La piété socratique dans le Phèdre de Platon (original) (raw)
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Journée d'étude "La sacralisation de figures 'païennes' à la fin de l'Antiquité (IIIe-VIe s.) : Poètes, philosophes, hiérophantes et prophètes". Mardi 12 Juin 2018 (9h-18h). EPHE / Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris || Est-ce qu’on peut tracer une forme de ‘sacralisation’ de Socrate dans le néoplatonisme tardif ? Si d’une part les spéculations d’Hermias et Proclus dans leurs commentaires aux Phèdre et au Premier Alcibiade offrent des signes qui mènent en cette direction, avec la comparaison de Socrate à un démon ou à un héros – ce qui est cohérent avec la mention de ὁ θεῖος Σωκράτης par leur maître Syrianus (in Metaph. 105, 1-5 Kroll) –, d’autre part les commentateurs n’oublient pas la nature littéraire des récits qu’on trouve dans les dialogues : Socrate est avant tout un personnage de Platon
Fidélité et rupture entre Socrate et Platon
L'on ne cesse pas de répéter que Socrate est le maître de Platon ,mais à voir de très près cette relation qui a revêt certes une fidélité sans ombre lors de la jeunesse de Platon s'est vue "rétrécir" lors de la maturité de Platon pour se transformer en rupture totale lors de la vileisse de ce dernier.
Montrer l'âme. Lecture du Phèdre de Platon
Sorbonne Université Presses, 2021
Couverture, Présentation, Introduction et Table des matières: premières 60 pages d'une étude monographique de 486 pages consacrée au Phèdre, avec une attention particulière accordée au Prologue, à la Palinodie et aux rapports structurels et thématiques entre les deux.
L'art de parler dans le phèdre de Platon
Hermès, 1995
Les deux rhétoriques Il y a, au principe de la rhétorique antique, une équivoque pour ainsi dire irréductible, qui procède de la conjonction entre une fonction psychagogique-jouant sur les affects de l'âme pour lui faire adopter une ligne de conduite, un êthos-et une fonction argumentative, présidant à la prise de décision dans les domaines politique et judiciaire. La rhétorique conçue plutôt comme psychagogie a une origine probablement pythagoricienne 1 , en tout cas empédocléenne 2 ; elle a pour caractère majeur de viser l'individuel, les dispositions propres à tel ou tel homme, afin de modifier l'état de l'âme, en lui faisant recouvrer la sérénité, à la manière pythagoricienne, ou en captant son attention, à la manière empédocléenne. La psychagogie est à cet égard remarquablement indéterminée quant à ses fins : ainsi Platon, dans la République (X, 605 a-b), associe à la tragédie qu'il récuse une fonction proprement rhétorique, l'éveil des affects comme le chagrin ou la pitié, ce qui équivaut à ses yeux à une insubordination dans l'âme de Γ« inférieur » à l'égard du « supérieur » ; mais le même Platon plaide pour une psychagogie scientifique, émanation de la dialectique, dans le Phèdre (261 a-b, 271c-d). Si toute rhétorique est une psychagogie, elle n'est pas toujours, ni nécessairement, fondée sur une connaissance scientifique des dispositions de l'âme de l'auditeur. Mais, le concéderait-on à Platon, on peut néanmoins se demander légitimement si la rhétorique ordinaire qui est soumise à l'examen dans
Platon, Criton et extraits relatifs à la vie de Socrate [éd. Jean Cousin] [1938]
Paris, Librairie A. Hatier, 1938
LJTTERATURE GRECQUE Textes originaux &uripide : Alceste; Iphigenie a Bomere : 0dyssee, chanta V el ftl Aulls-lphigenie en Tauride 0dys84!e, chants XI et X.XU. (2 voi.). Sophocle : Antigone. Ko~ere : Iliade, Chants I At IV; Xenophon: AnabueJ.livrealel" lhade, chanta XXII et XXIV. Auabase, livrea III-vil. ! Traductions franfaises. ~t e : La morale a Nicomaque. Bomere: 0dyast!e 1 _chants-V et. 'IQ1 Epictete: Manuel.
Dans la condamnation de la tragédie et de l'art en général, il [Platon] n'est certes pas resté en arrière du cynisme naïf de son maître, et pourtant, poussé par une impérative et tout artistique nécessité, il lui fallut créer une forme d'art qui a précisément une analogie intime avec les formes qu'il réprouvait. Nietzsche, L'Origine de la tragédie 2 L'Apologie de Socrate, parmi les oeuvres les plus connues de Platon, ne cessera jamais de nous étonner. Nous allons examiner le sens controversé d'un passage où Socrate fait une référence explicite à Aristophane. Nous nous intéresserons à deux stratégies discursives dans ce texte, pour essayer de réévaluer le jugement platonicien sur les Nuées, sur Aristophane et sur la comédie en général. La première stratégie concerne la construction du discours qui aurait été effectivement prononcé par Socrate devant les juges et qu'il n'a pas écrit ; la seconde concerne le texte que Platon a rédigé quelques années plus tard pour rapporter cet événement. La première apparaît dans la seconde comme le sujet d'une fiction réaliste qui renvoie à un événement historique dont l'objectivité est plus floue, et qui a été d'ailleurs rapporté aussi par d'autres écrivains, comme Xénophon et Isocrate. La seconde nous est disponible textuellement. Pour l'analyse de la première, comme pour tout fait historique, il nous faut comparer les documents disponibles, analyser les témoignages, et aussi essayer d'imaginer ce qui aurait pu se passer comme événement 3 . Dans les deux stratégies rhétoriques, la référence aux Nuées d'Aristophane joue un rôle important. Nous voulons montrer que dans la 1. Je remercie André Laks, Aude Wacziarg et Rossella Saetta Cottone pour leurs suggestions et leur bienveillante révision de mon style en français. 2. Trad. J. Marnold et J. Morland (1906) ; édition électronique, Les Échos du maquis, 2011.