Polyculture-élevage ou hyper-spécialisation territoriale? Deux scénarios prospectifs du système agro-alimentaire français. Innovations Agronomiques 72, 31-44 (original) (raw)
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Diversité des agricultures – le cas des filières céréales, oléagineux et légumineuses à graines
L'objectif de cet article est de décrire, sans être exhaustif, la diversité des agricultures en mobilisant des exemples au niveau du système technique et des pratiques culturales, pour la France métropolitaine et pour trois filières : les céréales, les oléagineux et les légumineuses à graines. L'analyse de la diversité des agricultures montre que des voies de diversification des systèmes techniques et des pratiques culturales existent, mais que celles-ci sont fortement dépendantes de la diversité des voies de valorisation dans les filières. Au sein de ces dispositifs de valorisation, hormis quelques dispositifs spécifiques, les recommandations sur les pratiques sont suffisamment vastes pour permettre une diversité de systèmes de culture et de production, dès lors que les critères technologiques d'accès à la filière sont atteints. Il convient alors de s'interroger sur le poids de ces critères technologiques sur les choix techniques des agriculteurs. Il apparait également nécessaire de questionner la valeur donnée à la diversité par les différents acteurs des filières, de l'agriculteur au consommateur, en évaluant notamment la performance économique des systèmes agricoles les plus diversifiés ainsi que les leviers pour augmenter les performances d'une agriculture diversifiée. Il s'agit d'élargir le socle de connaissances sur lequel les acteurs pourront concevoir eux-mêmes de nouvelles formes de diversité et d'ouvrir le débat avec les acteurs des filières sur la préservation des formes de diversité des agricultures comme potentiel de résilience.
Cahiers Agricultures
La loi d'orientation agricole (LOA) 1999) a instauré en France un « nouveau » modèle de gouvernance territoriale, car elle prend en compte la dimension territoriale, et culturelle des systèmes productifs. La LOA propose ainsi aux agriculteurs un contrat territorial d'exploitation (CTE) permettant de rémunérer les produits non marchands de leurs activités, et la Commission départementale d'orientation agricole (CDOA) associe de facto la société civile à la définition et à la mise en oeuvre des politiques locales. Dans le cadre des recherches sur la multifonctionnalité de l'agriculture en Guadeloupe, nous montrons que le CTE a été détourné de son objectif initial. Il a consolidé les intérêts des filières et des modèles productivistes en place, et non les dynamiques territoriales nouvelles souhaitées, et nous n'assistons pas à la redéfinition des filières canne et banane ni à l'émergence de Systèmes agroalimentaires localisés (Syal) prenant en compte les savoirs locaux et la diversité des territoires. Néanmoins, leurs modes de construction et de gestion ont fait évoluer les représentations des acteurs quant au modèle agricole et leurs modes de coordination. Les résultats nous encouragent à poursuivre l'analyse des formes de gouvernance à l'oeuvre afin non seulement d'éclairer les décideurs publics mais aussi de produire des connaissances sur les processus de « gouvernance territoriale », où les acteurs locaux sont associés à la définition puis à la mise en place des politiques locales.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Le système agricole français est aujourd'hui caractérisé par une forte spécialisation territoriale, soit vers les grandes cultures déconnectées de l'élevage et basées sur une fertilisation par des engrais de synthèse, soit vers un élevage intensif très dépendant d'importations de fourrage. L'ouverture des cycles de nutriments qui en résulte est cause de nombreux problèmes environnementaux. Nous présentons un scénario radical qui viserait à accroître l'autonomie protéique des territoires, et à reconnecter la production agricole avec une consommation alimentaire moins riche en protéines animales. Ce scénario est comparé à un autre, poursuivant les tendances d'ouverture et de spécialisation à l'oeuvre depuis les dernières décennies. Les résultats montrent que le scénario de reconnexion, quoique moins productif, permet de nourrir la population nationale et d'exporter encore des produits agricoles, avec de bien meilleures performances environnementales.
Le manioc, entre culture alimentaire et filière agro-industrielle
2018
À propos du CTA Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) est une institution internationale conjointe des États du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et de l'Union européenne (UE). Il intervient dans les pays ACP pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, accroître la prospérité dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources naturelles. Il facilite l'accès à l'information et aux connaissances, favorise l'élaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les capacités des institutions et communautés concernées. Le CTA opère dans le cadre de l'Accord de Cotonou et est financé par l'UE.
Dossier Systèmes agroalimentaires localisés
Économies et sociétés
La notion de Système Agroalimentaire Localisé (SYAL) est apparue il y a une dizaine d'années dans un contexte de crise des sociétés rurales, d'aggravation des problèmes environnementaux et des nouveaux défis alimentaires posés aux différentes sociétés des pays du Sud et du Nord, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. La première définition a été avancée en 1996 pour chercher à rendre compte, dans ce contexte, de regroupements géographiques d'entreprises agroalimentaires qui résistaient ou innovaient à partir de stratégies de valorisation de ressources et produits locaux. Les Syal sont alors définis comme des ensembles « d'organisations de production et de service (unités de production agricole, entreprises agroalimentaires, commerciales, de services, restauration) associées de par leurs caractéristiques et leur fonctionnement à un territoire spécifique. Le milieu, les produits, les hommes, leurs institutions, leurs savoir-faire, leurs comportements alimentaires, leurs réseaux de relations, se combinent dans un territoire pour produire une forme d'organisation agroalimentaire à une échelle spatiale donnée » ].
2010
The approach in terms of Local Agri-food system (LAS) is originally an analytical frame for processes of local resources and territorial anchorage construction and renewal. Over time, when the agricultural development policies aiming intensification and technological transfer have been questioned, as well as the inefficiency of craft agri-food sectors support programs, this LAS approach has been used as development policy tool. This communication aims to analyse the pertinence of such an evolution. Looking back the theoretical foundations of the LAS notion, based on the analyses of others local production systems (Industrial Districts, cluster, local production system) highlights the difficulty and the counter-productivity of a precision of the notion: spatial configurations, coordination modes, development trajectories… of systems likely to territorially anchor the agricultural and agri-food productions are diverse and varied. Thus, even if reinforcement at local level of LAS dynamics within production system includes major stakes of agricultural and agri-food productions sustainability improvement, it seems difficult to define an universally valuable methodology and even more an agricultural development policy aiming LAS support at national level.