Faire corps dans la ville autour du religieux : Les lupercales, rite urbain et fête populaire, les avatars d’une célébration séculaire (original) (raw)
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Les Lupercales, Rite Urbain et Fête Populaire: Les Avatars D'Une Célébration Séculaire
2008
Les Lupercales appartiennent a la tradition la plus archaique, au point que leur signification religieuse n'apparait deja plus tres clairement aux contemporains de Cesar. Pourtant, l'attachement des Romains est indeniable. Ils continuent a celebrer ce rite au V e siecle, alors que le pouvoir politique a marginalise le paganisme et qu'eux-memes ont embrasse la foi chretienne. La hierarchie ecclesiastique a du lutter energiquement contre ces pratiques. Il y a la, bien sur, un enjeu religieux: l'eradication de la superstitio (le respect scrupuleux des rites qui constituait la charpente de la religiosite paienne) et celle des superstitions (la croyance dans les daimones). Mais la fidelite des habitants de la Ville depasse cette question. Elle s'explique, d'une part, par le caractere identitaire d'une fete qui est liee explicitement a l'existence et a la sauvegarde de la communaute, ce qui s'est prete aux utilisations politiques, et, d'autre part, ...
La Cité et la Sauvagerie : les Rites des Lupercales
Dialogues D'Histoire Ancienne, 44/2, p.139-190., 2018
The City and the Wilderness: the Rites of Lupercalia Abstract: In this analytic survey of Lupercalia all the ritual acts are first examined separately and then inserted in and interpreted through the unifying frame of the ritual as a whole. This approach allows the conclusion that the Lupercalia, taking place at the end of the old Roman year, staged and realized, through a series of rites of passage and the presence of the Luperci, the irruption of the wilderness and its forces in the civilized world, that of the city. This temporary entry of the wilderness into civilization ensured the disintegration of religious pollution of the preceding year and thus purified the community for the next one. Keywords: Purification, New Year Festival, Rites of Passage, Wilderness, Civilization, Faunus, Flamen Dialis, Luperci, Exta, Hirpi Sorani. La Cité et la Sauvagerie : les Rites des Lupercales. Résumé: Est proposée ici une étude analytique des Lupercales, où chacun de leurs rites est d’ abord étudié séparément pour être ensuite inséré et interprété dans le cadre unificateur du rituel tout entier. Cette approche démontre que les Lupercales mettaient en scène et réalisaient à travers une série de rites de passage et la figure des Luperques l’ irruption, à la fin de l’ ancienne année romaine, du monde sauvage et de ses forces dans le monde civilisé, la cité. Cette entrée éphémère du sauvage dans le civilisé assurait la désintégration des maux de l’ année écoulée et ainsi purifiait la communauté pour la nouvelle année. Mots-clés : Purification, Fête de fin d’ année, Rites de passage, Sauvagerie, Civilisation, Faunus, Flamen Dialis, Luperques, Exta, Hirpi Sorani.
Le Dieu Pan et la métamorphose de l’urbain
Considérée depuis la naissance de la civilisation créature éminente parmi les autres créatures, acmé d’une Nature qui se fait auto- consciente et qui transcende l’animalité et la brutalité élémentaire, l’homme évolue au sein de la Nature avec la perception d’être le seul être vivant qui veut couper tout lien avec sa racine- mère et justifier son existence par le biais de son propre être in fieri, c'est-à-dire en perpétuelle transformation, construction. L'homme est un chantier, il doit se faire, n'est pas déjà fait. Comme l’écrivait Pic de la Mirandole en 1486 dans son Oratio De Hominis Dignitate, l’homme n'est fait ni céleste ni terrestre, ni immortel ni mortel mais, comme un sculpteur qui se donne la forme qu'il préfère, peut « dégénérer en un de ces êtres inférieurs que sont les bêtes » ou bien il peut « être régénéré en un de ces êtres supérieurs que l'on qualifie de divins ». Chez cette créature « tendue » entre la bête et le Dieu - car il est le seul être capable de choisir son destin (il peut atteindre les hauteurs du divin ou bien régresser à l’animalité brutale) - le coté « non humain » reste néanmoins présent, vivant comme si toute la puissance d’une pensée logique investissant le monde de sens ne pouvait pas arracher l’humain à sa composante irrationnelle, primordiale qui continue à l’habiter jusque dans ses gestes les plus profonds.
La ville après l’apocalypse: entre formalisation projective et réalisation locale
Revue des sciences sociales, 2016
Le genre post-apocalyptique a connu un certain succès depuis la seconde moitié du XXe siècle en se posant comme un regard critique des auteurs sur des modèles socio-économiques et sur le contexte historique dans lequel ils publient. Mettant en scène des décors urbains dévastés, ces œuvres permettent, à travers une projection dans le futur, d’interroger le présent. Les ruines qu’elles dépeignent symbolisent à la fois un effondrement du monde et l’ouverture d’un espace de conquête. Les jeux vidéo qui s’inscrivent dans ce sous-genre de la science-fiction permettent alors aux utilisateurs de s’engager dans de nouveaux modes d’appropriation de l’espace. Lorsqu’ils mettent en scène la ville, voire une ville en particulier, ces jeux alors offrent des nouveaux modes d’engagement dans l’espace urbain sous la forme de l’appropriation ludique.
Le MausoléE Support De Pratiques Rituelles Dans La Ville Contemporaine
حوليات التراث, 2012
Notre travail consiste en l'observation et l'analyse de groupes humains considérés dans leur particularité. Tout en les contextualisant dans leur espace de vie. Notre étude a pour objet un fragment de la société algérienne (sétifienne), imprégnée de la tradition culturelle musulmane, localisée et circonscrite dans un espace vital et temporel. On remarque un rapport entre le temps et l'espace, une relation chronologique entre le déroulement de la vie de l'individu, jalonnée dans le temps par des rites de passage manifestés spatialement. Nous prenons pour objet d'application de notre hypothèse, le
L’influence glocale dans le mouvement de Worship
Revista Científica Multidisciplinar Núcleo do Conhecimento, 2021
Cet article vise à apporter une réflexion sur l’indissolubilité du glocal dans toutes les sphères de la vie quotidienne, y compris le contexte religieux. Pour cela, nous avons utilisé le mouvement Worship, qui gagne de plus en plus d’adhérents au Brésil grâce à l’utilisation marketing de la consommation d’expérience. La réflexion a été réalisée par la construction du contexte glocal et les facteurs néolibéraux qui ont influencé la formation et la croissance de la culture évangélique. Ainsi, cette étude a prédéfini l’influence du glocal dans la construction du marché contemporain brésilien de l’Évangile neopentecostal.
S'interroger sur l'existence ou non d'une religion civile en Italie à la fin du XIX e siècle, sur l'existence ou non de rituels politiques de la nation 1 , induit une question corollaire qui touche, elle, à l'existence même d'une « nation » italienne à la fin du XIX e siècle. En effet, nombreux sont les auteurs qui constatent l'absence de religion civile en Italie et l'inapplicabilité du concept. Certains, comme Gian Enrico Rusconi, identifient dans la puissance de l'Église catholique la cause de ce déficit ; Renzo de Felice ne voyait aucune trace de « nationalisation des masses » dans l'Italie du XIX e siècle telle que George L. Mosse l'avait décrite dans son livre sur l'Allemagne 2 . Gentile, qui fait une recension précise des types et des modalités de mise en oeuvre des cultes nationaux dans les années libérales, écrit : « Malgré les tentatives qui furent réalisées pour instituer et populariser le culte de la patrie il y a donc des raisons de croire que la diffusion d'une religion civile, durant les années de l'Italie libérale, ne fit pas de grands progrès » 3 . Et il voit dans les raisons de cette faiblesse la polysémie du concept de Nation : « La recherche d'une religion civile découlait de la volonté d'unifier la foi et les croyances autour d'une Nation divinisée. Mais le mythe national lui-même, au lieu de susciter un sentiment d'unité, fut source de divisions et de conflits ». Ce que nous voudrions montrer ici, c'est qu'en examinant l'ensemble des rituels politiques de la période, et non pas seulement ceux qui sont marqués au sceau de la modernité -anticipant donc les rituels de la religion politique -, on peut trouver, autour de la LA RELIGION CIVILE DANS L'ITALIE LIBÉRALE : PETITS ET GRANDS RITUELS POLITIQUES 1 Voir, pour une première version de ce travail, M. Ridolfi, C. Brice et F. De Giorgi, Religione civile e identità nazionale nella storia d'Italia : per una discussione dans Memoria e Ricerca, 13/maggio-agosto 2003, p. 133-153. Une autre version de la présente contribution a paru dans M. Ridolfi (dir.), Rituali civili. Storie nazionali e memorie pubbliche nell'Europa contemporanea, Rome, 2006, p. 97-115. 2 R. De Felice, Introduzione all'edizione italiana, dans G. L. Mosse, La nazionalizzazione delle masse. Simbolismo politico e movimento di massa in Germania dalle guerre napoleoniche al Terzo Reich, Bologne, 1974, p. XIX. 3 E. Gentile, La religion fasciste, Paris, 2002 (1993), p. 32. EFR Destin des rituels 25-01-2008 0:18 Pagina 317 CATHERINE BRICE monarchie italienne, des cérémonies, commémorations et manifestations qui relèvent vraiment de rituels -au sens où nous les définirons ci-dessous.
Quartier de lune, moulin, rosace et autres pensées : Déambulations entre langues et cultures
La réflexion qui suit se présente comme une promenade dans les méandres des langues et des cultures. Elle doit son titre à Claudine Moïse 1 et beaucoup de ses points de repère au numéro de ELA coordonné récemment par Christian Puren et intitulé « Interdidacticité et interculturalité » 2. Elle s'appuie sur quelques faits, relevés çà et là, pour les mettre en synergie autour d'une interrogation commune : le plurilinguisme favorise-t-il la rencontre des cultures ? La relation langues / cultures, que l'on se propose depuis quelques années d'enseigner conjointement, ne va en effet pas de soi. De quelle(s) langue(s) et de quelle(s) culture(s) parle-ton ? s'agit-il d'une discipline langue / culture à explorer / enseigner en lui adjoignant un adjectif qui l'identifie géographiquement (créole, basque, germanique …) ? ou d'enseigner les cultures à partir d'une langue ? ou les langues à partir d'un point de vue culturel ? Bref les notions de « langue » e...