GARNEFELT ROSWEYDE FASTI (original) (raw)

Bernard JOASSART GEORG GARNEFELT ET LES FASTI SANCTORUM D'HÉRIBERT ROSWEYDE En 1607, sortent des presses de l'officine des Plantin, à Anvers, les Fasti Sanctorum d'Héribert Rosweyde 1. L'ouvrage est d'allure fort modeste. Il s'agit même plutôt d'un «livret», de 10 centimètres sur 17, comptant à peine plus de 90 pages, dans lequel l'auteur présente son projet d'édition d'une collection de textes hagiographiques, selon l'ordre du calendrier liturgique. Encore faut-il préciser que seules dix pages sont consacrées à l'exposé proprement dit du projet de Rosweyde (p. 3-12), qui comprennent le plan de la collection (p. 8-10); elles sont suivies de la liste des quelque 1.300 saints qui seront retenus (p. 13-64), et de la publication des Actes des SS. Tharacus, Probus et Maximus (BHL 7984; p. 65-92). Cet opuscule constitue la présentation finale d'un projet que Rosweyde a en tête depuis 1603, et que ses supérieurs ont approuvé, du moins à l'origine. Il revêt un caractère scientifique: le but de l'auteur est de publier les textes selon les principes historiques et philologiques les plus rigoureux de l'époque et, à la différence de ce que fit le chartreux Lorenz Surius (c. 1523-1578) dans ses De probatis sanctorum historiis, sans occulter ou transformer les passages moins édifiants que l'on rencontre inévitablement dans une telle littérature, ni embellir les passages stylistiquement moins soignés. C'est aussi un «prospectus»: manifestement, le jésuite attend que le monde érudit lui exprime ses réactions à propos de son projet. En effet, des 800 exemplaires imprimés, Rosweyde en reçoit 25 à titre d'auteur et, au cours de l'année de la parution, en acquiert quelque 140 de ses deniers, qu'il envoie tant à des savants qu'à des ecclésiastiques de haut rang. On n'est que peu informé des réactions des uns et des autres à l'endroit du projet de Rosweyde, indépendamment de celles de ses supérieurs qui, au fil des années, ne se montreront pas toujours des plus favorables. Toutefois, grâce au rapport que Rosweyde rédige en 1609 à l'intention de son Provincial, on connaît l'avis de l'historien et philologue allemand Marc Welser (1558-1614) d'Augsbourg. Celui-ci suggère de suivre,