L’analogie juridique dans la Critique de la raison pure (original) (raw)

La Conclusion de la Critique de la raison pure

Il est bien connu que le problème fondamental de la Critique de la raison pure est celui de la possibilité de la métaphysique comme science. C'est le problème que pose la question directrice de l'ouvrage : comment des jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? Ce qui est beaucoup moins connu et infiniment moins évident, c'est la réponse que Kant a donnée à ce problème capital, dont il a par ailleurs si bien marqué l'urgence. Or comment la métaphysique est-elle possible selon Kant? Où Kant répond-il de manière claire et distincte à la question du bien-fondé des jugements synthétiques a priori en métaphysique?

La Critique de la raison pure, une œoeuvre inachevée

2010

According to Kant, the Critique must be made more comprehensible. This entails increasing the degree of lucidity (Helligkeit) of the exposition, i.e., by combining discursive clarity with intuitive clarity. In order to accomplish this task, the lines of force of the discursive structure of the Critique are represented here in the form of a model borrowed from Kant’s description of the formation of moral character in the Anthropology. Thus, reason is at first ruled by its “knowledge-instinct” (Wißbegierde, Erkenntnistrieb), which, however, plunges it into a state of vacillation (Schwankender Zustand). Reason eventually reacts with disgust (Überdruß), and this rejection opens the way to a properly critical introspection (Selbsterkenntnis). Finally, reason undergoes a revolution of its speculative mode of thinking (Revolution der Denkungsart), i.e., a transition, under the aegis of moral duty (Pflicht), from dishonesty to honesty, towards itself and towards others: in a word, a moral “rebirth” (Wiedergeburt). Keywords: Kant, moral character, mode of thinking (Denkungsart), duty (Pflicht), model, analogy, metaphor, ethics, hermeneutics, logic. Selon Kant, il faut rendre la Critique plus compréhensible. Cela revient à doter son exposition d’un plus haut degré de lucidité (Helligkeit), c’est-à-dire combiner la clarté discursive avec une clarté intuitive. Pour ce faire, nous représentons les grandes lignes de la structure discursive de la Critique sous la forme d’un modèle emprunté à la description de la formation du caractère moral esquissé dans l’Anthropologie. Ainsi, la raison est d’abord régie par son « instinct de connaissance » (Wißbegierde, Erkenntnistrieb), qui la plonge dans un état de vacillement (Schwankender Zustand). Ensuite, elle réagit par du dégoût (Überdruß), ce rejet ouvrant la voie à l’introspection (Selbsterkenntnis) proprement critique. La raison entreprend alors une révolution de son mode de pensée spéculatif (Revolution der Denkungsart) consistant à passer, sous l’égide du devoir moral (Pflicht), de la malhonnêteté à l’honnêteté, envers soi-même ainsi qu’envers autrui. Il s’agit, en un mot, d’une « renaissance » (Wiedergeburt) morale. Mots clés : Kant, caractère moral, mode de pensée (Denkungsart), devoir (Pflicht), modèle, analogie, métaphore, éthique, herméneutique, logique.

La théorie kantienne de la connaissance dans la Critique de la raison pure

1998

Qu'est-ce que la connaissance ? Pourquoi est-elle possible ? C'est à l'aide de ces deux questions que nous proposons ici une lecture de la Critique de la raison pure. Par lecture j'entends une interprétation, que toute étude constitue forcément, mais surtout, au sens premier, une lecture du seul texte kantien qui s'est voulue aussi vierge que possible de la masse des analyses existantes. Ce choix procède du fil directeur que j'ai choisi de donner à ce travail : rendre la pensée de Kant intelligible à une personne qui la découvrirait.

L’argument de droit comparé dans les débats relatifs à la dualité de juridictions

Melleray F. (dir.), L’argument de droit comparé en droit administratif français, Bruxelles, Bruylant, 2007, pp. 337-353, 2007

Il faut sans doute une étrange obstination », selon Didier TRUCHET, « pour revenir sur un thème cent fois traité et cent fois écarté : la réunion des juridictions judiciaire et administrative en un seul ordre de juridiction » 1 . La question du dualisme juridictionnel a pourtant été au centre d'un colloque à La Rochelle les 30 septembre et 1 er octobre 2005 2 , preuve en étant, s'il en était besoin, qu'en droit rien n'est jamais acquis et qu'en doctrine les solutions les mieux ancrées peuvent toujours être sujettes à controverses.

« La conception aristotélicienne de l'analogie »,

L'usage opératoire de l'analogie en sciences, M.J.Durand-Richard (ed.), Paris: L'Harmattan pp.30-60. , 2007

Aristote n'est ni le seul, ni le premier philosophe à faire usage de l'analogie. Mais à plus d'un titre le concept d'analogie subit chez lui un éclaircissement et un tournant décisifs. L'analogie, avec le sens de proportion, ou d'identité de rapports, a une signification majeure dans les mathématiques: analogia est la suite 2, 4, 8, 16, 32..., et le livre des Eléments d'Euclide concernant les proportions donne des concepts opératoires pour manier ce genre d'objets. Ce thème analogique faisait chez Platon l'objet d'un geste philosophique général : l'analogie de la cité juste et de l'âme juste quant à l'ordre de leurs parties respectives, analogie sur laquelle est construite La République.

Le Formalisme Comme Essence Du Raisonnement Juridique

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020

To argue that formalism is the essence of legal reasoning is to consider that the priority given to formal elements constitutes the specificity of legal reasoning, in other words, what distinguishes it from all others. This thesis is far from self-evident as it has been and continues to be challenged and criticized. However, we would like to show that the criticism is based on a certain ambiguity. Not only can formalism not be reduced to its historical dimension, namely as a particular moment of classical legal thought in the United States or as a « école de l'exégèse » in France, but formalism can not be also disqualified because it would not get to the deep of things. This approach to the problem conceals, in our view, the crucial point that the law deliberately assumes a formal treatment of issues that, when considered on the merits, are truly insoluble. 12 F. rouvière, « La distinction des normes juridiques et morales : un point de vue constructiviste »,

Un peu de débroussaillage dans le domaine de l’épistémologie juridique

Les Cahiers de droit, 2000

L’auteur expose dans son article quatre thèses concernant l’épistémologie juridique pour expliquer et critiquer les dérives idéologiques les plus flagrantes dans la théorie contemporaine du droit. La première thèse rappelle que le « droit » n’est pas de l’ordre d’un existant, que le « droit » n’existe pas sur l’ordre de l’être et de l’avoir, et que tout discours sur le « droit » n’engendre pas son existence dans le monde réel. La deuxième thèse précise que les éléments factuels ne permettent pas de tirer de conclusions sur le niveau de droit, et que les juristes contemporains ont intérêt à méditer de nouveau ce qu’enseignait David Hume de même que l’interdiction rationnelle de croire qu’un raisonnement peut passer du fait au « droit ». La troisième thèse, quant à elle, se penche sur le phénomène idéologique qui consiste à raisonner à partir d’un « déjà-droit », ou encore d’opérationnaliser ou de se référer à un quelconque « déjà-droit », thèse que l’auteur critique comme étant idéol...

La justice entre critique du droit et critique de la morale

Skepsis, 2002

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