Ideal traitres CR de F Dosse les intellectuels francais 2018 (original) (raw)

ACL Pitseys J 2018 Politique Cinq partis en quete auteur

es partis politiques sont souvent analysés à partir de leurs positions publiques et de leur action au sein des institutions politiques. Mais qu'en est-il de leur organisation interne, de la manière dont ils se conçoivent, de la fonction qu'ils entendent exercer au sein de la société ? Que peuvent nous apprendre à ce propos les entretiens avec les directeurs de leurs centres d'études publiés dans la revue Politique ? Ce qu'on appelle parfois commodément la « crise des partis » est souvent associé à une défiance d'ensemble vis-à-vis de la représentation, ou à une crise des idéologies partisanes. Dans quelle mesure ces aspects seraient-ils également liés à une crise des structures propres des partis ? La rédaction de Politique a tenté d'ouvrir la boîte noire en allant questionner les directeurs des centres d'études de six partis politiques représentés dans des chambres législatives 1. À quoi sert un centre d'études ? En quoi l'activité des centres d'études de partis est-elle révélatrice du fonctionnement des partis concernés, des tensions que ces derniers connaissent, des questions voire des doutes qui les animent, de leur tentative de renouvellement ? L'analyse de ces entretiens s'avère forcément délicate. Les directeurs interrogés-tous des hommes, donc-savent que leurs propos seront comptés à leur débit. D'une part, tenter de donner une cohérence à l'activité politique de tous les jours revient à mettre sous le boisseau la part de chaos et d'imprévisibilité dont elle est tissée. D'autre part, et inversement, les nombreuses contraintes auxquelles les personnes interrogées font face dans leur travail de tous les jours rendent bien entendu la prise de distance difficile. Ces limites étant posées, trois points de réflexion se détachent de la lecture des entretiens. Une stabilité remarquable Le premier point de réflexion tient au cadre de référence général des personnes interrogées. La littérature scientifique et militante sur les partis politiques ne manque pas de s'interroger sur le renouvellement, la crise, voire la fin des partis politiques. Elle a déjà prédit trente fois la fin des partis traditionnels. Or, ce que ces entretiens soulignent avant tout, c'est 1 Les interviews de cinq d'entre eux, qu'analyse cet article, sont présentées dans Politique, revue belge d'analyse et de débat, « Particratie à la belge. Des outils démocratiques en bout de course ? », n° 105,

Les intellectuels contre la théocratie

D'un côté les intellectuels traditionnels, théologiens et philosophes, délient religion et politique pour penser le fonctionnement démocratique de leur pays et mieux spécifier et protéger chacun de ces domaines d'action. De l'autre, des intellectuels minoritaires, avocats, journalistes, activistes, laissent de côté les questions religieuses et mobilisent au plus large pour affirmer la dignité des citoyens au quotidien, au nom de la justice sociale, de l'égalité entre hommes et femmes, des Droits de l'homme. Les uns et les autres récusent de fait tout régime théocratique. La révolution iranienne n'a pas eu pour unique conséquence le renversement du régime du Shah et l'instauration d'un régime théocratique qui se fonde directement sur la version chiite de l'islam. Elle a contribué, à sa manière, à la sécularisation du religieux et à la délégitimation du système théocratique. Le déclin du communisme, la fin de la guerre (1988) et la mort de l'ayatollah Khomeiny (1989) ouvrent une nouvelle ère. Celle-ci est marquée par le désenchantement révolutionnaire, par la perte du charisme lié au pouvoir religieux et la remise en question de l'idéologisation de la religion. Après la première décennie de la révolution iranienne on voit émerger, au début des années 1990, le phénomène des intellectuels post-islamistes [1]. Ils revendiquent, au nom de l'islam, une séparation des motifs idéologiques islamistes et du champ politique. Cet acte, qui remet en cause l'imbrication étroite du politique et du sacré sur laquelle est bâti l'islamisme politique, n'a rien d'un faux fuyant, et s'inscrit pleinement dans la tradition islamique [2] : c'est au nom du religieux qu'ils entendent séparer le politique du religieux, la séparation se prévalant de la légitimité religieuse et non d'une conception laïque, indépendante du religieux. Ils demandent, au nom de l'islam, l'autonomie de la sphère politique, afin de cantonner le premier dans son domaine propre (la spiritualité, l'intériorité du croyant, chez Abdolkarim Soroush [3] et Mojtahed Shabestari [4]) et d'assurer au politique, susceptible d'être critiqué et interprété de manière conflictuelle, sa fonction exclusivement humaine et immanente. Le religieux doit servir uniquement à fonder la légitimité transcendantale du politique, sa condition formelle de possibilité. Ils réclament la démarcation du religieux et du politique à partir même des exigences internes à la religion, pour assurer au croyant son autonomie spirituelle face aux vicissitudes du politique et, en particulier, face à une conception théocratique qui dénie l'autonomie spirituelle à la vie religieuse en la dissolvant littéralement dans le politique. Pour ces intellectuels, en voulant islamiser la politique on a indûment politisé l'islam en lui ôtant sa spiritualité à force d'idéologisation. Ces intellectuels, issus de la révolution iranienne, prennent progressivement leurs distances par rapport à la politique dominante et construisent une nouvelle approche de la religion en rupture avec la théorie de velâyat-e faqih (doctrine officielle de la République Islamique, fondée sur l'hégémonie absolue du Jurisconsulte islamique tel qu'il était incarné par l'ayatollah Khomeyni et ensuite, l'ayatollah Khaménéi). Ils contestent la légitimité religieuse de la théocratie chiite, comme Mohsen Kadivar qui remet en cause ses antécédents en montrant que les hadîth (les Dires du Prophète) sur lesquels est fondé le velâyat-e faqih sont « faibles », peu fiables, puisque datant d'une période tardive [5]. Leur but explicite est de promouvoir une version du religieux qui justifie l'ouverture de la scène politique au pluralisme.

Bensaid intellectuel marxiste stratege communiste

Contretemps, 2017

Daniel Bensaid, intellectuel marxiste et stratège communiste. Entretien avec Darren Roso redaction Darren Roso, jeune chercheur australien, vient de rédiger un livre sur Daniel Bensaid, destiné à faire référence. Ce livre paraîtra aux éditions Brill (Historical Materialism Book Series), sous le titre Daniel Bensaid : From the Actuality of Revolution to the Melancholic Wager. A l'occasion de cette parution prochaine, nous publions cet entretien avec son auteur. Une version courte de cet entretien est parue dans le numéro 32 de la revue Contretemps. On pourra également lire l'article (co-écrit avec Fabio Mascaro Querido) qu'il a consacré à Daniel Bensaid sur le site de la revue Période.

Les parias nombreux de l'intelligence

On trouve chez Baudelaire un véritable catalogue de la bêtise, une galerie des gens bêtes, une ethnologie des imbéciles, et bien sûr des histoires belges…

2017-Rousseau-champ intellectuel-Paris 2.3.docx

La société vietnamienne du début du XX siècle se propose un but important parmi d’autres, il s’agit de nouvelles réalités construites à la base des connaissances occidentales, qui, pour reprendre le terme sociologique de Berger, sont importantes dans la mesure qu’elles deviendront les pragmatiques du Việt Nam moderne du XX siècle. Parmi des noms cités qui se participent de ces connaissances, Rousseau et sa pensée attirent l’attention des intellectuels. Notre rapport tient compte de la présentation de Rousseau par Phạm Quỳnh dans la revue Nam Phong en 1926, qui a clairement balisé la genèse du champ d’intellectuel de l’époque à travers de la position à faire de Nam Phong, de la perspective des lettres modernes et de l’image réclamée de Rousseau à Nam Phong.