Servan, Discours sur la justice criminelle (original) (raw)

Mission crimes de masse intervention Kervegan 09 2017

En tant que système totalitaire, le national-socialisme a eu ses penseurs : historiens, géographes, anthropologues, juristes et, bien entendu, philosophes. La plupart d'entre eux sont, heureusement, tombés dans l'oubli, car rien dans leurs écrits ne mérite qu'on s'y arrête : ce sont des documents pour la Zeitgeschichte. Qui aujourd'hui, hormis quelques nostalgiques du troisième Reich ou naturellement les historiens de la période (il y en a d'excellents au sein de cette assemblée), lirait les oeuvres d'Ernst Krieck, nommé recteur de l'Université de Francfort en 1933, qui pourfendait le règne des concepts et qui est sans doute visé par la remarque bien connue de Heidegger sur « ce qui est mis aujourd'hui sur le marché comme philosophie du national-socialisme et qui n'a rien à voir avec la vérité interne et la grandeur de ce mouvement » 1 ? Qui lit, hormis les historiens du droit 2 , les écrits des juristes SS Karl August Eckhardt, Reinhard Höhn, Otto Koellreuter, grands « adversaires » de Carl Schmitt dans les obscures luttes pour le pouvoir au sein de l'appareil nazi, ou de Karl Lammers, qui a eu un rôle bien plus important que le soit-disant Kronjurist du 3 e Reich dans l'élaboration du droit nazi, en particulier de la politique raciale ? Qui se souvient des écrits de Werner Best, qui ne fut pas seulement le bras droit de Heydrich, mais qui a aussi rédigé un manuel de droit administratif et co-édité un recueil universitaire (une Festschrift) en hommage à Heinrich Himmler ?... Mais, à côté de ces plumitifs, des auteurs de premier plan ont également soutenu, souvent bruyamment, le régime national-socialiste une fois celui-ci installé : ils en ont tiré profit en termes de carrière, au moins dans un premier temps, et leur oeuvre a été durablement marquée au sceau de cette complicité active. J'ai déjà cité deux noms, les plus connus sans

Chronique de criminologie: Paroles d'accusés sur la légitimité de la justice pénale internationale

2012

Trois critères, communément admis, permettent d’appréhender une norme ou une institution juridiques: sa légalité, son effectivité et sa légitimité. En droit international pénal, la légalité (des normes comme des institutions) a été questionnée très tôt (dès le procès de Nuremberg par exemple, la légalité de l’incrimination de certains actes a été critiquée) et n’a eu cesse d’attirer tous les regards depuis lors. L’effectivité, moins questionnée, prend aujourd’hui une place de plus en plus importante, notamment dans d’autres disciplines que le droit : la criminologie, la psychologie sociale ou encore la sociologie s’y intéressent de plus en plus. La légitimité, pour sa part, est restée longtemps absente des recherches en sciences juridiques comme dans les autres disciplines qui s’intéressent au droit international pénal, sans doute en partie parce qu’elle renvoie à des questionnements d’ordre moral dont le juriste peine parfois à se saisir. Or, depuis quelques années, la question de ...

Analyse économique du système de justice criminelle

Classiques des sciences sociales., 2006

Analyse économique du système de justice criminelle". Un article publié dans La criminalité urbaine et la crise de l'administration de la justice, pp. 183-200. Textes réunis et présentés par Denis Szabo. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1973, 211 pp. Travaux du 3e Symposium international de criminologie comparée.

Entretien Contretemps / Sur la justice des mineurs

Auteur d'un livre récent sur la justice des mineurs française, le sociologue Nicolas Sallée, qui travaille désormais à l'université de Montréal, revient avec nous sur ce qui a guidé ses recherches, ainsi que sur les transformations de ce secteur.