Eidos et Ousia. De l’unité théorique de la Métaphysique d’Aristote (original) (raw)

La Métaphysique d'Aristote

Aristote Métaphysique Traduction (éd. de 1953) de J. Tricot (1893-1963) Éditions Les Échos du Maquis (ePub, PDF), v. : 1,0, janvier 2014.

Aristote : ce qu’il y a et ce dont on parle au vu de Métaphysique Zêta

Quaestio, 2017

Les pages qui suivent portent en grande partie sur le livre Zêta (= VII) de la Métaphysique d'Aristote qui, consacré à une recherche sur l'ousia, procède de fait à une manière d'inventaire de « ce qu'il y a ». La façon dont on aborde cette question on ne peut plus générale, dont depuis Quine 1 on a tendance à faire la question ontologique par excellence, dessine dans l'histoire de la philosophie l'opposition 2 entre le réalisme au sens le plus large de ce terme 3 et l'anti-réalisme dont Protagoras pourrait être le père (« telle une chose m'apparaît, telle est pour moi »), l'entre-deux se trouvant occupé par des solutions d'inspiration kantienne tel le « réalisme interne ». Réalistes et anti-réalistes, en un sens cette fois plus circonscrit 4 , s'opposent ensuite sur la réalité ou non de sortes putatives d'objets, la querelle des universaux étant sur ce point paradigmatique avant que réalistes et nominalistes ou conceptualistes ne viennent à en découdre sur le statut des nombres, des classes, des propriétés, des relations, etc. Myles Burnyeat esquissait naguère une « carte » de Métaphysique VII 5 mais dans ce livre Aristote trace lui-même déjà, en amont de la recherche sur l'ou

La division dans la Métaphysique d'Aristote

Philonsorbonne, 2024

If the Aristotelian division has above all an epistemic and heuristic purpose, this article aims to examine the ontological appropriation of division by Aristotle in the Metaphysics, too often neglected by secondary literature. Division is also an ontological operation, insofar it governs the relationship between the eidos (which is identified, in the context of the central books of the Metaphysics, with the primary substance, i.e. what is properly speaking), its genus and the final differentia of this genus. More precisely, we will show that division is a case of the hylemorphic relation: the genus is an (intelligible) matter to which the final differentia obtained by division is predicated, and which then acts as the formal cause of this genus being such a determined eidos. However, this ontological and hylemorphic dimension of Aristotelian division is largely compatible with its methodological use.

Séparation, dépendance et unité des vertus chez Aristote et quelques péripatéticiens.

In L’Unité et l’origine des vertus dans la philosophie ancienne, Collette-Dučić, B. et Delcomminette, S. (dirs.), Paris/Bruxelles, Vrin/Ousia, 2014, p. 145-211.

L'affirmation selon laquelle ce qu'on a coutume d'appeler l'unité de la vertu était une doctrine unanimement acceptée et défendue dans la philosophie antique est juste à condition de donner un sens suffisamment large à la notion d'unité et de prendre en compte la diversité des raisons qui conduisait à la soutenir 1 . Aristote n'a jamais défendu la thèse de l'unité des vertus au sens propre de ce terme : dans les deux principaux textes sur ce sujet, la vertu éthique (au singulier) est dite « jointe » ou « unie » à la prudence, excellence de la partie rationnelle de l'âme, et cette dernière « jointe » ou « unie » à la vertu éthique 2 ; les vertus éthiques existent toutes avec la prudence 3 ; la prudence ellemême est « une » 4 -mais les vertus éthiques et dianoétiques ne sont jamais dites une par Aristote et -peut-être devons-nous d'ailleurs le regretter -on ne trouve nulle part de réflexion explicite sur le type SÉPARATION, DÉPENDANCE ET UNITÉ DES VERTUS CHEZ ARISTOTE 145 * Cette étude est issue d'une conférence remaniée et augmentée prononcée dans le cadre du colloque « Unité et origine des vertus dans la philosophie antique » à l'invitation de Bernard Collette-Dučić et Sylvain Delcomminette. Nous les remercions vivement, comme les participants, dont David Sedley, pour leurs observations sur une première version de ce travail, ainsi que Michel Crubellier et un rapporteur anonyme de la Fondation Universitaire. 1 J. Cooper, « The unity of virtue » [1998], dans Reason and Emotion, Princeton, 1999, p. 76-117, p. 76 ; voir aussi plus bas Texte 5. 2 Éthique à Nicomaque X 8, 1178a16-17. -Nous utilisons le texte de Bywater paru chez Oxford et la division en chapitres de Susemihl reprise par Tricot dans sa traduction chez Vrin. Sauf indication contraire, les traductions sont les nôtres.

Une nouvelle approche de l’ésthétique d’Aristote

2013

Cette étude sur l’esthétique d’Aristote, s’inscrivant dans le droit fil de la recherche homonyme de Ch. Bénard (1887) et de K. Svoboda (1927), vient surtout combler une lacune sur l’esthétique du Stagirite. Après l’introduction (pp. 9–18), l’ouvrage s’articule en 9 unités, à savoir huit chapitres et conclusion. Parmi les traités aristotéliciens exploités, l’auteur met surtout l’accent sur la Poétique et sur la Politique, afin de dégager les traits de l’esthétique d’Aristote sans, pour autant, négliger l’ensemble des œuvres du Stagirite, balayant d’un œil critique et avec une érudition remarquable l’ensemble ou presque des traités aristotéliciens mais aussi une très grande partie des textes anciens. Le terme art qui, chez les Grecs, englobait tous les arts en général, conserve, selon l’auteur, le même sens chez Aristote, mais cette fois englobait aussi les arts mimétiques. De ce point de vue, l’artiste comme l’artisan sont qualifiés du même terme (ch. II, Technê, production, plaisir ...

Unité des vertus et unité du bien chez Aristote

in B. Collette-Dučić et S. Delcomminette (éd.), Unité et origine des vertus dans la philosophie de l’Antiquité, Bruxelles, Ousia, 2014

Lorsqu'on parle d'unité des vertus chez Aristote, on peut penser à deux problèmes différents : d'une part, le problème de l'unité (ou de la réciprocité) des vertus éthiques dans leur rapport à la phronèsis, et d'autre part, le problème du rapport entre la phronèsis et la sophia. Généralement, ces deux problèmes sont étudiés de manière relativement indépendante par les commentateurs. Pourtant, le fait qu'Aristote les aborde tous deux dans le même chapitre de l'Éthique à Nicomaque (Eth. Nic. VI 13) suggère qu'ils entretiennent des relations plus étroites qu'il ne paraît à première vue. Ce sont ces relations que je me propose d'étudier ici. Sans prétendre renouveler l'interprétation de chacun de ces problèmes, qui ont tous deux fait l'objet d'innombrables commentaires, je souhaiterais montrer que l'étude de leur articulation n'est pas sans intérêt pour la compréhension de l'économie d'ensemble de l'éthique aristotélicienne. L'une des thèses que je défendrai est qu'à côté de l'unité des vertus éthiques, Aristote soutient également une certaine forme d'unité des vertus intellectuelles, selon des modalités que je tâcherai d'éclairer. Pour ce faire, j'utiliserai indifféremment l'Éthique à Nicomaque et l'Éthique à Eudème, qui ne me paraissent pas présenter de différence majeure sur ce thème-et ce d'autant moins que plusieurs textes centraux pour mon propos appartiennent aux livres communs à ces deux oeuvres. J'invoquerai également des textes de la Politique, qui me semblent propres à éclairer certains aspects du problème.

L’énigmatique réponse d’Ulysse « Outis » de l’Odyssée à la philosophie de l’Antiquité tardive

Cahiers de philosophie de l'Université de Caen, 2006

La familiarité avec l'épisode homérique du Cyclope ne nous avait pas entraînée jusqu'aux prolongements donnés par les philosophes de l'Antiquité, notamment de l'Antiquité tardive, à l'énigmatique réponse d'Ulysse, ce « non-nom » 1 d'Outis (Personne) devenu, entre les mains des logiciens, le nom d'un paralogisme. Nous avons dû commencer par recourir au TLG « E » pour repérer les allusions qui nous intéressaient 2. Les différentes ressources du logiciel Pandora nous ont permis de dresser un inventaire exhaustif des occurrences des diverses formes de outis, pronom indéfini, et de Outis, nom propre, dans l'ensemble des textes saisis, d'y relever ensuite les occurrences de l'expression ouk ara tis 3-fondamentale pour la définition