Le chien dans la médecine médiévale (original) (raw)
2014, F. Guizard et C. Beck (éds), Une bête parmi les hommes: le chien. De la domestication à l'anthropomorphisme
Au sein de ce bestiaire, que savons-nous du chien? Labbesse Hildegarde de Bingen, au XII" siècle, souligne que 1a chair du chien est nocive pour l'homme: sa chair ne vaut rien pour l'homme, son foie et ses entrailles sont presque vénéneux, et, pour cette raison, son haleine également est nocive [...] Le reste de ce qu'il y a en lui ne vaut pas grand-chose en médecine5. Cette dernière assertion d'Hildegarde, sur f inutilité ou même la nocivité du chien en médecine, est un cas tout à fait isolé dans la médecine médiévale; car au contraire, le chien en constitue un é1ément récurrent. Dans 1e cadre de cet article, nous allons offrir une approche de ses différents usages au cours du Moyen Âge occidental, sans prétendre à une exhaustivité difficile à atteindre en raison du nombre élevé de sources médicales et de 1'absence fréquente d'éditions modernes. La présence d'éléments canins dans Ia pharmacopée varia au cours du Moyen Âge, notamment en fonction de la disponibilité des aeuvres antiques ainsi que de f idiome de celles-ci. La plupart des ouvrages en langue grecque, tels ceux de Galien, médecin du II" siècle ap. f.-C., ou encore les Cyranides, oeuvre de l'époque impériale, ne furent largement diffusés en traductions latines qu'à partir du XII" siècle6; par contre, le De materia medica de Dioscoride, médecin grec du I"'siècle ap. l.-C., était connu en traduction latine dès le Haut Moyen Âget. En ce qui concerne Danielle Gourevitch, «Le chien, de la thérapeutique populaire aux cultes sanitaires», in Mélanges d'archéologie et d'histoire de I'Ecole Française de Rome, B0ll, 1968, p.247-281. Sur d'autres animaux: Isabelle Boehm, Pascal Luccioni éds., Ie médecin initié par l'animal: animaux et médecine dans l'Antiquité grecque et latine: actes du colloque international tenu à la Maison