‘L'influence des mots, le pouvoir des images : acheter de l'art à distance en Italie aux XVI et XVII siècles', in Luisa Capodieci and Isabelle His, eds, La Noblesse et les arts, monographic issue of the journal Seizième Siècle, no. 12 (2016), pp. 127-43. (original) (raw)
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Cette communication analyse les relations que certains artistes et hommes de culture italiens ont entretenues avec Antoine Perrenot de Granvelle, évêque d'Arras et ministre de Charles Quint. Toujours soucieux de servir son souverain, Antoine Perrenot de Granvelle avait compris le rôle fondamental de la culture comme moyen de légitimation et de prestige politique. Ce ministre, habillé en homme d'église, avait la lourde responsabilité de gérer les affaires de l'Empire et il fera graviter autour du parti impérial toute une série d'hommes de lettres et d'artistes qu'il utilisera pour la gloire de son maître, mais aussi dans son propre intérêt. C'est ainsi que des artistes comme le Titien, Leone Leoni, ou Enea Vico de Parme vont instaurer des relations durables avec lui et profiter de sa protection. Il en sera de même pour des écrivains comme l'Arétin, Paul Jove, le Trissin qui s’adressèrent à l'évêque pour solliciter des faveurs, obtenir des privilèges, ou faire précéder leurs livres d'une dédicace à l'empereur. Pour la première fois, grâce à Antoine Perrenot de Granvelle, on assiste à la cour impériale à la mise en place d'une politique artistique homogène qui, plus tard, prendra la connotation d'une vraie politique culturelle.
Fausto Minervini, "Emprunts et restitutions. Aspects du dialogue photographique entre France et Italie dans la seconde moitié du XIXe siècle", in «ArtItalies. La revue de l'AHAI», n. 25, 2019, pp. 52-60, 2019
F. Minervini, "Emprunts et restitutions. Aspects du dialogue photographique entre France et Italie dans la seconde moitié du XIXe siècle", in «ArtItalies. La revue de l'AHAI», n. 25, 2019, pp. 52-60
Si on connaît assez bien les sentiments des Français du xviii e siècle sur la production des peintres italiens de leur temps grâce aux écrits artistiques, aux guides de voyages et aux collections de tableaux, on ne s'est pas interrogé sur l'utilisation de la gravure par les Français dans la diffusion de cette production. Quels sont les artistes italiens du xviii e siècle dont les graveurs français, amateurs et profession-nels, ont retranscrit les oeuvres ? Pour qui et pourquoi les ont-ils interprétées ? Quelle vision ou quelle connaissance de l'art italien du Settecento ressortent de cette production et que révèle-elle du goût des amateurs pour les créations ultra-montaines ? Telles sont les questions abordées dans cette étude. Le corpus comprend 472 gravures d'après 81 artistes 1 , dont 33 ne sont représentés que par une pièce, 13 par deux, 20 par trois à huit gravures et 14 par neuf ou plus. La disparité est considérable. On compte 9 gravures d'après Amigoni, 11 d'après Creti (11), et pour S. Ricci 12, Cignani 13, Zuccarelli 14, Tiepolo 18, Marco Ricci 20, Cipriani 27, Rosalba 23, Giordano 37, Pannini 30, Solimena 37, Maratti 63. Parmi eux, deux artistes du xvii e siècle : Maratti et Luca Giordano ; exclure le premier obligerait à supprimer le second, mais l'interprétation de son oeuvre par les Français commence au xviii e siècle, et c'est avec lui que prend naissance l'école napolitaine du xviii e siècle dont les amateurs furent si friands. Les inclure permet de juger de l'importance de la réception des oeuvres du xvii e et du xviii e siècle, puisqu'à eux deux Maratti et Giordano totalisent 100 gravures. Amputé de leurs créations, ce corpus ne monte plus qu'à 372 estampes, exécutées par des Français travaillant en Italie, en France et en Angleterre.