S. Huysecom-Haxhi, A. Muller, "Déesses et/ou mortelles dans la plastique de terre cuite. Réponses actuelles à une question ancienne", Pallas 75, 2007 , p. 231−247 (original) (raw)


Examen de l’ensemble des arguments anciens et nouveaux que la recherche récente invoque à l’appui de l’identification tantôt comme déesses, tantôt comme mortelles, des innombrables statuettes – principalement jeunes femmes debout et dames trônantes – et protomés que la piété consacrait dans les sanctuaires de divinités féminines ou dans les tombes, de femmes et d’enfants surtout. Il s’avère que la plupart des types iconographiques féminins, mis en rapport avec la sphère mariage-fécondité, préoccupation essentielle de la femme antique, peuvent être interprétés comme des images de mortelles, images des dédicantes donc.

Les jeunes filles nues assises font partie de la «mise en scène» du mobilier funéraire qui accompagne notamment les enfants et les jeunes filles. Nous prendrons comme exemple les cas où le contexte est donné, comme à Abdère, à Amphipolis, à Thasos, à Samothrace, à Béroia, à Pella, et des cas où il reste problématique, comme à Myrina, à Délos ou ailleurs. Peut-on interpréter ces figurines comme des «hierodouloi», comme soutenu dans la bibliographie récente ? Ou s’agit-il de jeunes femmes désirables à la fleur de l’âge pratiquant des rituels suggérés par les sources écrites et figurées, ainsi que par le reste du mobilier et en comparaison avec le matériel votif ? Les figurines en terre cuite appartiennent à la fois au monde votif et au monde funéraire. Si le monde votif rend l’interprétation relativement plus aisée à cause du contexte donné, le monde funéraire offre d’autres dimensions à leur compréhension, grâce au contexte individualisé de la sépulture. Nous avons pu démontrer que le mobilier de cette dernière constitue un langage qui se construit selon le mode de l’image et se réfère la plupart du temps au mort précis, puisque les objets choisis et déposés près de son corps présentent des régularités. Celles-ci ne s’expliquent que par des choix correspondant à des actes intentionnels pratiqués pendant les rituels funéraires. Aussi, le simple inventaire et les statistiques concernant les occurrences des différentes catégories de ktérismata, et des figurines en particulier, que nous rencontrons dans la plupart des études, ne sauraient pas nous conduire à saisir les liens entre rites funéraires et religieux et encore moins à comprendre la fonction des terres cuites à l’intérieur de la sépulture.

Des nombreux types ioniens reproduits dans les ateliers thasiens, cinq retiendront ici notre attention, non pas du fait de leur importance numérique a Thasos, ni de leur large diffusion a travers la Méditerranée, mais plutôt en raison de l’originalité de leur mode de création : il s’agit de trois korai et de deux femmes assises dont la principale particularité est d’être pourvues d’un même type de visage. Le procédé qui associe un même visage sur différents types de corps fait partie d’un ensemble de solutions adoptées par les Ioniens pour multiplier les images et enrichir leur répertoire typologique tout en limitant la part de création : les fragments thasiens serviront ici de support à une étude des modalités de création et de transformation des types de figurines dans les ateliers du Sud de l’Ionie vers le milieu du 6e s. av. J.-C.

This contribution in a multi-authored paper presents the preliminary results of the re-evaluation of the pottery from the Mycenaean cemetery at Argos Deiras, which was excavated and published in the early 20th c. by W. Vollgraff and in the 1950s by J. Deshayes.

Titre complet : Desbrosse-Degobertière S., Médard F., Truc M.-C., 2024 « Scramasaxe, ceintures et restes organiques : mise en scène funéraire et inhumation habillée », in Bazin B., Capron F., Corrochano A., Joly S. Se vêtir au premier Moyen Âge. Actes des 41es Journées internationales de l’Association française d’Archéologie mérovingienne. Chartres (Eure-et-Loir) – 29 septembre au 2 octobre 2021, AFAM/FERACF, vol. 1, p. 73-80 (Tome 40 des Mémoires de l’Association française d’Archéologie mérovingienne, 85e Supplément à la Revue archéologique du Centre de la France) Dans certaines tombes masculines du VIIe siècle, on observe de manière récurrente le dépôt du scramasaxe et de la ceinture sur le corps du défunt, dans sa partie médiane ou inférieure. A Saint-Dizier “Les Crassées”, deux cas sont particulièrement bien documentés grâce à la conservation de restes organiques, notamment textiles. Leur étude, couplée aux observations taphonomiques des artefacts et des ossements, permet de proposer des pistes sur l’agencement des dépôts et la fonction des tissus repérés dans les tombes

Le plastique fait l’objet de toutes les critiques à l´heure de l´Anthropocène, parfois aussi nommé Plasticène. Produit parmi les plus emblématiques de la "modernité", il est aujourd’hui porté sur banc des accusés pour son impact environnemental majeur. Pourtant, en faire son procès n’est pas chose aisée. Cette analyse fait le point sur ce dont le plastique est inculpé, pour mieux définir les responsabilités dans cette histoire principalement humaine.

Les débuts de l’activité coroplathique à Thasos se situent à la fin du VIIe ou au tout début du VIe siècle à un moment où l’importation d’objets ne suffisait certainement plus pour satisfaire les besoins religieux de la population. Les figurines créées et fabriquées sur place dès cette époque et jusque dans les premières décennies du Ve siècle, se distinguent des produits importés autant par leur originalité formelle et stylistique que par les techniques de fabrication mises en œuvre pour leur réalisation. Ces techniques font systématiquement appel au modelage, procédé universel et très ancien, qui à Thasos, comme dans d’autres centres de production contemporains, a été exploité de diverses façons. À côté de figurines entièrement modelées à la main, relativement peu nombreuses, le répertoire comprend ainsi quelques dizaines d’objets fabriqués dans des techniques mixtes qui associent le modelage au tournage tout d’abord, puis au moulage, qui fait son apparition dans les ateliers locaux au tournant du VIe siècle. L’introduction du moule, s’il transforme le processus de production des figurines, dès lors fabriquées plus rapidement et en plus grande quantité, ne supprime pas complètement les habitudes plus anciennes. Le montage des figurines sur le tour, long et délicat, est vite abandonné. En revanche les artisans continuent à recourir au modelage qui permet, outre la réalisation des prototypes, de façonner des éléments destinés à compléter ou à transformer les figurines avant cuisson. Ce sont ces habitudes de travail, les gestes des artisans et les manières d’exploiter la technique du modelage qui seront présentés, à l’occasion de ce colloque, à travers quelques exemples choisis parmi les figurines les plus représentatives de la petite plastique thasienne archaïque.