Call for Papers - Appel à communications Colloque international 22-26 octobre 2024, Paris: "Il ne leur manque que la parole » : Sons, cris et voix des animaux dans les cultures antiques et médiévales" (original) (raw)
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Lorsque le roi néo-assyrien chasse, il accomplit un rituel obligatoire dans l’exercice de ses fonctions, mais lorsqu’il représente cette action sur des bas-reliefs, entre en jeu une dimension nouvelle à la compréhension de l’évènement. Celui-ci dépasse l’acte en lui-même de traque et de mise à mort du félin pour intervenir comme un marqueur pérenne de la puissance souveraine. Si les enjeux symboliques et religieux de la rencontre du monarque néo-assyrien et du lion ont notamment été étudiés par E. Cassin (1981), il est possible de s’interroger sur les images qui les incarnent. Le roi et le lion sont les représentants analogues non seulement de deux collectifs regroupant humains et non-humains mais aussi de deux territoires : l’un domestique et contrôlé nommé mātu, l’autre sauvage et infernal, erṣetu. La chasse est le lieu de la rencontre de ces territoires opposés et les deux protagonistes, naturellement distants, se trouvent soudain engagés dans une action qui lie immense proximité et danger de mort. Si l’exécution du lion ne peut être accomplie que de la main du souverain, soldats, chiens et chevaux participent activement à l’affaiblissement du félin. Quelle place occupent alors ces intervenants humains et non-humains dans cet espace cynégétique si particulier ? En s’appuyant sur les reliefs datant du règne d’Assurbanipal II, cette communication propose d’interroger la notion d’espace dans la rencontre du roi et du lion, incarnant dans leurs individualités propres deux collectifs que tout semble opposer.
Résumé Ce projet, qui s’articule autour de deux journées d’étude, croise l’histoire formelle et figurative des animaux, l’histoire de la modélisation de la pensée, l’histoire des arts de la mémoire et les études diagrammatologiques. Il vise à explorer la manière dont des formes empruntées à l’imaginaire zoologique servent de matrices exégétiques et mnémotechniques dans des textes, des images et/ou des objets iconotextuels de l’Antiquité au XVIe siècle. En se fondant sur des réflexions transversales et sur des études de cas, il s’agira de comprendre les raisons qui conduisent mnémotechniciens et exégètes à recourir aux animaux comme outils heuristiques et cognitifs, et de caractériser les occurrences de ce procédé en les replaçant dans leur contexte intellectuel, spirituel, épistémique, figuratif et littéraire.
La basilique Saint-Sernin de Toulouse s'enorgueillit depuis le XIV e siècle de posséder le corps entier de Jacques le Majeur. En 1389, le marchand florentin Bonacorso Pitti, lors d'un séjour toulousain en compagnie de Charles VI, rapporte une rumeur selon laquelle Charlemagne « envoyait toutes les saintes reliques qu'il pouvait trouver à Toulouse », dont les corps de saint Jacques et de cinq autres apôtres (Simon, Jude, Jacques le mineur, Philippe et Barnabé). Le copieux dossier documentaire qui documente ces reliques toulousaines comportant nombre d'incertitudes, l'autorisation de faire ouvrir la châsse et le chef-reliquaire de saint Jacques a été sollicitée afin de vérifier authentiques, ossements et objets conservés. Ce type d'opération, qui a eu lieu lors d'une cérémonie solennelle le 1er mars 2018, nécessitait une exploitation des données et des résultats d'analyses étagée dans le temps. Après un premier séminaire préparatoire le 11 mars 2019 à l'UT2J (Vraies et fausses reliques : un vrai faux problème), une journée d'études s'est tenue le 10 décembre 2021 (Les reliques toulousaines de Jacques le Majeur), centrée sur les aspects matériels (examen des ossements, des reliquaires, des authentiques). Dans une dernière étape, les résultats de ces analyses doivent être mis en perspective lors d'une rencontre qui déboucherait sur la rédaction d'une monographie rassemblant tous les travaux menés autour des reliques de saint Jacques à Toulouse. Toute contribution susceptible d'éclairer dans le temps long l'histoire de cette relique toulousaine est la bienvenue.