L'HOMÉLIE IN DIUINI CORPORIS SEPULTURAM DU PSEUDO-ÉPIPHANE (CPG 3768) À LA LUMIÈRE DE LA VIEILLE VERSION GÉORGIENNE (original) (raw)

Il faut reconnaître que les patrologues, après avoir remis en question la paternité épiphanienne de l'homélie, à la suite de Denis Pétau en 1622, n'ont pas réussi à proposer une origine convaincante 3. L'homilète connaît certainement des homélies cappadociennes 4 , mais cela ne dit rien de son origine. Les savants orthodoxes continuent souvent à penser qu'elle pourrait être authentique 5. Il ne faut pourtant pas chercher très loin pour se convaincre, une fois admise l'identité d'auteur du corpus d'homélies du pseudo-Épiphane 6 , que nous avons a aire à un auteur de la Palestine du Sud à une époque où les incursions « grecques » contre les chrétiens, auxquelles fait allusion l'homélie pour la fête de Pâques (3769), sont encore possibles, avant le milieu du V e siècle. L'utilisation des lettres pascales de saint Cyrille d'Alexandrie, de 419 (dans 3774) et 420 (dans 3767 et 3774), parmi d'autres arguments, donne les garanties d'une datation de l'auteur de ces homélies 7 aux alentours de 425. Les versions syriaque, arménienne, géorgienne et arabe de l'homélie 3768, qui sont également référencées sur la page de la Clavis 8 , sont restées à ce jour dans l'ombre et la di culté de l'établissement d'un texte critique représenté par autant de témoins m'avait d'abord paru insurmontable. Toutefois, il existe dans un manuscrit géorgien inédit une version plus ancienne de l'homélie que celle qui a été éditée dernièrement. Nous disposons en e et d'une édition récente (2014) 9 du texte géorgien, représentée par six manuscrits, en ligne depuis 2019 10. Il s'agit en fait d'une traduction réalisée au 3 Dindorf et Vaillant citent faute de mieux l'hypothèse de Pétau selon laquelle elle serait d'un autre Épiphane évêque de Chypre, au VII e s. (D 1862, p. VII ; V 1958, p. 16). 4 Spécialement Grégoire de Nazianze : G 2000, p. 87 et 406 cite l'Or. 45, 24, τίς ὁ λόγος ; ἁπλῶς σώζει πάντας ἐπιφανείς ; ἢ κἀκεῖ τοὺς πιστεύσαντας (PG 36, 657 A-B, v. plus loin 1.c la citation de l'homélie au §6) ; et j'ai cité l'Or. 29 au sujet du De Nativitate (3775) : V 2021, pp. 258 n. iii et 269 n. xxi ; v. ibid., p. 238. D 1990 lit dans notre homélie des caractéristiques stylistiques, et un ancrage liturgique, qui viendraient de l'Asie Mineure, mais quant à l'origine de l'homélie, il renvoie (p. 4, n. 25) aux deux auteurs cités ci-dessus n. 3. 5 Notablement Z 2020 et M 2015 (non vidi), ce dernier à propos de l'édition du texte géorgien dont il va être question. 6 Z 2020 l'a montré pour 3768, recoupant ce que j'ai essayé de faire pour 3767 la même année.