Des sitations commensales adolescentes (original) (raw)

Lectures pour adolescentes et leurs paradoxes au dix-huitième siècle

Lectrices d'Ancien Régime, 2003

Au dix-huitième siècle se développa l’opinion--défendue par des critiques sociaux venus de tous bords idéologiques--que les filles méritent une meilleure éducation que celle qu’elles ont reçu jusqu’alors . La reconnaissance de ce besoin, établie à un moment où la culture de l’écrit poursuivait son essor, engendra alors non seulement une myriade d’ouvrages sur l’éducation féminine, où les filles étaient objets de discours, mais aussi de manuels qui leur étaient directement destinés. Certains visaient à leur instruction dans des disciplines diverses et d’autres s’occupaient davantage de leur éducation morale. Ces ouvrages, que j’appelle “livres de conduite” n’étaient pas centrés sur une intrigue romanesque, et se démarquaient même nettement des romans en les critiquant. Ils commentaient mœurs et pratiques sociales tout en donnant à leurs lectrices des conseils pour surmonter les difficultés qui accompagnaient l’entrée dans la vie adulte. Cet accès plus soutenu à l’écrit, pourtant, était loin de faire l’unanimité dans la mesure où une jeune fille se trouvait dans une période perçue comme fort délicate: en effet, elle ne devait pas trop en savoir sur “le monde” sous peine de perdre une réputation reposant sur son ignorance et son innocence, mais en même temps, elle ne doit pas trop rester trop ignorante sous peine de courir des risques graves. Comme on peut l’imaginer ces négociations permanentes entre connaissance et ignorance avaient un effet sur la manière dont était construite l’identité de celle (s) à qui les livres de conduite étaient adressés.

Les traductions du jeune Levinas

Bulletin d'Analyse Phénoménologique, 2023

Entre 1930 et 1935, Emmanuel Levinas traduit cinq textes qui, à l’exception notable des Méditations cartésiennes, n’ont pas été pris en compte au sein des études lévinassiennes et dans l’histoire de la réception française de la phénoménologie. Au contraire, cette célèbre première traduction fit oublier les suivantes, leur diversité et leur influence sur l’œuvre en gestation. Quand il n’est pas totalement méconnu, le travail de traducteur du « jeune Levinas » est perçu comme une activité ponctuelle, indexée à sa lourde tâche d’introducteur de la phénoménologie en France. Cet article poursuit trois objectifs : présenter l’auteur, le contexte de publication ainsi que les thèmes principaux des textes traduits par Levinas ; mieux situer le jeune Levinas dans l’histoire intellectuelle de l’entre-deux-guerres ; enfin, suggérer l’influence que les problèmes et les concepts travaillés dans ces textes auront sur la pensée de Levinas

Pour mieux connaître nos adolescents lecteurs

2004

étudiante au doctorat réseau en éducation UQTR Baribeau, C., Lebrun, M. et Blondin, D. (2004). Pour mieux connaître nos adolescents lecteurs. Québec français, no 132 (hiver), 75-78.

« La citation au centre »

En 1942, N.W. Lund avait déjà énoncé ce qu’on peut appeler « la loi de la citation au centre » : en effet, il n’est pas rare que le centre d’une construction concentrique dans le Nouveau Testament soit occupé par une citation de l’Ancien Testament. La présente étude vérifie de manière précise le bien fondé de cette loi. Elle ne porte que sur un seul livre, l’évangile de Luc, mais elle est systématique. Alors que Lund n’avait donné que cinq exemples du phénomène dans tout le NT, Luc n’en fournit pas moins de vingt-quatre. Cette loi ne présente en réalité qu’un aspect particulier d’une loi plus générale qui concerne la nature du centre des compositions concentriques, caractéristiques de la rhétorique sémitique.