Chapitre 3. Les premières occupations à l’intérieur de l’enceinte (original) (raw)
Related papers
2017
Illustration de couverture : Vue aérienne du site du chemin du Castellan en fin de fouille (cliché Fr. Marty). Illustration 4 e de couverture : Proposition de restitution du site (Aquarelle J.-M. Gassend).
Chapitre 3. La fin du XIIe s. et le XIIIe s. : les potiers s’installent aux portes de la cité
2014
Avec cet ouvrage prend corps, lentement mais sûrement, la publication d'ensemble des fouilles marseillaises récentes que nous annoncions dans le premier volume, n°7 de cette même collection. Les objets du quotidien, devenus mobilier archéologique du fait de leur enfouissement dans les couches sédimentaires ou de leur insertion dans des maçonneries, font partie intégrante des données que les archéologues utilisent pour la compréhension d'un site archéologique. Ainsi, après avoir donné dans le premier volume le détail de la stratigraphie médiévale et moderne de quelques grands sites fouillés à Marseille, l'évolution de leurs constructions et les avoir replacés dans le contexte plus général de la cité, fallait-il exposer la nature des objets retrouvés. Là encore, il n'était pas possible de décrire précisément le mobilier par unité stratigraphique, ou même de l'indiquer par site archéologique. C'est pourquoi nous avons pris le parti de globaliser ces mobiliers, par grande catégorie en fonction du matériau de fabrication, découpage pratique pour les différents spécialistes qui interviennent dans ce domaine. L'ouvrage a été conduit en collaboration étroite avec Véronique Abel et Florence Parent, deux céramologues expertes de l'Inrap, avec lesquelles nous avons eu l'occasion de travailler tout au long de ces années passées à fouiller et à étudier les contextes marseillais. Elles ont toutes deux une vision large de ce mobilier et ont été à même d'appréhender pleinement la totalité du champ d'étude de ces objets de la vie quotidienne. Notre travail a consisté, à leurs côtés, à coordonner et mettre en forme finale ce travail collectif, travail parfois ingrat mais ô combien nécessaire pour que paraisse le présent ouvrage. Les spécialistes contactés, chevronnés pour certains (comme Danièle Foy, Peter J. Davey, Catherine Richarté ou Joëlle Pournot), un peu moins pour d'autres (Denis Michel) voire beaucoup plus jeunes pour le « petit mobilier » (Olivier Thuaudet et Marie-Astrid Chazottes), ont tous relevé le challenge que représentait la réalisation de ce volume, qui aura nécessité quatre années d'un travail régulier pour voir le jour. Leurs contributions sont précieuses pour élargir un ouvrage qui aurait autrement concerné uniquement le mobilier céramique. Nous voudrions remercier ici les institutions qui continuent à nous faire confiance. Tout d'abord le Ministère de la Culture et de la Communication, puisque ces volumes sont conçus dans le cadre d'un Projet collectif de recherches (PCR), labellisé par ce ministère ; l'appui du Service régional de l'Archéologie (DRAC-PACA), et de Stefan Tzorzis en particulier, sous le direction de Xavier Delestre, est ainsi primordial. Ce volume a aussi bénéficié d'un financement direct de la direction générale des patrimoines (sous-direction de l'archéologie). C'est ensuite, l'Inrap qui, année après année, permet à ses agents, par le biais des moyens annuels scientifiques, de disposer du temps nécessaire à l'écriture des différentes contributions. Que Jean-Paul Jacob, son président, François Souq, son directeur interrégional Méditerranée et Hervé Guy, l'adjoint scientifique et technique soient ici remerciés, de même que Pascal Depaepe et Mark Guillon, de la la direction scientifique et technique parisienne de cet organisme. Troisième partenaire indispensable, le Centre Camille Jullian dont les directeurs successifs, Dominique Garcia puis Marie-Brigitte Carre et les directeurs de la publication, Michel Bats puis Henri Tréziny, ont accepté de publier dans la Bibliothèque d'Archéologie Méditerranéenne et Africaine, tous les volumes de notre série « Fouilles à Marseille » ; volumes mis en page grâce au travail précieux de Véronique Gémonet, responsable de la cellule éditoriale. Enfin, il nous est agréable de dédier ce volume à Gabrielle Démians d'Archimbaud, fondatrice du Laboratoire d'Archéologie Médiévale, actuellement placé sous la direction de Henri Amouric avec l'intitulé de Laboratoire d'Archéologie médiévale et moderne en Méditerranée (LA3M). Elle a très largement contribué à susciter, chez Véronique Abel, Florence Parent ou moi-même, le goût de cette archéologie des périodes médiévale et moderne qui a émergé au cours de la seconde moitié du XX e s. Nous lui devons beaucoup.
Vivre à la campagne au Moyen Âge
Les conditions d'implantation des habitats Le choix des sites archéologiques présentés dans ce volume ne doit rien à une recherche logiquement organisée en vue de l'établissement d'une carte raisonnée du peuplement. L'échantillon est le fruit de la collecte d'interventions dictées par les règles aléatoires de l'archéologie de sauvetage, d'où ressort avant tout la diversité des situations, nous invitant à nous écarter de toute tentation de modélisation. Son caractère disparate est évident : répartition inégale dans l'espace, densité renforcée aux abords des grandes voies actuelles de circulation, écarts chronologiques, opérations ponctuelles ou d'envergure, occupations éphémères ou de longue durée. Mais à l'intérieur de la région considérée, ressortent quelques ensembles géographiques ou typologiques qui apparaissent assez significatifs pour que soit tentée l'approche des conditions d'implantation des établissements. Le lecteur en jugera, nos prises de position sont toujours prudentes et se traduisent, le plus souvent, sous la forme de questions destinées à nourrir la réflexion. L'environnement naturel Découverts, pour la plupart, à l'occasion d'aménagements ferroviaires ou routiers récents, les sites qui nous préoccupent prennent évidemment place dans des zones de faible relief. Ces "basses terres" constituent la partie occidentale et centrale de la région Rhône-Alpes, touchant pour partie les départements de l'Ain, du Rhône, de l'Isère et de la Drôme. Elles appartiennent à un même ensemble géographique, celui des plaines et plateaux du couloir Rhône-Saône, largement façonnés par l'avancée des glaciers quaternaires. Les établissements connaissent donc des altitudes peu élevées, comprises entre 200 et 315 m NGF. Une région "mosaïque" Bien que moins de 150 km séparent le site le plus septentrional (Bény, Ain) du plus méridional (Chatuzange-le-Goubet, Drôme), présenter le couloir Rhône-Saône comme une région uniforme serait simplificateur. A y regarder de plus près, nos sites se regroupent en petites séries s'inscrivant dans autant d'entités géographiques. Signalons que l'ordre Chapitre 1. L'espace Vivre à la campagne au Moyen Âge
Chapitre 3 : les établissements ruraux du Haut-Empire
Gallia Rvstica 2, 2019
Le chapitre précédent a montré qu'il existait, à la fin du second âge du Fer, des formes d'habitat rural bien diversifiées et hiérarchisées à l'échelle du vaste secteur pris en compte dans le projet RurLand. Ces différences sont à la fois sociales et économiques, mais elles révèlent aussi des spécificités locales dont il n'est pas toujours aisé, en l'état actuel des connaissances, de décider si elles traduisent des conditions agricoles propres à des "pays", avec des traditions liées à l'histoire du peuplement, et/ou à des systèmes productifs distincts. La question que nous voudrions aborder maintenant est double : il s'agit dans un premier temps de savoir si ces établissements laténiens ont continué leur existence bien au-delà de la période de la conquête, avant d'étudier les conditions dans lesquelles sont apparues les villae d'époque gallo-romaine, que toute la tradition historiographique considère généralement comme le moteur d'un changement systémique du monde rural et le signe d'un accroissement économique sans précédent, pendant la période du Haut-Empire 1. Les fermes d'époque romaine (NB) Les sites enclos La multiplication récente des fouilles préventives, en France notamment, révèle depuis quelques années la persistance puis la transformation d'enclos quadrangulaires de La Tène finale en enclos de même nature, bien au-delà de la période de la conquête.