Conflits de reconnaissance et justice transitionnelle (original) (raw)

Conflits de reconnaissance et mobilisation collective

Politique et Sociétés, 2009

Résumé Cet article s’intéressera au problème de la mobilisation collective pour entrer dans des conflits de reconnaissance en prenant en compte aussi bien la motivation que la participation à la mobilisation. Plus précisément, ce problème sera abordé en examinant la thèse classique défendue par Mancur Olson relative à la défection d’un nombre significatif d’agents rationnels pouvant affecter le succès d’une action collective et aux incitations sélectives nécessaires pour y prendre part. L’article présente un cadre théorique fondé sur le concept d’identité expressive destiné à surmonter le paradoxe d’Olson.

La reconnaissance : une question de justice ?

Politique et Sociétés, 2000

Résumé Cet article examine dans quelle mesure la notion de reconnaissance peut renouveler ou enrichir la réflexion normative sur la justice. La discussion des thèses de Nancy Fraser sur la question conduit à distinguer deux usages de la notion de reconnaissance. Le premier se réfère à l’analyse des causes culturelles de certaines injustices. Le second sens, proprement normatif, identifie un type d’exigence de justice susceptible de fonder l’évaluation de situations et d’orienter l’action publique. Si elle peut se fonder sur l’idée de participation paritaire à la vie sociale introduite par Nancy Fraser, on ne peut toutefois, contre ce que cette dernière prétend, en dégager les implications sans une réflexion sur les présuppositions identitaires et psychologiques de celle-ci.

L'Instance Équité et Réconciliation : Une justice transitionnelle sans transition ?

Des justices en transition dans le monde arabe ? Contributions à une réflexion sur les rapports entre justice et politique, 2016

Dans ce chapitre il est question de donner une vue d’ensemble du processus de justice transitionnelle qu’à connu le Maroc. Nous montrerons que ce processus, survenu dans un contexte de continuité politique (la succession monarchique), a bien plus permis au régime de s’approprier le discours sur les droits humains et de clôturer le dossier des années de plomb que de consolider l’État de droit et de répondre aux attentes des victimes. Après avoir fait un état des travaux sur le sujet, nous replacerons ce processus dans son contexte historique et politique. Il s’agira de traiter aussi bien les transformations politiques du Maroc depuis le début des années 1990, que d’expliquer la genèse de l’IER. Nous essaierons ensuite de retrouver dans cette genèse, ainsi que dans le fonctionnement et les actions de cette Instance, les éléments qui expliquent les divergentes appréciations de l’expérience marocaine de justice transitionnelle. Ceci nous indiquera des pistes à poursuivre ultérieurement pour une analyse plus en profondeur de cette expérience.

Luttes pour la reconnaissance et politique délibérative

Philosophiques, 2002

Résumé Les idées de démocratie délibérative et de politique de la reconnaissance ont été forgées en vue de répondre aux insuffisances du libéralisme politique. Les implications normatives de ces deux idées ne sont pas, ainsi qu'on le croit parfois, conflictuelles. En ...

Justice transitionnelle et réconciliation : Réflexions introductives

Après une gestation difficile, un accouchement au forceps, en décembre 2013, un faire-part de naissance de la loi organique relative à l'instauration de la justice transitionnelle et son organisation a finalement été publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne. Sauf qu'au lieu de provoquer un sentiment d'euphorie généralisé et de félicitations emballées, cette naissance a provoqué une dépression post partum et pour cause. Au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture des articles composant cette loi, le manque de caractère contextuel, propre à la Tunisie est saisissant, la tentative d'y introduire l'expertise religieuse incompréhensible et le peu de fermeté quant au financement de l'Instance Vérité et Dignité troublant. Mais de fait, il faudra désormais s'en contenter Au-delà des failles et imperfections de cette loi, il est utile de rappeler le retard et les atermoiements relatifs à son établissement. En effet, cette loi a été pensée dans des conditions particulières. Avant sa promulgation, une Commission Nationale d'Investigation créée en février 2011, tout de suite après la rupture révolutionnaire, s'était alors chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme perpétrées à partir du 17 décembre. Cette initiative ne pouvant qu'être perçue de bon augure pour la suite, bon nombre attendait le compte rendu des investigations avec ce que l'attente suppose comme projections, comme charge émotionnelle et comme anxiété. Sauf que ce rapport tant attendu, remis en mai 2012, n'a malheureusement pas été à la hauteur de ces attentes et a même eu l'effet inverse de celui escompté provocant une rupture de plus dans la société. Et, ce qui n'est pas pour arranger les choses, à la même période, une loi générale d'amnistie a été promulguée. Cela n'a servi qu'à s'attirer la foudre des victimes en colère. Ce fut, d'ailleurs, le début des protestations des soeurs et des mères éplorées des victimes qui ne le savaient pas 9 Généralement, il est déconseillé de choisir un thème de recherche portant sur un sujet d'actualité qui évolue au fur et à mesure que la thèse avance 11 (Beaud, 2006). Mais nous restons convaincus que travailler autour de la justice transitionnelle à un moment aussi délicat et crucial peut avoir, dans le futur, valeur d'un témoignage scientifiquement structuré. Toutefois, nous admettons que le risque d'être pris de cours par les évènements existe mais il est des actes, des émotions, des réactions auxquels ils est parfois plus profitable de s'intéresser en cours de processus pour pouvoir y revenir plus tard dans un cadre comparatif et évolutif. Nous restons aussi convaincus qu'au-delà et parallèlement à cette justice il existe une « émotion transitionnelle » 12 , terme emprunté à Kmar Bendana dans son livre Chroniques d'une transition qu'il est important de prendre en considération, il s'agit de l'état émotionnel causé par l'attente, la colère, les espoirs et les projections. 11 Beaud, M. (2006). L'art de la thèse. La découverte (Collection : Grands Repères). Paris. 12 Bendana, K. (2012). Chroniques d'une transition. Script Editions. *Doctorante en psychologie sociale à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis.

Sur les frontières de la reconnaissance

Revue européenne des migrations internationales, 2005

Sur les frontieres de la reconnaissance. Les categories internes et externes de l' identite collective Michele LAMONT* et Christopher A. BAIL ** L'interet genere par les ecrits de Charles Taylor portant sur la reconnaissance demontre l'importance actuelle du theme de l'identite collective (

La reconnaissance à l’épreuve

Chapitre II La reconnaissance assignée : les mondes de la relation institutionnelle Pourquoi refuse-ton la reconnaissance ? Sur les effets de la reconnaissance institutionnelle

Créolisation et quête de reconnaissance

L Homme, 2013

« L'homme n'est humain que dans la mesure où il veut s'imposer à un autre homme, afin de se faire reconnaître par lui. Tant qu'il n'est pas effectivement reconnu par l'autre, c'est cet autre qui demeure le thème de son action. C'est de cet autre, c'est de la reconnaissance par cet autre, que dépendent sa valeur et sa réalité humaines » Frantz Fanon (1952 : 177-178).