Les églises comme dernier refuge face à la loi : les dilemmes de la désobéissance civile au sein des sociétés démocratiques (original) (raw)
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Les ateliers de l'éthique
Au sens strict, la démocratie est pour Jean-Jacques Rousseau la forme de gouvernement où les corps du gouvernement et du peuple souverain sont identiques. Rousseau jugeant cette forme de gouvernement impossible, les commentateurs opposent à cette acception du terme une acception plus large : « démocratie » désignerait non plus la forme du gouvernement, mais celle de la souveraineté populaire elle-même. Cet article réfute cette interprétation encore trop formelle. Partant du constat que la démocratie est impossible comme forme de gouvernement, sauf pour « un peuple de dieux », je montre d’une part que son idée doit moins se comprendre comme forme que principe de gouvernement, et d’autre part que l’emploi du législateur s’identifie rigoureusement à la mise en application initiale de ce principe. Je dégage ensuite la relation entre ce sens principiel du concept de démocratie et la vertu politique dont Rousseau reprend de façon critique le concept à Montesquieu. Dans la dernière partie,...
Liberté et obéissance dans les communautés nouvelles
Communio. Revue catholique internationale, 2017
Le voeu d'obéissance des religieux est conçu comme un chemin de libération du péché et un accomplissement de leur liberté dans la volonté de Dieu. Pourtant, ce chemin de libération chrétienne peut devenir occasion de déviation et de perversions qui, loin de libérer les personnes, les aliènent et les blessent en profondeur. Un défaut d'expérience et d'enracinement dans la tradition de l'Eglise a pu conduire à ces extrémités certaines communautés nouvelles, comme par exemple la Communauté de la Sainte Croix, dissoute en 1984, dix ans après sa fondation.
La désobéissance civile, une légitime réponse
Mouvements, 2011
Distribution électronique Cairn.info pour La Découverte. © La Découverte. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. * Tous deux membres du comité de rédaction de Mouvements.
Refuge: Canada's Journal on Refugees, 1969
L’article réinscrit les analyses sur l’asile religieux au sein d’une réflexion sur la démocratie.L’asile religieux comme forme particulière de désobéissance civile ouvre à une interrogation sur la légitimité de celle-ci dans un contexte démocratique.Nous considérons d’abord les contradictions que soulève la désobéissance civile par rapport aux conceptions libérales et républicaines de l’obligation politique dans les démocraties.Nous nous penchons ensuite sur l’asile religieux, pour enfin examiner la façon dont chacune des précédentes conceptions de la démocratie peut légitimer ou, au contraire, restreindre cette forme de désobéissance civile.
Églises en Ruines, Société en Déclin ?
Archives Des Sciences Sociales Des Religions, 2015
L’hebdomadaire Valeurs actuelles a publie le 8 juillet 2015 dans ses colonnes un « Appel pour sauver nos eglises » lance par Denis Tillinac. La premiere liste de signataires retient l’attention, notamment du fait de la presence de l’ancien president de la Republique, Nicolas Sarkozy, aux cotes d’essayistes et romanciers comme Alain Finkielkraut, Jean Raspail et Eric Zemmour. Le texte en appelle a la protection des eglises, « ces sentinelles de l’âme francaise » dont le recteur de la Mosquee d...
Transparence de la Fin : les Jugements derniers dans les églises
revue ARTS SACRÉS, 2012
Pour le christianisme, religion de l’Incarnation, le sensible est l’état ultime des choses : l’art et la liturgie ont en commun la faculté de rendre sensible la « Fin » de toute chose. La représentation du Jugement dernier dans les églises en est une illustration.
Durant les années 1970, la « crise catholique » française et européenne atteint son acmé. L'Église n'est plus unanimement reconnue comme la médiation sociale et historique nécessaire de la vérité révélée. Par conséquent, les fonctions et les rôles qu'elle organisait de manière codifiée et hiérarchisée pour transmettre et diffuser cette vérité perdent leur légitimité parmi une partie des militants catholiques. Michel de Certeau constate que de corps structuré le catholicisme se décompose en corpus de références, de formes et de pratiques, où chacun peut puiser librement. La pluralisation des rapports à l'Église est la manifestation du flou des contours de la vérité religieuse. Les prêtres, comme médiateurs mandatés par l'institution ecclésiale pour porter au fidèle la vérité, traversent une crise d'identité profonde. Cela se traduit par de nombreux retours à l'état laïc ou par des recherches novatrices. La province dominicaine de France n'échappe pas à ces bouleversements. Les contestations de la vie régulière au studium du Saulchoir en mai 1968 conduisent le provincial Nicolas Rettenbach à infléchir le processus de rénovation mis à l'ordre du jour par le décret conciliaire Perfectae caritatis (1965). Il engage un processus de consultation de l'ensemble des religieux. Les frères se divisent sur la définition de ce que devrait être un style de vie authentiquement dominicain.
2012
Differente de la resistance armee, la desobeissance civile s'inscrit dans la vie ordinaire des individus, qui l'utilisent pour marquer leur opposition a la force de la loi. Au XXe siecle, Gandhi et Martin Luther King en ont fait un instrument privilegie de protestation non violente. Initialement inspirees par des convictions religieuses ou philosophiques, les attitudes desobeissantes prennent aujourd'hui un tour plus politique. Demeureront-elles le registre protestataire d’une minorite ou s’imposeront-elles comme une forme nouvelle d’expression citoyenne? Dans un contexte ou indignes, ecologistes et altermondialistes, parmi bien d’autres mouvements, pratiquent la desobeissance civile, cet ouvrage en retrace l’histoire, tout en analysant ses modalites d’action et ses rapports ambigus avec la violence et le droit.