’adhésion des citoyens aux intérêts des élites politiques et économiques.