« La grande Procession de Lille à la fin du Moyen Âge : entre dévotion populaire et enjeux de pouvoir », Revue du Nord, Numéro thématique : Sentiments religieux et piété populaire de l’An Mil à nos jours, textes réunis par J. Heuclin et C. Leduc, Hors Série n°25, 2011, p. 43-55. (original) (raw)

Marc Gil, « Un topos des images de piété à la fin du Moyen Âge : la Messe de saint Grégoire dans les livres de dévotion(France, anciens Pays-Bas bourguignons, Angleterre), 1400-1500 », p. 247-266

Des usages de la grâce. Pratiques des indulgences du Moyen Âge à l’époque contemporaine, actes de colloque (2016-2018, univ. de Lille-Univ de Nanterre), éd. par Esther Dehoux, Caroline Galland, Catherine Vincent, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2021

Depuis longtemps déjà, l’iconographie de la Messe de saint Grégoire, c’est- à-dire l’apparition miraculeuse du Christ de douleur au cours d’un office célébré par le pape Grégoire le Grand (v. 540-604), afin de signifier, à l’acolyte incrédule, la présence réelle du corps et du sang du Christ dans l’eucharistie, a retenu l’attention des chercheurs, en particu- lier allemands et belges. Probablement parce que cette image dévotion- nelle, à laquelle s’attachaient des indulgences, allant jusqu’à quarante- six mille ans, fut largement diffusée dans toute l’Europe septentrionale, soit dans sa version réduite à l’essentiel, c’est-à-dire l’Homme de douleur grégorien, soit le même complété des Arma Christi ou d’anges, soit enfin dans sa version narrative, la messe miraculeuse elle-même, souvent accompagnée d’éléments secondaires anecdotiques. C’est de cette dernière image que nous allons parler plus particulièrement.

« Guerre et charité : l’action de Vincent de Paul en Lorraine (1637-1649) », B. Forclaz et Ph. Martin (dir.), Religion et piété au défi de la guerre de Trente ans, actes du colloque de Lyon, 27 septembre 2013 et de Neuchâtel, 17-18 janvier 2014, Rennes, PUR, 2015, p. 141-156.

Entre 1638 et 1647, Vincent de Paul, fondateur des Congrégations charitables de la Mission et des Filles de la Charité, décide de mettre ses « troupes » au service de la population lorraine, réduite dans son ensemble à la dernière extrémité. En dix années, il parvient à rassembler près de 2 000 000 de livres, distribuées auprès des communautés religieuses en difficulté, des villes, des villages, voire des particuliers, ainsi que de la noblesse réfugiée à Paris. Cette action lui a valu, dans les Duchés, une longue reconnaissance. Or, une partie des maux de Lorraine, l’un des champs de bataille de la Guerre de Trente Ans, provient des dégâts commis par les troupes françaises. On sait l’intérêt et le soutien portés par Anne d’Autriche et les grands du Royaume à l’œuvre de Vincent de Paul, mais dans ce cas précis, leur générosité est mise au service de l’ennemi. Vincent de Paul pourrait donc être, finalement, un pionnier du « droit d’ingérence humanitaire ». On se propose donc d’étudier les arguments mobilisés par le « grand saint du Grand Siècle » pour convaincre la Reine et ses proches de l’importance de mettre en place des secours en Lorraine, les moyens matériels mis en œuvre dans cette entreprise, c’est-à-dire l’efficacité de ces arguments, enfin, les formes prises par l’action charitable de Vincent de Paul dans les Duchés.

Recension de Frédéric Gugelot, La Messe est dite. Le Prêtre dans la littérature d’inspiration catholique au xxe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Interférences, 2015, 194 p. Revue d’Histoire des religions, n° 234, 3/2017, p. 572-574.

Frédéric Gugelot, La Messe est dite. Le Prêtre dans la littérature d'inspiration catholique au xx e siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, (« Interférences »), 2015, 21 cm, 194 p., 18 €, ISBN 978-2-7535-3615-9.

« La visibilité du religieux dans la ville en Révolution. L’exemple de la Fête-Dieu à Paris (1789- 1793) », in Élise BOILLET et Gaël RIDEAU (dir.), La visibilité du religieux dans l’espace urbain de l’Europe moderne, Paris, PUR, 2021, p. 189-200.

La visibilité du religieux dans la ville en Révolution L'exemple de la Fête-Dieu à Paris (1789-1793) Maxime Hermant La Fête-Dieu, dépeinte avec émerveillement par Louis-Sébastien Mercier ou Denis Diderot, est un moment central du calendrier liturgique de la société d'Ancien Régime. Elle se distingue des autres fêtes par la pompe somptueusement déployée dans la rue par l'Église, les autorités et la population. La procession permet la visibilité de la fête dans la ville en mobilisant acteurs et espace urbains 1. À partir de 1790, la fête du Saint-Sacrement s'insère dans le temps révolutionnaire, lorsque les députés et Louis XVI défilent côte à côte à Saint-Germain-l'Auxerrois. Mais la proclamation du principe de liberté religieuse conduit certains à interroger la justification même de la participation de tous aux fêtes catholiques. Les tensions qui en découlent atteignent leur paroxysme en 1792-1793 lorsque le procureur de la commune entend interdire la tenue des processions dans l'espace public. Pourtant la liberté de culte est censée garantir à tous la pratique de la religion dans le respect de la loi. Un intense débat s'instaure alors entre le peuple catholique et les autorités parisiennes autour des processions et, par conséquent, de la présence dans la ville. S'interroger sur la visibilité du religieux dans la ville en Révolution amène à penser le projet visuel des autorités révolutionnaires 2. Quelle place peut occuper cette célébration catholique dans la cité révolutionnaire, puis républicaine en 1793 ? Comment concilier le droit des catholiques à processionner avec le principe de liberté de culte et la sécularisation rampante de l'espace public ? En 1789-1790, les processions donnent à voir l'exaltation publique du chrétiencitoyen. Néanmoins, en 1791 la Fête-Dieu, en particulier à Paris, laisse transparaître les incertitudes du moment dans le contexte de la fuite avortée de la famille royale et