La cruauté du geste dans L’Assommoir de Zola (original) (raw)
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Dons et gueulardises dans «L'Assommoir» de Zola
Du convenable et de l'inconvenant. Littérature française du XIXe siècle, sous la dir. de V. Cnockaert et S. Pelletier, Figura., 2015
"Gervaise, très donnante de sa nature, lâchait, écrit Zola dans L'Assommoir, à chaque instant des litres de vin, des tasses de bouillon, des oranges, des parts de gâteau". La dynamique narrative de ce roman de la socialité s'orchestrerait-t-elle autour de la problématique de la réciprocité? Associé, par les ethnologues, au maintien de l'ordre communautaire, l'échange symbolique, en tant que double obligation rituelle et contrainte sociale d'accepter, et, ensuite, de rendre, sous une forme différente et différée, les dons reçus, sera étudié ici dans son travail de configuration sémantique, discursive et poétique.
Les échos de l’ivresse: le paralangage dans L’Assommoir d’Émile Zola
Çédille: Revista de Estudios Franceses, 2019
espanolEl paralenguaje reune todos los fenomenos audibles que entran en interaccion durante un acto comunicativo. En un texto literario, tiene la funcion de aportar efectos sonoros. Gracias a elementos paralinguisticos, podemos escuchar lo que solo esta escrito: ruidos, respiraciones mas sutiles o incluso silencios. En la vida cotidiana, no percibimos todos los sonidos de la misma manera, nuestro cerebro hace una seleccion de acuerdo con lo que nos interesa, pero en la literatura todos los ruidos son importantes, ya que son conscientemente elegidos por el escritor, a menudo con un proposito deliberado; crean un ambiente determinado, reflejan juicios, especifican el significado de la accion y los pensamientos de los personajes. EnglishParalanguage brings together all the audible phenomena that enter into interaction during a communicative act. In a literary text, it has the function of bringing sound effects. Thanks to these elements, we can hear what is only written: noises, the mos...
La Cultulangue dans L'Assommoir d'Émile Zola
2019
La culture de chaque groupe social se manifeste par le langage de ce groupe. Dans la litterature francaise, L'Assommoir est considere comme le premier roman dans lequel Emile Zola met en œuvre le langage populaire des ouvriers parisiens pour faire un tableau tres exact de la vie de la classe inferieure de la societe sous le Second Empire. Mais ce qui nous interesse, c'est la perception de la culture dominante du monde ouvrier par le langage de ce monde. Cela implique le dechiffrement des diverses expressions langagieres des personnages du roman dans des situations et avec des intonations differentes. Dans cette recherche, nous etudions la relation entre la culture et le langage populaire de la classe ouvriere en nous appuyant sur la notion de Cultulangue (culture + langue). Chaque Cultulangue se compose de l'ensemble des expressions langagieres et l'ensemble des Cultulangues designent l'Extracultulangue ou la culture dominante d'une societe. A cette fin, nous...
Cahiers ERTA, 2018
L e terme de « révolu on » semble être un maîtremot du XIX e siècle qui, tout juste sor de la tourmente de 1789, marche cachin-caha, d'une révolu on à l'autre. Victor Hugo, « homme siècle » 2 , qui comprenait si bien ses ténèbres, dans son ouvrage philosophique William Shakespeare (1864) voit dans cet Événement qu'il appelle un « tournant climatérique de l'humanité » 3 non seulement l'assise d'une nouvelle société, mais aussi le déclencheur d'une nouvelle énergie créa ve : « La Révoluon a clos un siècle et commencé l'autre. [...] La Révoluon, toute la Révolu on, voilà la source de la li érature du dix-neuvième siècle » 4. Cependant, ce n'était pas seulement la poli que qui conférait à ce siècle une texture révolu onnaire ; c'était encore la science, étant donné que « [l]'excita on scien fique majeure du siècle fut la théorie de l'évolu on de Darwin » 5. De l'origine des espèces (1859) véhiculait non seulement une théorie scien fique, mais surtout une véritable JOLANTA RACHWALSKA VON REJCHWALD Université Marie Curie-Skłodowska Cette évolution qui revient. Le portrait (r)évolutif dans l'oeuvre d'Émile Zola : le cas de L'Assommoir
Le geste signifiant. La rhétorique du corps paroxystique dans La Conquête de Plassans d’Émile Zola
Cahiers Erta
L e XIX e siècle est fasciné par le corps humain, c'est verser dans le truisme que de le rappeler, mais ce rappel revêt une importance cruciale pour notre étude. On connaît trop bien, après les grands travaux de Jean-Louis Cabanès et d'Alain Corbin 1 , la passion avec laquelle ce siècle, épris des sciences et désireux de tout savoir, s'adonne à scruter les surfaces observables du corps, à méditer chacun de ses détails. Il développe donc tout un paradigme indiciaire dans le but de traduire ce e intolérable, pour lui, opacité du corps en un langage compréhensible, afin de décrypter le refoulé, l'invisible qui l'obsède et le hante, et de me re tous feux sur « ce e énigme qui s'appelle l'homme » 2. Ce refoulé, c'est tout un univers des affects, passions, et désirs, de ce e « ardeur sombre » qui, tapi à l'intérieur, est prêt à ressor r à la surface. Cependant, son expression est soumise aux dynamiques socio-historiques, fluctuantes
La manifestation de la monstruosité des personnages dans "Thérèse Raquin" d’Émile Zola
2021
Ce travail de recherche se concentre sur "Thérèse Raquin" de Zola. Il tente d’analyser à travers différents éléments, la manifestation de la monstruosité des personnages. À travers un angle psychanalytique, mais aussi bien évidemment littéraire, cette analyse tente de mettre en lumière la manifestation de la monstruosité des personnages lorsqu’ils agissent suivant leurs pulsions
Paroles torturées : l'aveu malgré soi dans l'oeuvre d'Émile Zola
Dans La Bête humaine, Émile Zola évoque le clivage du psychisme et le dédoublement de la personnalité de Jacques Lantier par la sensation d'un autre en soi qui le dépossède de son vouloir et de sa raison. La formule est connue, voire célèbre : 2 Théodule Ribot, Les Maladies de la personnalité [1884]
Mise en scène de la parole dans le "Ventre de Paris" d'E.Zola
2006
Nous nous proposons de cerner ici la représentation que donne le narrateur des échanges énonciatifs entre personnages dans Le Ventre de Paris. Notre objectif étant l'analyse de « l'image du langage » construite dans le roman, c'est-à-dire de cette forme d'énonciation rapportée qui vient se greffer, comme une énonciation « seconde », et « réfractée », sur l'énonciation première ou « voix » du narrateur, nous avons utilisé dans l'intitulé de notre communication l'expression mises en scène, malgré les perplexités qu'avait exprimées Genette dès 972 à l'égard des emprunts que le métalangage de la littérature narrative a fait pendant des siècles à la littérature dramatique 2. Par ce choix nous avons voulu en premier lieu nous inspirer de la conception de l'énonciation rapportée comme d'une « mise en scène » théâtrale qu'a notamment élaborée Ducrot. Cette conception nous paraît en fait tout particulièrement convenir au cas de la représentation romanesque de l'énonciation, puisque le narrateur, tel un metteur en scène, y orchestre la régie de plusieurs voix, et que l'altérité du discours cité relève de la même nature fictionnelle qui caractérise l'instance énonciative du discours citant. L'expression mises en scène nous semble en deuxième lieu correspondre tout spécialement à la structure du Ventre de Paris. Ce roman est en effet singulièrement construit à la manière d'une pièce théâtrale, les personnages y étant réduits à des masques qui ne se détachent pas du décor , et l'ensemble respectant les unités : l'unité de lieu (les Halles sont représentées comme un micro-univers homogène) ; l'unité de temps (l'action s'étale sur un M. Bakhtine (978, et passim). 2 G. Genette parle en fait de « tutelle exercée sur le narratif par le modèle dramatique, qui se traduit si bien dans l'emploi du mot « scène » pour désigner la forme fondamentale de la narration romanesque... (que) jusqu'à la fin du XIX e siècle, la scène romanesque se conçoit, assez piteusement, comme une pâle copie de la scène dramatique » (Genette, 972 : 9). Quant au pluriel, nous l'avons préféré afin de souligner la pluralité des formes de « mise en scène » restituée dans le roman. O. Ducrot (98). Voir à ce propos les considérations que développe Maingueneau sur la fonction de l'illusion narrative et de la convention romanesque dans la réception du discours rapporté dans un texte littéraire, D. Maingueneau (997, 9-97). Cette caractéristique est bien décrite dans l'Introduction de M. Baroli à son édition du
L’âme répétitive de la procession de pèlerinage (Zola, D’Annunzio, Huysmans)
Between, 2021
This paper will explore the following questions: how do Zola and his successors around 1900 shape the psychological dynamics of crowds, especially in their description of religious processions at places of pilgrimage (Lourdes, Casalbordino)? And how do they explain the miracles that happen there? On the one hand, the answers given to those questions will take the controversial scientific knowledge into account that the literary texts themselves draw on (Charcot, Tarde, Lacassagne, Bernheim). On the other hand, answering these question will require a closer look at the mimetic figuration of repetition employed by the texts as a discursive ‘doubling’ of contemporary theories of imitation, repetition, and suggestion (Tarde). Ultimately, it will be shown that the effect of this technique of representation is the formation of a collective unconscious, which creates, by means of repetitive suggestion, a specific environment (milieu) in the biological sense where singular subjects dissolve...