Amartya Sen's socio-economic analysis of famines: scope, limitations and extensions (In French) (original) (raw)
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Uni v er si té Montesqui eu Bordeaux I V Av enue Léon Dugui t -33608 PESSA C -FRA NCE Tel : +33 (0 )5 .5 6 .84 .25.75 -Fax : +33 5 .5 6 .84 .8 6 .47 -www.gretha.f r Amartya Sen et l'analyse socioéconomique des famines : portée, limites et prolongements de l'approche par les entitlements Résumé L'approche par les entitlements développée par Amartya Sen à la fin des années 1970 et au début des années 1980 propose un cadre d'analyse microéconomique permettant d'expliquer chaque famine en termes de défaut de droits d'accès. Cet article dresse un état des lieux des discussions et controverses suscités par l'approche et propose quelques approfondissements. Mots-clés : famines; droits d'accès; disponibilité alimentaire; démocratie; conflits; stratégies de survie
L'Approche Par Les Capacités D'Amartya Sen: Quels Enseignements Pour L'Économie Sociale?
Annals of Public and Cooperative Economics, 2008
Première révision reçu en novembre 2006; révision finale accepté en septembre 2007 RESUME * : Cet article confronte l'approche par les capacités d'Amartya Senà la perspective de l'économie sociale. Nous exposons dans une première partie l'approche par les capacités. Nous montrons dans une seconde partie que celle-ci présente une double utilité pour l'économie sociale: une utilité théorique parce qu'elle fournit une « grille de lecture » possible des finalités de l'économie sociale; et une utilité pratiqueà un double niveau: d'un côté elle donne une nouvelle perspective aux relations entré economie sociale et action publique et de l'autre fournit des instruments d'évaluationà l'économie sociale.
Amartya K. Sen : la possibilité d'uné ethiqué economique rationnelle
Je tiens également à remercier Annie L. Cot pour la confiance qu'elle m'a accordée en acceptant de diriger cette thèse et pour son aide aux différentes étapes de son élaboration. « La diffusion des idées morales est une des dimensions les plus intéressantes de la mondialisation. En effet, la fin de la guerre froide ne marque pas uniquement le déclin des modèles qui, sur le plan théorique comme pratique, explicatifs ou normatifs, privilégiaient l'équilibre de puissance et affirmaient le primat de l'amoralisme. Elle accompagne aussi la montée en force d'une vision moralisatrice et morale des rapports économiques internationaux qui exalte la vertu des entreprises et vante les effets d'une possible moralisation du capitalisme. » (Colonomos, 2005, p 501) La disparition de l'opposition historique entre économie de marché et économie socialiste laisse les critiques du système libéral orphelines de systèmes alternatifs. Le déclin relatif du communisme comme idéologie et comme système capable de remplacer l'économie de marché, ouvre la voie à un nouveau type de critiques qui dénoncent, à partir d'un point de vue moral, les travers des systèmes capitalistes ainsi que les failles de la théorie économique qui les façonne. Ces nouvelles perspectives se proposent dorénavant de souligner dans quelle mesure le libéralisme économique, comme pratique et comme théorie, contrevient à un ensemble de principes moraux jugés pertinents. Apparaît alors l'idée d'un capitalisme « moral », c'est-à-dire d'un système de libre entreprise auquel certaines limites auraient été imposées. André Comte-Sponville (2004), qui atteste lui aussi d'un déplacement de la critique politique vers le domaine moral, rappelle par exemple, comment la jeunesse de la fin des années 1960, en France pour le moins, condamne, avec Nietzsche, la moraline et s'engage avec ferveur dans la réflexion et l'action politique, considérées comme seules capables de transformer la société. Il souligne, par contraste, dans quelle mesure l'engagement politique des jeunes décroît depuis les années 1990, au profit d'un engagement pour certaines « causes », telles que le soutien à l'aide humanitaire (l'exemple de Médecins sans Frontières est ici typique), ou la défense de catégories de personnes défavorisées comme le proposent en France, dans les années 1990, des associations telles que les Restaurants du coeur ou SOS Racisme. La dialectique qui opposait la critique communiste au capitalisme, et les perspectives politiques qui en découlaient, s'effondrent avec le mur de Berlin sans engendrer de troisième temps synthétique qui aurait appartenu au domaine du politique. Au contraire, au lieu d'une synthèse ou « d'un grand récit », pour reprendre les mots de Lyotard (1979), qui serait venu remplacer les adversaires historiques, les pratiques sociales se tournent dans les années 1990 vers des revendications segmentées, liées aux identités sociales, façonnées par l'appartenance à une 6 Si les premiers travaux sur les données subjectives du bonheur datent des années . Cependant, ils restent très marginaux jusqu 'aux années 1990'aux années , cf., Edwards (2009. 7 Si l'inégalité et la pauvreté sont des phénomènes sociaux, ils n'impliquent pas nécessairement une réflexion d'ensemble sur les structures qui composent une société ni sur les interdépendances qui peuvent exister entre ces différentes structures. Ainsi, contrairement à la macroéconomie keynésienne, aux théories de la croissance, à la théorie de l'équilibre général ou aux analyses marxistes, pour ne citer qu'elles, les travaux sur la mesure des inégalités se concentrent sur ce qui différencie les individus et non sur la dynamique du système pris dans son ensemble. C'est en cela que l'on qualifie ces études de non systémiques. 8 Le conséquentialisme affirme qu'il faut évaluer le caractère bon (ou mauvais) d'un principe ou d'une action morale à partir des conséquences que ces actions ou principes produisent 9 Sen (1951). On ne cite ici, et dans les notes qui suivent, que les principaux travaux de Sen sur les différents sujets considérés.
African Development Review
Les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ont montré la nécessité de s'interroger sur les effets de cette crise sur les objectifs de développement comme la réduction de la pauvreté afin d'apporter aux décideurs les informations nécessaires pour la mise en oeuvre des politiques efficaces. Dans cet article, nous apportons notre contribution à la littérature récente qui traite des effets de la COVID-19 sur la pauvreté dans l'UEMOA. Nous avons estimé les effets potentiels de court-terme de la COVID-19 sur la pauvreté dans les pays de l'UEMOA suivant trois scénarios de réduction du revenu des ménages de 5%; 10% et 25% et en utilisant l'outil PovcalNet. Les résultats montrent que l'incidence de la pauvreté pourrait augmenter dans les pays de l'UEMOA et la dynamique de réduction de la pauvreté observée depuis les années 2000 risque d'être ébranlée par la pandémie. En effet, le nombre de nouveaux pauvres dans l'Union pourrait s'établir entre 4 et 21 millions au seuil de pauvreté de 1,9 $US. Cette situation qui constitue une véritable menace à l'élimination de la pauvreté d'ici 2030 est plus accentuée dans certains pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Bénin.
2023
FR : Les inégalités d’accès à une alimentation de qualité sont un marqueur des sociétés contemporaines. En les confirmant, la crise de la COVID-19 a aussi donné plus de visibilité aux initiatives de solidarité alimentaire visant à réduire ces inégalités, en s’appuyant notamment sur les circuits courts et l’alimentation locale. Dans cet article, après avoir présenté les deux principales approches de ces initiatives dans la littérature, nous proposons un cadre d’analyse interdisciplinaire qui nous permet de les interroger en tant qu’économies concrètes, encastrées dans des relations sociales, ancrées dans les territoires et participatives, façonnées en partie à travers leurs relations avec les politiques publiques. Nous appliquons ce cadre à une large gamme d’initiatives recensées en France en 2020, et montrons ainsi une diversité de stratégies mises en oeuvre en vue de faciliter l’accès des personnes précaires à une alimentation de qualité, tout en soulignant les difficultés associées. Si combiner certaines stratégies peut aider à toucher plus de personnes précaires, les initiatives de solidarité alimentaire n’ont pas la capacité de permettre à tous d’accéder à une alimentation de qualité. Nous concluons alors sur la perspective universaliste ouverte par le projet de sécurité sociale de l’alimentation, en tant que récit politique fédérant une diversité d’acteurs et d’initiatives, mais suscitant aussi des débats, à l’échelle nationale et à travers des expérimentations locales. Mots clés : accès à l’alimentation, précarité, stratégies, circuits courts, politiques publiques EN: Inequalities in access to quality food are a marker of contemporary societies. By confirming them, the COVID-19 crisis has also given greater visibility to food solidarity initiatives aimed at reducing these inequalities by relying in particular on short food chains and local food. In this article, after presenting the two main approaches to these initiatives in the literature, we propose an interdisciplinary analytical framework that allows us to question them as concrete economies, embedded in social relations, rooted in territories and participatory, shaped in part through their relations with public policies. We apply this framework to a wide range of initiatives identified in France in 2020 and thus show a diversity of strategies implemented to facilitate access to quality food for people in precarious situations, while highlighting the associated difficulties. While combining certain strategies can help reach more precarious people, food solidarity initiatives do not have the capacity to provide access to quality food for all. We then conclude on the universalist perspective opened up by the social security for food project, as a political narrative federating a diversity of actors and initiatives, but also giving rise to debates, on a national scale and through local experiments. Keywords: access to food, precariousness, strategies, short food supply chains, public policies