Images archivées, images d’archives : fortunes terminologiques (original) (raw)
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L'archive photographique : le symptôme et le fantôme
Transmissions et filiations , 2011
Si l'on a souvent noté l'extraordinaire rapidité avec laquelle le médium photographique s'est répandu, c'est que la photographie semble avoir incarné les fantasmes et les bouleversements du xix e siècle. À l'heure d'une modernité qui transformait en profondeur villes, banlieues et paysages, la photographie ouvrait le rêve du complet archivage d'un passé en train de disparaître. Elle s'inscrivait pleinement dans un siècle qui avait vu la constitution des musées, l'établissement du patrimoine lors des expositions universelles, et qui avait vécu au rythme des passions historio-graphique et archéologique. Mais dans cet espoir insensé pour préserver le passé en un lieu séparé, se joue l'ambivalente des-tinée de la photographie. Car archiver, compiler ou inventorier les vestiges du passé et les marques du temps, c'est constituer une mémoire artificielle dont on sait à quel point elle permet également de se séparer du passé, de l'objectiver hors de soi pour délester sa propre mémoire d'encombrants souvenirs. Véritable pharmakon de la mémoire, la photographie libère la mémoire vive et engage paradoxalement l'oubli.
2018
This article investigates some of the current issues surrounding the use of archives, both scholarly and non-academic: the constant of stability of preservation institutions; the strengthening of accessibility laws; and the selection process for documents management. These questions push users, but also archivists, to make choices, defend approaches, and develop different ethics of work in/on archives.
L’archivage des éphémères sur le web : les paradoxes d’une mission patrimoniale
Les éphémères, un patrimoine à construire
La question de l'éphémère est prégnante dans la considération d'un média aussi souple, aussi réactif, aussi vivant que le web. Chacun d'entre nous a fait l'expérience d'un marquepage soigneusement enregistré dans son navigateur qui, d'une consultation à l'autre, n'aboutit plus sur rien, d'une page d'erreur 404 lors d'une navigation ou bien d'un site qui a changé d'adresse (avec ou sans redirection). L'éphémère fait partie de la définition du web tel que nous le connaissons aujourd'hui. Les contenus en ligne semblent même s'orienter dans une part croissante vers un caractère éphémère volontaire. Le web est un média de flux. Il peut alors paraître paradoxal, voire contradictoire de tenter de figer ces contenus dans un état historique et de les patrimonialiser tels quels : pourquoi conserver ce moment plutôt qu'un autre ? Mais le web est aujourd'hui aussi l'un des vecteurs de notre culture, qu'elle soit scientifique ou quotidienne, institutionnelle ou populaire. Il est donc évident que la question de la conservation d'un tel témoignage se pose dès aujourd'hui, particulièrement dans un cadre comme celui du dépôt légal.