Posture insolente et visibilité littéraire de Maryse Condé (original) (raw)

2020, LISAA éditeur eBooks

Femmes à l'oeuvre dans la construction des savoirs Caroline Trotot, Claire Delahaye, Isabelle Mornat 12 13 hypothèses de lecture plutôt que des portraits définitifs formant une encyclopédie ou une frise. Chaque étude s'attache à montrer la complexité de la position de ces femmes qui ont fait oeuvre, et notamment oeuvre écrite, en participant à la construction des savoirs de leur temps. Les contributions montrent les différentes stratégies de femmes qui ont créé les espaces de leur action, de leur pensée et de la conservation de sa mémoire, la manière dont elles ont été perçues et souvent mal comprises. Il s'agit de décrire des oeuvres en contexte, de les resituer pour en saisir la puissance créatrice propre, d'interroger les mécanismes du travail de la visibilité et de l'invisibilité en leur sein, de la période moderne à nos jours. Les articles réunis sont redevables aux nombreuses études qui les ont précédés, en particulier les travaux fondateurs d'Évelyne Berriot-Salvadore 12 , Linda Timmermans 13 et Éliane Viennot 14 , pour l'ancien régime, ceux de Geneviève Fraisse 15 , Michelle Perrot 16 et Christine Planté 17 pour la période qui suit. On trouvera, pour la partie littéraire, un aperçu bibliographique sur le carnet Visiautrices 18. Comme le souligne Michelle Perrot, pour écrire l'histoire de la participation des femmes aux savoirs, il ne faut pas seulement retrouver les faits passés, « il importe […] de comprendre les mécanismes de l'invisibilisation » dont elle précise les ressorts fondamentaux : Le refoulement des femmes n'est ni une conspiration ni un « oubli », mais le résultat de leur relégation dans un privé indispensable, mais invisible, irreprésentable ; l'expression même d'une hiérarchie, d'une « valence différentielle » des sexes dont Françoise Héritier a montré la longue durée et l'universalité [...]. 19