Ban on political science and barbarian governance in Côte d’Ivoire (original) (raw)
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Ban on Political Science and Barbarism: Professionalizing the Science of Government in Côte d'Ivoire
Le présent papier est une contribution à la professionnalisation de la science politique en Côte d’Ivoire en argumentant la déjuridicisation qui emprunte au développement historique de la discipline aux États-Unis d’Amérique. Cependant, la réussite de cette entreprise ne saurait ignorer la décolonisation du savoir, une politique de recrutement dénationalisé, un agenda de recherche qui recadre le débat sur les fondamentaux de la discipline, et la créativité qui fait trop souvent défaut en sciences sociales dans la sous-région et en Côte d’Ivoire en particulier.
Libertés académiques, syndicalisme et politique en Côte d’Ivoire
L'année 1990 marque le retour au multipartisme en Côte d'Ivoire. Depuis lors, l'université est devenue une institution hautement politisée. Cette époque voit naître la FESCI qui s'avéra être un maillon essentiel dans les revendications politiques des partis d'opposition, ce qui a eu pour conséquence l'intervention des forces de l'ordre sur les campus universitaires ivoiriens. Cependant, avec le coup d'Etat de 1999 et les élections de 2000, l'opposition d'alors prend les rênes du pourvoir. La FESCI devient le toutpuissant syndicat estudiantin, dicte sa loi sur les campus, et les libertés académiques n'existent pratiquement plus ; les étudiants et enseignants sont très souvent molestés, séquestrés par les membres de la FESCI dans une totale impunité. Les universitaires sont confrontés à la violation des libertés académiques, mais sont incapables d'agir en raison de leurs intérêts et parti pris politiques. Dès lors, le défi des universitaires ivoiriens est de dépasser leur clivage politique pour ensemble militer en faveur du respect de leurs libertés académiques.
Sciences et politiques institutionnelles au Burkina Faso
Ce mémoire étudie les rapports entre sciences et politiques institutionnelles au Burkina Faso. Il investit donc une problématique qui relève de l’ensemble plus vaste qu’est l’approche cognitive des politiques publiques. Mais, s’inspirant d’un écrit de J.-L Quermonne (Les politiques institutionnelles. Essai d’interprétation et de typologie, in M. Grawitz ET J Leca, Traité de science politique, Tome IV, Les politiques publiques. PUF 1985) ainsi que des travaux de penseurs comme, entre autres, J. Habermas (La technique et la science comme idéologie, Gallimard, 1990), il s’attache spécifiquement à démêler les rapports entre sciences et politiques institutionnelles à un niveau beaucoup plus restreint : le domaine des politiques constitutionnelles et des politiques réformatrices de la constitution au Burkina Faso. Il s’agit en effet d’une étude systématique des rapports entre les différentes formes scientifiques du savoir et les politiques institutionnelles d’élaboration et de réformes de la constitution sous la IVème République burkinabé (c’est-à-dire, la République en cours : 1990 à nos jours). Cette étude exploratoire, qui n’a pas posé d’hypothèses à l’avance, entendait surtout déterminer la nature des rapports entre les différentes formes de savoir et les politiques publiques en question. Plus précisément, elle a cherché ultimement à qualifier le modèle de rapports entre sciences et politique qui prévaut dans le contexte burkinabé : technocratie, décisionnisme ou pragmatisme ? Au terme des analyses effectuées, l’étude a révélé que les modèles technocratique et pragmatique sont quasi-inexistants. Le modèle de rapport dominant dans le domaine des politiques institutionnelles abordées est sans conteste le décisionnisme qui, en temps de crise, peut momentanément être remplacé par ce que nous avons appelé « modèle pragmatique provisoire réversible» ou « pragmatisme provisoire réversible» ou encore « pragmatisme provisoire » tout court. Ce nouveau concept désigne en effet une ruse des « groupes au pouvoir » qui, acculés par une crise, s’ouvrent dans un premier temps aux critiques et aux propositions de réformes portées par les autres acteurs politiques, et produites par les « groupes de savoir », avant de remettre en cause dans un deuxième temps, les résultats de cette ouverture une fois la crise terminée. Cette étude aboutit ainsi à la conclusion (déjà tirée par d’autres études effectuées dans des pays en développement concernant d’autres domaines de la science), que les voies de rapports entre sciences et société sont généralement obstruées dans les sociétés faiblement démocratiques, ce qui peut retarder leur entrée dans la modernité politique.
Les conséquences d’une gouvernance rebelle : enquête au nord de la Côte d’Ivoire
Following the armed conflict opposing the insurgents of the New Forces (FN) to former president Laurent Gbagbo, Côte d’Ivoire has been from 2002 to 2011 a territorially divided country. What are the long-term consequences of a rebel occupation that lasted almost ten years? In our research, which has covered 95 sous-préfectures and neighbourhoods located in the formerly rebel-controlled area, we explore territorial variations in the patterns of rebel governance between 2002 and 2011 and we address the impact of these variations on the post-war influence of the FN at the local level. There are substantial differences between the localities surveyed in the quality of war time governance, as well as in the persistence of FN influence, which are not explained by pre-existing factors such as the political sympathies of the population. In some cases, paradoxically, the contestation of rebel authority seems to have led to governance improvements. Former FN leaders who contributed to these improvements enjoy a certain degree of legitimacy among the local elites and the population. The relationships between political parties and FN also contribute to explain variations among different localities. In conclusion, rebel authority can reproduce itself in different manners in a post-conflict context, with a likely different impact on peace and post-war democratization.
Conflits fonciers, ethnicité politique et guerre en Côte d’Ivoire
En Côte d'Ivoire, les conflits fonciers -comme celui de Tabou -apparaissent comme les prolongements de la gestion par l'État des clivages intercommunautaires autour de la terre. L'instrumentalisation de ce type de conflit, dans un environnement politique « exclusionniste » -fondé sur l'idéologie de « l'ivoirité » -et dans un contexte de crise économique et sociale, a plongé le pays dans la guerre en 2002.
La démocratie et le développement ne peuvent se faire sans une société civile forte, capable de participer aux débats socio-politiques et d’influencer les prises de décision et les choix de développement. En Côte d’Ivoire cependant, la société civile, et particulièrement les ONG sont si faibles que lorsqu’elles ne sont pas embrigadées par les pouvoirs publics, elles sont sous la dépendance des bailleurs de fonds internationaux qui limitent leur cadre d’action. Face à ce constat, nous avons voulu savoir dans quelle mesure les ONG pouvaient véritablement contribuer à l’enracinement de la démocratie et du développement. Pour ce faire notre approche s’est basée à la fois sur les données quantitatives et qualitatives recueillies auprès des ONG sélectionnées dans la ville d’Abidjan et dont les domaines d’activités sont en rapport avec le développement et la démocratie. Les résultats indiquent que les ONG contribuent à la démocratie et au développement en collectant des fonds pour des actions concrètes dans ces deux domaines. Ainsi, en 2003, les ONG ont collecté plus de 1500 milliards et investi plus de 793 millions, généralement dans les domaines de la santé (32,25% des fonds investis), de la lutte contre la pauvreté (21,41%), de l’agriculture (10,85%), des droits des femmes et des enfants (10,60%) et de la démocratie en général. Cependant, le cadre institutionnel et le manque de démocratie interne et l’absence d’une stratégie endogène de collecte des fonds des ONG peuvent constituer un frein à leurs actions.
La brutalisation du champ politique ivoirien, 1990-2003
African Sociological Review, 2003
Qui eut prédit qu'en octobre 2002, dans le cimetière de Williamsville, un commando abattrait deux hommes qui refermaient la tombe d'un parent, et qu'un mois plus tard, à Gagnoa, lors des obsèques du docteur Benoît Dacoury-Tabley, assassiné par un « escadron de la mort », une foule arrêterait le corbillard, menacerait de profaner le cercueil, molesterait le cortège? 1 Il serait passé pour délirant celui qui aurait annoncé que des gens du pays pourraient commettre une telle offense aux morts, pourraient, en violant aussi gravement l'ordre sacré des funérailles, se conduire, selon l'ethos ivoirien, de façon inhumaine, retourner à l'état de sauvagerie. Et pourtant, ces transgressions ont bien eu lieu moins de dix ans après les extraordinaires cérémonies funéraires à la gloire d'Houphouët-Boigny, cérémonies qui avaient donné au monde l'image d'un pays capable de surmonter ses divisions.