Girel, M. et Schwartz, Y. (dir.) (2022). Journée d’études Georges Canguilhem. La philosophie et ses dehors. CLÉS/CAPHÉS, 127 p (original) (raw)
Related papers
Georges Canguilhem et les professeurs de philosophie
Le Télémaque, 2018
Distribution électronique Cairn.info pour Presses universitaires de Caen. © Presses universitaires de Caen. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Et l'Ukraine, aujourd'hui ?… depuis le mouvement Maidan (novembre 2013/ février 2014), manifestation d'indépendance tellement insupportable à l'État russe de Poutine que dès la chute de son complice Ianoukovitch il punit le peuple ukrainien de son audace par l'invasion et l'annexion de la Crimée, puis par l'encadrement armé du séparatisme pro-russe dans le sud (mars 2014) et dans l'est (avril 2014) du pays, et enfin par l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022. Notre sujet, aujourd'hui, est de comprendre comment cette affirmation nationale ukrainienne contemporaine est prise en charge, depuis l'événement de Maidan, par les cinéastes en Ukraine, qu'ils filment frontalement la guerre (en fait, le front du Dombass, à partir de 2014) ou non.
« L’histoire de la philosophie saisie par son dehors »,
D. Boquet, B. Dufal, P. Labey (éds.), Une histoire au présent : les historiens et Michel Foucault aujourd’hui, Paris, CNRS Éditions, 2013, pp. 319-335., 2013
Je propose à mon lecteur d'oublier, pour un instant, la question de la vraisemblance des reconstructions historiques de Michel Foucault afin de mettre à jour la forme du travail engagé. La simple lecture d'ouvrages comme Surveiller et punir ou l'Histoire de la folie nous met face à une difficulté qui concerne la nature elle-même de ce travail. En effet, d'un côté, la formation intellectuelle de Foucault, les prémisses de son travail, les débats où ce travail se situe et trouve son sens, sont incontestablement de nature philosophique. De l'autre, sa façon de travailler -son rapport à la source, aux archives, à la littérature secondaire, aux objets historiques et à leurs articulations internes − manifeste indubitablement une démarche proche de celle des historiens 1 . Or ce rapport à l'histoire et à la démarche historienne reste toutefois plus qu'ambigu. Car, d'une part, Foucault assure : « [De l'histoire], j'en fais un usage rigoureusement instrumental. C'est à partir d'une question précise, que je rencontre dans l'actualité, que la possibilité d'une histoire se dessine pour moi.
La biophilosophie de Georges Canguilhem
Georges Canguilhem est connu comme épistémologue des sciences de la vie. Il est moins réputé en dehors des cercles d'amateurs spécialisés comme vitaliste « encarté » (en employant cette formule, nous songeons à celle, peut-être un brin provocatrice, employée par Canguilhem en discussion avec Michel Fichant : « je suis un nietzschéen sans carte »). Nous examinerons ici sa contribution à une « biophilosophie » qui ne se contenterait pas de se situer trop strictement dans l'une des deux orthodoxies classiques et tenaces que sont le réductionnisme et le holisme.
Philosophiques , 2019
L’ouvrage, La pratique de la philosophie en communauté de recherche: entre rupture et continuité, écrit par le philosophe Michel Sasseville, avec la collaboration d’Anda Fondel, de Caroline Mc Carthy et de Samuel Nepton, réunit une trentaine de billets publiés sur le blogue du site de Philosophie pour enfants de l’Université Laval1. Ils abordent les enjeux théoriques liés à la pratique de la philosophie en communauté de recherche et à la pratique de la philosophie avec les enfants, telle qu’elle est développée dans le programme de Matthew Lipman et de Ann Margaret Sharp.
Canguilhem et les psychologies. Sens, valeur et problèmes (1929-1940) - Mémoire Master 2 (2018)
2018
Juxtaposant Canguilhem et la psychologie, on pense immédiatement à la fameuse conférence de 1956 « Qu'est-ce que la psychologie ? », rendue célèbre par une réception qui, dans le contexte intellectuel et politique des années 1960 en France, en retiendra d'abord sa virulence critique. Cette réception qui s'est poursuivie jusqu'aux années 2000 a pris le nom de « critique canguilhemienne de la psychologie ». Ces travaux ont voulu montrer l'enracinement de cette critique dans « les écrits de jeunesse » de Canguilhem. On la trouverait, sous l'influence de la critique alanienne des pouvoirs et de la « soumission aux faits », à son état éthique et politique dénudé. La reprise de cette critique dans la forme et le style discursif de l'histoire et de la philosophie des sciences, à l'époque de la « maturité », n'en serait qu'un second habit de métier. Nous montrons que cette analyse rétrospective de la conférence de 1956 qui se fonde sur la lecture de quelques courts textes parus dans les Libres Propos en 1929 et 1930, exige d'être revue et augmentée à la lumière d'une plongée archéologique dans le millier de pages inédit que Canguilhem a consacré de 1929 à 1940, dans le cadre de son métier d'enseignant en classe de philosophie, à la reformulation des problèmes psychologiques fondamentaux et à l'évaluation de leur histoire philosophique et scientifique. Après un large aperçu de l'ensemble des cours de psychologie de Canguilhem dont on tente de montrer l'évolution des choix d'accents problématiques, on centre notre commentaire sur la place de la psychologie dans le Traité de logique (1939) et sur le premier chapitre du Traité de psychologie (1940) intitulé de façon significative « Qu'est-ce que la psychologie ? ». On ne peut plus dire à partir de là, qu'il n'y aurait pour Canguilhem au sein de ce champ problématique et disciplinaire, « rien à sauver ». Canguilhem est davantage qu'un général et unitaire « critique de la psychologie », un philosophe qui reformule pour son propre compte le problème de l'esprit, pour l'inscrire dans tout projet épistémologique et prendre parti au sein de l'histoire des disciplines psychologiques. Nous montrons ainsi qu'au fil des années 1929-1940, Canguilhem se montre fidèle aux psychologies intellectualiste et réflexive de Lachelier et Lagneau mais aussi, lecteur attentif de Freud, Bergson et Maine de Biran. La « critique canguilhemienne de la psychologie » pour être utile au moment présent doit être resituée à la place morale et philosophique qui lui convient au sein de ce vaste paysage historique et problématique. Se tourner vers l'étude de ses cours du second degré, son Traité de logique et son Traité de psychologie, participe de cet éclaircissement.
Georges Canguilhem et la question de la « subjectivité » vitale
Meta: Research in Hermeneutics, Phenomenology, and Practical Philosophy, 2014
This paper outlines a hypothesis regarding the close connection between two problems in Georges Canguilhem’s work. The first problem is that of Canguilhem’s insistence to include considerations about natural selection in his work and of the role that this notion could play therein. The second problem consists in Canguilhem’s tendency to often use the term “life” as the subject of his sentences, even though this tendency may seem to at least partially contradict some of the central theses advanced in his philosophy. This paper attempts to show that these two problems should not be viewed as being isolated from one another, that there is a strong connection between the two and that a certain interpretation of the first one allows us to make sense of the second. To put it otherwise, the aim of this paper is to show that a particular interpretation of the role of natural selection in Canguilhem’s work could help explain why “life” plays the role of a preferred grammatical subject in his writings.
2023
L'idée de cette intervention sera de comparer la manière dont Cassirer et Vuillemin cherchent à pousser le système kantien au-delà des limites fixées par Kant dans ses trois Critiques. Cette prolongation de Kant donne lieu à deux démarches critiques distinctes. Cassirer cherchera à historiciser le transcendantal, en requalifiant la tâche de la philosophie de la connaissance comme démarche infinie, dont la continuité avec Kant repose en partie sur une fidélité au "trait stylistique" de la pensée kantienne qu'il faudra examiner attentivement. Vuillemin, quant à lui, se proposera d'animer le système kantien pour démontrer ses ressources propres, par une démarche qui tient à la fois de la méthode axiomatique (au sens mathématique) et d'un usage calculé de l'anachronisme, qui aboutira au fameux article relisant Kant "à la lumière des groupes de transformations". L'objectif de cette étude comparée sera de préciser le lien que ces deux types de démarches critiquent entretiennent avec l'historicité, et ce faisant, d'esquisser une conceptualisation plus générale du rapport entre histoire et critique. Il s'agira enfin de mettre en avant l'usage original qu'elles font d'un système philosophique devenu historique.