Jean Racine, L'aveu de Phèdre à Hyppolite (acte II, scène 5) (original) (raw)
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Jean Racine, Phèdre, la scène de l'aveu (acte I, scène 2 et 3)
2011
Cette scène fait suite à une première scène d'exposition, dans laquelle Hippolyte fait part à son confident, Théramène, de sa décision de fuir « le séjour de l'aimable Trézène » pour partir lui-même à la recherche de son père, Thésée, disparu depuis « plus de six mois ». Le jeune homme cherche aussi à s'éloigner de Phèdre, sa belle-mère, « fille de Minos et de Pasiphaé », qu'il redoute, sans bien comprendre les sentiments qu'elle éprouve à son égard et surtout de la jeune captive Aricie dont il est tombé amoureux, malgré l'interdiction de Thésée car elle appartient à la famille des Pallantides que Thésée veut écarter du trône. Hippolyte exprime à Théramène son intention de voir Phèdre avant de partir et rencontre Oenone qui l'informe du « désordre éternel » qui règne dans l'esprit de cette dernière. Hippolyte se résout à partir sans rencontrer Phèdre, l'héroïne éponyme de la pièce. Celle-ci apparaît, entourée de mystère car les deux confidents, Théramène et Oenone, se sont appliqués à évoquer le mal inconnu qui la ronge.
La mise en scène moderne de "Phèdre" de Jean Racine
Ce mémoire compare cinq mises en scène modernes de Phèdre (1677) de Jean Racine. Il s’agit des représentations les plus innovatrices et les plus commentées du 20e et du 21e siècle. D’abord, nous donnerons un résumé bref du contenu de Phèdre, pour que tous les détails de la tragédie soient frais dans la mémoire du lecteur, et une analyse du personnage de Phèdre tel que Racine l’avait imaginé. Ensuite, nous établirons le cadre plus large du mémoire, à savoir l’histoire de la mise en scène du 17e siècle jusqu’à nos jours en prenant chaque fois le cas de Phèdre comme exemple. Nous finirons par comparer les cinq représentations choisies sur le point du décor, des costumes, de la diction, de la façon d’accomplir les gestes et de la façon dont les metteurs en scène ont interprété les personnages, en particulier Phèdre.
Le parlé-chanté dans Phèdre de Jean Racine et Partage de midi de Paul Claudel
Marine Deregnoncourt, Quêtes littéraires nº 6, 2016 : Hybride(s)
In this article we will seek to answer how, in Phèdre to Jean Racine and Noon’s Sharing to Paul Claudel, the « parlé-chanté » is particularly significant. To do so, this article will be divided in three parts. In the first part, the « parlé-chanté » will be defined and linked to Arnold Schoenberg’s Sprechgesang. While the second part will issue on Phèdre by Jean Racine, the third and final part will focalize on Paul Claudel's Noon’s Sharing. By focusing on the two aforesaid plays we will try to prove that the operatic voice is always present in the acting choices and that the two playwrights accustomed the dramatic rules of their time.
La ≪reconnaissance≫ dans les tragédies de Racine
1995
La « reconnaissance » dans les tragédies de Racine Katsuya NAGAMORI Au XVIIe siècle, le discours sur la tragédie était largement influencé par La Poétique d'Aristote, lue à travers les commentateurs du XVIe siècle. L'une des conséquences de cette réception biaisée est la suprématie de la conception moralisatrice de la poésie (que l'on ne trouve pas chez Aristote) sur le principe hédoniste. La préférence accordée par Aristote à la vraisemblance (ce qui pourrait avoir lieu) plutôt qu'à l'histoire (ce qui a eu lieu) dans le chapitre 9 de La Poétique a offert aux théoriciens un excellent moyen d'expliquer et de justifier la supériorité d'une conception de poésie subordonnée à but moral sur une conception de poésie comme simple plaisir. De ce point de vue, le dénouement de tragédie constitue une occasion idéale pour donner une instruction morale!). Mais Chapelain semble considérer que l'utilité morale de la poésie consiste plutôt dans• ce processus par lequel le spectateur abstrait l'universel du particulier et acquiert comme conséquence une connaissance totale de la vraie nature de la vie et des vertus 2). Cette interprétation, si l'on met entre parenthèses la connotation morale, n'est peut-être pas très éloignée de l'esprit aristotélicien. En effet, le but de la tragédie doit être conforme au but de la mimesis (car la tragédie est d'abord et surtout une mimesis). Or la mimesis pour Aristote est un processus impliquant apprentissage et raisonnement (chA), par lequel on va de la perception du particulier à la connaissance de l'universel. Ce processus n'exclut nullement le plaisir, bien au contraire; simplement, ce plaisir que procure la mimesis• «est un plaisir de reconnaissance, plaisir intellectuel de mise en relation de la forme représentée (créée par représentation) avec un objet naturel connu par ailleurs 3 »). Le problème, c'est que la définition de la tragédie, et singulièrement de la catharsis, par Aristote 4) est suffisamment ambiguë et laconique pour donner lieu aux interprétations les plus diverses. : morale (réplique contre Platon? : la tragédie purifie des passions pernicieuses), médicale (purgation au sens propre) ou, plus intéressante, structurale (la catharsis constitue un pivot du drame, qui est une purification de l'acte grave commis par le héros au moyen de la démonstration de l'innocence de son motif ; cet acquittement rend possible la pitié du spectateur à l'égard du héros). Ce qui fait défaut dans ces interprétations est, semble-t-il, la référence à la conception de la mimesis et, par là, la considération du plaisir inhérent à la tragédie. n faudrait d'abord distinguer les émotions représentées sur la scène et les émotions
L’ombre de Roscius. Racine lecteur de Cicéron et de Quintilien
Racine, revue Europe , 2020
Le nom du comédien Roscius figure de la main de Racine dans les marges de plusieurs exemplaires issus de sa bibliothèque – un Plutarque, et surtout trois Cicéron. Quelle espèce de fascination ce nom a-t-il causé pour être ainsi reporté plusieurs fois ? Mais qui, du comédien ou de l’orateur, intéresse alors Racine ? L’étude illustre l’intérêt des traces de lecture, en s’attachant aux détails matériels de l’écriture : graphie, place des annotations face au texte, soulignements du texte manuscrit ou imprimé. La diversité des graphies – notamment celle du R majuscule, initiale que le comédien et le poète ont en commun – laisse reconstruire une diachronie que confirment d’autres témoins, tels que les manuscrits de jeunesse, copiés à Port-Royal, ou la correspondance. Une fois réuni avec précision, le corpus des annotations peut être relu en regard du texte de Cicéron. C’est alors l’intérêt des conceptions de Roscius pour la bienséance qui apparaît.
L’eau et le feu dans Phèdre de Jean Racine : réflexion sur le pouvoir louis-quatorzien
2020
Cet article, divisé en deux grandes parties, concerne Phèdre de Jean Racine. La première partie se focalise sur le texte racinien précité, tente de repérer les différents usages de l’eau et du feu et s’intéresse plus spécifiquement à l’hypotypose prégnante dans « Le Récit de Théramène (scène de scansion, de tension et de cristallisation particulière) et tente de démontrer comment l’eau et le feu s’apparentent à deux éléments du pouvoir politique non seulement caractéristique du cadre mythologico-littéraire de cette tragédie mais aussi de l’époque moderne. La seconde partie s’axera, quant à elle, sur l’utopie et la dystopie, concepts représentatifs du grand siècle louis-quatorzien. Comment Phèdre de Jean Racine apparaît-elle comme le miroir de Versailles et de ses contradictions ? Comment l’eau et le feu apparaissent-ils comme deux forces antithétiques mais néanmoins complémentaires ? Comment, à l’instar de l’utopie et de la dystopie, l’eau et le feu semblent-ils les deux versants d’un même phénomène ? C’est précisément à toutes ces questions auxquelles cet article est consacré.
Le traitement de la tragédie dans l’Épître aux Pisons d’Horace
Mosaïque 1, 2009
Dans l’Épître aux Pisons, le drame occupe une place prépondérante. Deux genres dramatiques y sont particulièrement mis à l’honneur : la tragédie et le drame satyrique. L’examen de la tragédie dans une œuvre s’offrant a priori comme technique s’inscrit dans la tradition aristotélicienne. C’est donc à l’aune des développements du Stagirite qu’il convient d’examiner la façon dont Horace aborde le genre. La tragédie est-elle appréhendée par le poète augustéen comme un objet théorique qu’il s’agit de définir avec rigueur ? Nous ne le croyons pas. L’épître semble traiter de la tragédie bien moins sur un mode théorique que sur un mode poétique. Ce traitement échappe au prosaïsme des traités conventionnels et vient s’ancrer dans un discours placé sous le signe du mouvement, de l’humain, comme en témoigne la place importante accordée aux personae. Le genre tragique se trouve ainsi au cœur d’une véritable performance poétique, qui puise à une source inhabituelle, celle des τέχναι de la tradition grecque.
Les ombres de Mécène. À propos de la cena Nasidieni d’Horace (S., II, 8)
Food and History, 2011
This article places Horace, Satire II 8 in its literary, historical and political context. The poet ironically describes the luxurious feast given by a certain Nasidienus to Maecenas the friend of Augustus and patron of Horace. The ridiculous feast is a good reflection of cultural practices which had completely changed since the end of the Republic. Matters raised are the historicity of the feast, the identity of the participants and influences and literary borrowings. Particular attention is paid to the excellence of the meal, the nature and significance of different dishes and wines, the furniture, the service and the tableware, as well as the meaning of this critique of gastronomic luxury from a moral and philosophical perspective. Résumé Cette étude replace dans son contexte littéraire, historique et politique la satire II, 8 d'Horace, qui décrit avec ironie le luxueux festin qu'un certain Nasidienus offre à Mécène, l'ami d'Auguste et le patron d'Horace. Le festin ridicule est un bon reflet des modes culturelles qui ont transformé, Keywords Rome Horace Maecenas cena Nasidieni Satire Roman banquet Roman aristocracy Alexandrian tradition Aristocratic philhellenism Hellenisation * Je tiens à remercier vivement P. Le Doze pour avoir relu et complété ce travail. Je lui dois de nombreux enrichissements, notamment sur l'épicurisme de Mécène et d'Horace. Ma gratitude va aussi à T. Boulay, pour ses remarques éclairées sur le vin, ainsi qu'à S. Milanesi, F. Hurlet et C. Grandjean. J'ai présenté ce texte à la Société Nationale des Antiquaires de France le 12 janvier 2011. Les discussions qui ont suivi ont été riches et abondantes. Je tiens à remercier plus particulièrement MM. Hubert Zehnacker et Jean Desanges pour leurs remarques éclairées sur l'art d'Horace, l'identité des convives et le vin de Chios, ainsi que M. Janick Durand, actuel Président de la Société, pour m'avoir donné la parole. * Le comité de rédaction de FOOD & HISTORY tient à remercier cordialement Thibaut Boulay pour tout son travail éditorial sur cet article.