Racine en querelles (original) (raw)
Related papers
1999
L'oeuvre de Racine reste au XVIIIe siècle un modèle de référence. Le jeune Voltaire compte sur ses tragédies, composées sur le modèle classique, pour se faire un nom dans la littérature. Rétif entretient avec l'héritage racinien un rapport ambigü, mêlé d'envie et de rejet pour ce père littéraire. Cet héritage est pourtant moins pesant que celui de Rousseau et de ses Confessions, par rapport auquel Rétif cherche à prendre ses distances pour donner à son autobiographie, Monsieur Nicolas, parue en 1797, une résonance radicalement neuve et originale dans le monde des lettres. Dans les deux cas se retrouve la question essentielle du père, dans l'oeuvre de cet autodidacte qui cherche en lui sa propre origine. Dans ces conditions, le recours à l'image peut être considéré comme une stratégie pour échapper à l'emprise trop prégnante des modèles.
New Covenant Publications International Ltd, 2020
Le texte, Racines de la Rébellion, pousse dans le sol fertile du mécontentement profond, de l'autodétermination et de la lutte insatiable pour la liberté. Enracinée dans le choc de deux anciens royaumes et se déroulant dans les épicentres spirituels du monde, l'intrigue de ce livre déclare l'hostilité virulente et intraitable contre la vérité ; donnant naissance aux séquelles assiégées de la tyrannie et de la révolution et aux flambées d'hostilité et de persécution, qui produisent toutes le fruit amer de l'anarchie. Le mystère de la rébellion domine les sièges des gouvernements et fait rage également dans le cœur de l'humanité. S'épanouissant dans une subversion passionnée et intrépide, ils construisent et établissent les instruments de la rébellion, un ordre de chaos et de coercition, exigeant une conformité et une coopération universelles. En éclairant efficacement les fondements secrets du gouvernement mondial unique et de l'impérialisme hégémonique, le lecteur est armé pour déterrer et contrer le plus grand canular de tous les temps. ....
Civilité et honnêteté chez Racine
2018
Jean Racine (-) représente l'une des plus belles réussites littéraires et sociales au XVII e siècle. Auteur dramatique à succès dès , grâce à Andromaque, il va accumuler les honneurs : élu membre de l'Académie française en , nommé historiographe du roi en , membre de l'Académie des Inscriptions et Médailles depuis , il accède à la charge de Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi en , charge dont il obtiendra la survivance en faveur de son fils aîné. Belle carrière d'un homme de lettres devenu l'un des plus proches courtisans de Louis XIV, « prodigieux avancement social », diraient certains, qui continue de nous impressionner, compte tenu du fait que Racine était né dans une famille de la bourgeoisie moyenne de province et qu'il perdit ses deux parents dès l'âge de trois ans. Quelles furent les réactions de ses contemporains à l'égard de cet itinéraire exceptionnel ? À la mort de Racine, le marquis de Dangeau notait dans son Journal : Le pauvre Racine mourut à Paris. C'était un homme de mérite, et illustre par ses ouvrages. Il travaillait à l'histoire du Roi ; il était de l'Académie Française. Je n'ai jamais connu d'homme qui eût tant d'esprit que celui-là. Dans ses Mémoires, Saint-Simon, en exploitant son addition au Journal de Dangeau, Raymond Picard, « Racine et son étrange carrière » [ ], repris dans De Racine au Parthénon. Essais sur la littérature et l'art à l'âge classique, Gallimard, , p.. Cité par Raymond Picard, Nouveau Corpus racinianum. Recueil-inventaire des textes et documents du XVII e siècle concernant Jean Racine, édition cumulative, CNRS, , p. .
2022
Organisation du colloque « Racine en musique », à la Cité de la Voix - Centre national d'art vocal, à Vézelay, du 29 septembre au 1er octobre 2022. Avec le soutien de l'EUR Translitterae / PSL, de l'ITEM et en partenariat avec la Cité de la Voix - Centre national d'art vocal et Le Stagioni.
La ≪reconnaissance≫ dans les tragédies de Racine
1995
La « reconnaissance » dans les tragédies de Racine Katsuya NAGAMORI Au XVIIe siècle, le discours sur la tragédie était largement influencé par La Poétique d'Aristote, lue à travers les commentateurs du XVIe siècle. L'une des conséquences de cette réception biaisée est la suprématie de la conception moralisatrice de la poésie (que l'on ne trouve pas chez Aristote) sur le principe hédoniste. La préférence accordée par Aristote à la vraisemblance (ce qui pourrait avoir lieu) plutôt qu'à l'histoire (ce qui a eu lieu) dans le chapitre 9 de La Poétique a offert aux théoriciens un excellent moyen d'expliquer et de justifier la supériorité d'une conception de poésie subordonnée à but moral sur une conception de poésie comme simple plaisir. De ce point de vue, le dénouement de tragédie constitue une occasion idéale pour donner une instruction morale!). Mais Chapelain semble considérer que l'utilité morale de la poésie consiste plutôt dans• ce processus par lequel le spectateur abstrait l'universel du particulier et acquiert comme conséquence une connaissance totale de la vraie nature de la vie et des vertus 2). Cette interprétation, si l'on met entre parenthèses la connotation morale, n'est peut-être pas très éloignée de l'esprit aristotélicien. En effet, le but de la tragédie doit être conforme au but de la mimesis (car la tragédie est d'abord et surtout une mimesis). Or la mimesis pour Aristote est un processus impliquant apprentissage et raisonnement (chA), par lequel on va de la perception du particulier à la connaissance de l'universel. Ce processus n'exclut nullement le plaisir, bien au contraire; simplement, ce plaisir que procure la mimesis• «est un plaisir de reconnaissance, plaisir intellectuel de mise en relation de la forme représentée (créée par représentation) avec un objet naturel connu par ailleurs 3 »). Le problème, c'est que la définition de la tragédie, et singulièrement de la catharsis, par Aristote 4) est suffisamment ambiguë et laconique pour donner lieu aux interprétations les plus diverses. : morale (réplique contre Platon? : la tragédie purifie des passions pernicieuses), médicale (purgation au sens propre) ou, plus intéressante, structurale (la catharsis constitue un pivot du drame, qui est une purification de l'acte grave commis par le héros au moyen de la démonstration de l'innocence de son motif ; cet acquittement rend possible la pitié du spectateur à l'égard du héros). Ce qui fait défaut dans ces interprétations est, semble-t-il, la référence à la conception de la mimesis et, par là, la considération du plaisir inhérent à la tragédie. n faudrait d'abord distinguer les émotions représentées sur la scène et les émotions
Quelles représentations du corps violenté chez Racine
2014
Lorsque le 20 juin 1664 Racine (1639-1699) fait jouer sa première tragédie, La Thébaïde, le siècle est entré depuis un certain temps déjà dans la période que l'on nommera classique. Les règles d'or de la tragédie ont été discutées et mises en place entre 1630 et 1640, La Mesnardière a publié sa Poétique en 1640, Corneille ses trois discours en 1660 1 , dix ans plus tard, en 1674, Boileau écrira dans son Art poétique : Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose : Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ; Mais il est des objets que l'art judicieux Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux 2 illustrant ainsi, plus que théorisant, ce qu'a accompli la tragédie classique. Qu'on songe seulement au récit de Théramène relatant la mort d'Hippolyte, Athalie, revivant en rêve la mort de sa mère. Les exemples, chez Racine, sont nombreux de cette violence racontée et non mise en scène. Pourtant le début du siècle ne s'était pas privé d'offrir à la scène des spectacles sanglants. Sans compter les mutilations multiples chez Shakespeare-citons entre autres Titus Andronicus ou King Lear,-en France, Hardy s'en était fait le champion, et Rotrou lui-même, bien qu'édulcorant ses sources et ses propos, ne rechigne pas à une certaine violence, dans les mots et dans les actes. Chez Racine, les actes violents, s'ils sont présents « derrière la tapisserie », ont clairement délaissé l'espace scénique et, si l'impression de violence persiste, elle plutôt évoquée que clairement et distinctement exprimée.
Dans l’Inventaire des biens de Racine, dressé par le notaire du Roi en 1699, pour sa maison de la rue des Marais (maintenant rue Visconti), figure un portrait de Descartes parmi d’autres tableaux représentant Richelieu, le maréchal de Luxembourg et un saint Jean. Quels liens unissent Jean Racine à René Descartes ? L’article fait partie de la série publiée dans la rubrique Traits de plume de la revue Dialogues de Descartes, de l’Université Paris-Descartes (Paris 5).