L’autopsie d’une crise de légitimité : la grève étudiante de 2012 et l’État (original) (raw)
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L’autopsie d’une crise de légitimité
Les Cahiers de droit, 2014
Si l’affrontement entre le mouvement étudiant et le gouvernement libéral du Québec a pris une forme exacerbée au printemps 2012, c’est parce que l’ordre juridique incarné par le mouvement étudiant était en mesure d’opposer au gouvernement, qui tentait de le supprimer, une contre-légitimité puisée dans la démocratie directe ainsi que dans des pratiques réflexives et contre-hégémoniques. Le choc entre ces deux ordres juridiques a conduit à une crise de légitimité qui n’a finalement été résolue que par le ressourcement de la légitimité de l’État à travers le processus électoral. Ce type de sortie de crise a permis à l’État d’opposer sa prétention à l’universalité à un mouvement social fondé avant tout sur une rationalité communicationnelle intersubjective et qui laissait présager la recomposition d’un sujet politique oppositionnel.
Un printemps rouge et noir : Regards croisés sur la grève étudiante de 2012
2014
Au printemps 2012, le Québec a été le théâtre d’un conflit social d'une ampleur inédite. « La grève est étudiante, la lutte est populaire ! » clamait alors la rue bondée de gens de tous les horizons. Comment rendre compte d’un tel événement ? Quels ont été les ressorts et les effets de la mobilisation ? Cet ouvrage collectif, dans lequel chaque texte est le fruit d’une collaboration entre des étudiant-e-s et des enseignant-e-s, analyse de façon rigoureuse divers aspects du Printemps érable. Les auteur-e-s abordent de nombreux sujets : des origines du syndicalisme étudiant aux manifestations de casseroles et aux Assemblées populaires autonomes de quartier (APAQ), en passant par les modes de fonctionnement de la démocratie étudiante, les enjeux féministes, les réactions des partis politiques, le rôle des médias sociaux, de la littérature et de l’art ainsi que la répression judiciaire et policière. Alliant analyse de discours, entretiens semi-dirigés et observation participante, ce livre offre de multiples clés pour comprendre la dynamique du Printemps érable. Sans prétendre pouvoir parler de victoire ou d’échec, il souligne l'incroyable éveil politique qu'aura représenté ce conflit social pour toute une génération. Tel un rhizome, la lutte ne peut ressurgir que là où l’on ne l’attend pas. Comme nous le rappelle un vers publié dans Fermaille, revue de poésie créée par et pour la grève, « chaque saison [a] sa propre forme de résistance ». Avec des textes de Andrée Bourbeau, Geneviève Côté, Marc-André Cyr, Philippe de Grosbois, Martine Delvaux, Gabrielle Desrosiers, Marie-Lise Drapeau-Bisson, Véronique Fortin, Marie-Claude G. Olivier, Alain-G. Gagnon, Elsa Galerand, Émilie Joly, Benoît Lacoursière, Michel Lacroix, Ève Lamoureux, Vanessa L'écuyer, David L’Écuyer, Alexandre Leduc, Lucie Lemonde, Rachel Nadon, Olivier Parenteau, Jacinthe Poisson, Maxime Roy-Allard, David Sanschagrin, Alain Savard et Arnaud Theurillat-Cloutier. Marcos Ancelovici est professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est spécialiste des mouvements sociaux et travaille actuellement sur les mobilisations contre l’austérité. Francis Dupuis-Déri est professeur de science politique à l’UQAM. Il est l’auteur de À qui la rue ? Répression policière et mouvements sociaux (Écosociété, 2013) et de Démocratie : histoire politique d'un mot (Lux, 2013). Tous deux participent au Groupe de recherche sur l’action collective (GRAC). Table des matières INTRODUCTION: Retour sur le « Printemps érable » Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri PREMIÈRE PARTIE: La démocratie en action Les racines historiques du Printemps érable Arnaud Theurillat-Cloutier, Alexandre Leduc et Benoît Lacoursière La rue contre l’État Alain Savard et Marc-André Cyr La démocratie directe en mouvement Marcos Ancelovici et Maxime Roy-Allard Militantes féministes grévistes Martine Delvaux, Gabrielle Desrosiers, Elsa Galerand, Vanessa L'écuyer « La grève est étudiante, la lutte est populaire! » Marie-Lise Drapeau-Bisson, Francis Dupuis-Déri et Marcos Ancelovici DEUXIÈME PARTIE: Communication et création « À qui le web ? » Geneviève Côté et Philippe de Grosbois Artivistes en grève sociale illimitée Marie-Claude G. Olivier et Ève Lamoureux La grève en vers et en prose : combat, silences et fissures Michel Lacroix, Rachel Nadon et Olivier Parenteau TROISIÈME PARTIE: Les réactions institutionnelles L’approfondissement du politique au Québec David Sanschagrin et Alain-G. Gagnon La répression judiciaire et législative durant la grève Lucie Lemonde, Andrée Bourbeau, Véronique Fortin, Émilie Joly et Jacinthe Poisson Printemps de la matraque. Répression et autorépression Francis Dupuis-Déri et David L'Écuyer CONCLUSION: « Les grèves étudiantes, qu'ossa donne ? » Marcos Ancelovici et Francis Dupuis-Déri Bibliographie
Rouges de colère : la grève étudiante de 2012 au Québec et à Québec
Ni thèse, ni essai, ni exercice de théorisation à outrance, ce mémoire se veut une tentative de retracer le fil des événements, de faire connaître les motivations des acteurs qui les ont rendu possibles et de replacer dans son contexte cette grève historique, la plus longue jamais menée par le mouvement étudiant au Canada. Une attention particulière sera portée aux phénomènes et événements touchant davantage la région de Québec dans la mesure où l'auteur de ces lignes a pu observer cette mobilisation depuis Québec, ce qui ne l'a pas empêché de participer à plusieurs événements dans la métropole et en région. De plus, comme ce mémoire sera remis à l'Association des étudiantes et étudiantes en sciences sociales de l'Université Laval (AESS-UL), il a aussi pour objectif de préserver la mémoire institutionnelle des associations ayant fait grève à l'Université Laval. Cela dit, la plupart des grands événements en lien avec ce conflit seront analysés, qu'ils aient eu lieu à Gatineau ou à Alma. Par ailleurs, grâce à une série d'entretiens de type semi-directif réalisée du 9 au 15 septembre 2012, ce texte accordera une place non-négligeable aux réflexions, commentaires et perceptions de onze militants et militantes de Québec ayant participé à la mobilisation. Ces informations viendront évidemment s'ajouter à celles obtenues par l'entremise d'une classique recherche documentaire.
Drapeau noir sur carré rouge : les anarchistes et la grève étudiante de 2012
Possibles, vol. 36, no. 2, 2013, 2013
«Peut-être ne le savez-vous pas, mais les anarchistes sont très actifs au Québec», déclarait un chroniqueur du Journal de Montréal en mai 2012, soit en plein cœur de la plus grande et plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec[3]. «On y a même vu un enfant d’environ 10 ans, en pyjama, brandissant un grand drapeau rouge et noir, symbole anarcho-communiste ou anarcho-syndicaliste», rapportait un journaliste de La Presse qui couvrait à Montréal les manifestations de casseroles[4]. Les commentaires médiatiques au sujet des anarchistes adoptaient un ton plutôt critique, puisqu’il s’agissait de dénoncer leur influence prétendue au sein des associations étudiantes, ou plus globalement sur l’ensemble de la société québécoise. Le chroniqueur conservateur Mathieu Bock-Côté signait ainsi un texte dans Le Journal de Montréal, intitulé «Un extrémisme destructeur», où il avançait que «[l]a crise actuelle offre à l’anarchiste un théâtre inespéré». Selon son diagnostic, «l’anarchisme radical» (rien de moins !) «attire des personnalités troubles. Des intoxiqués idéologiques[5]». Même dans le courrier du cœur du Journal de Montréal s’exprimaient des critiques contre «une minorité d’enfants-rois [qui] prône la violence, la désobéissance civile, la révolte et l’anarchie[6].» [POUR LIRE LA SUITE —> VOIR LE TEXTE]
Un Printemps rouge et noir: Regards croisés sur la grève étudiante de 2012 (livre complet)
2014
Au printemps 2012, le Québec a été le théâtre d’un conflit social d'une ampleur inédite. « La grève est étudiante, la lutte est populaire ! » clamait alors la rue bondée de gens de tous les horizons. Comment rendre compte d’un tel événement ? Quels ont été les ressorts et les effets de la mobilisation ? Cet ouvrage collectif, dans lequel chaque texte est le fruit d’une collaboration entre des étudiant-e-s et des enseignant-e-s, analyse de façon rigoureuse divers aspects du Printemps érable. Les auteur-e-s abordent de nombreux sujets : des origines du syndicalisme étudiant aux manifestations de casseroles et aux Assemblées populaires autonomes de quartier (APAQ), en passant par les modes de fonctionnement de la démocratie étudiante, les enjeux féministes, les réactions des partis politiques, le rôle des médias sociaux, de la littérature et de l’art ainsi que la répression judiciaire et policière. Alliant analyse de discours, entretiens semi-dirigés et observation participante, ce livre offre de multiples clés pour comprendre la dynamique du Printemps érable. Sans prétendre pouvoir parler de victoire ou d’échec, il souligne l'incroyable éveil politique qu'aura représenté ce conflit social pour toute une génération. Tel un rhizome, la lutte ne peut ressurgir que là où l’on ne l’attend pas. Comme nous le rappelle un vers publié dans Fermaille, revue de poésie créée par et pour la grève, « chaque saison [a] sa propre forme de résistance ». Avec des textes de Andrée Bourbeau, Geneviève Côté, Marc-André Cyr, Philippe de Grosbois, Martine Delvaux, Gabrielle Desrosiers, Marie-Lise Drapeau-Bisson, Véronique Fortin, Marie-Claude G. Olivier, Alain-G. Gagnon, Elsa Galerand, Émilie Joly, Benoît Lacoursière, Michel Lacroix, Ève Lamoureux, Vanessa L'écuyer, David L’Écuyer, Alexandre Leduc, Lucie Lemonde, Rachel Nadon, Olivier Parenteau, Jacinthe Poisson, Maxime Roy-Allard, David Sanschagrin, Alain Savard et Arnaud Theurillat-Cloutier.
Canadian Journal of Law and Society, 2012
Mise a jour Le 04 septembre 2012, le Parti quebecois (PQ) remporte les elections provinciales et devient le gouvernement minoritaire en place. Sur la base des promesses faites durant la periode electorale, cette nomination permettra un retour en classe graduel, mais complet, pour les etudiants. Le 20 septembre, le PQ tient parole en abolissant la hausse des frais de scolarite, tout en maintenant pour cette annee l'augmentation de l'aide financiere par le regime de prets et bourses, et en abrogeant la loi 12 (aussi connu sous le nom de projet de loi 78). Le gouvernement de Pauline Marois maintient son projet de tenir un sommet sur l'education, au cours duquel l'avenir du financement universitaire sera discute. Si l'ASSE (devenue la CLASSE pour la greve 2012) prone la gratuite, le gouvernement pequiste proposera une indexation des frais, alors que la FECQ et la FEUQ se disent ouvertes au dialogue .
Histoire des grèves d’élèves du secondaire au Québec : démocratie et conflictualité
Revue des sciences de l'éducation, 2020
Les élèves pratiquent la grève depuis plus d’un siècle, au Québec et ailleurs sur la planète. Une recherche dans les archives de la presse québécoise et 68 entretiens semi-dirigés ont permis de brosser un portrait − certes incomplet − des grèves d’élèves au Québec, d’en identifier les causes, les formes et surtout leur signification politique du point de vue des élèves. L’expérience de la grève leur permet d’évaluer l’intérêt politique des actions collectives autonomes et souvent de questionner le discours officiel qui réduit la « démocratie » aux élections et aux conseils d’élèves, comme le répètent en choeur le ministère de l’Éducation, l’Assemblée nationale, Élections Québec et plusieurs universitaires spécialistes de l’éducation à la citoyenneté. Mots-clés : grève, élèves, démocratie, conseil d’élèves, comité d’élèves
La démocratie étudiante, la grève étudiante et leur régulation par le droit
Revue de droit. Université de Sherbrooke
Bien que le phénomène de la grève étudiante jouit d'une légitimité politique au Québec depuis des décennies, cette manifestation de la liberté d'association a subi une délégitimation lors de la grève de 2012 en raison de la perception que, contrairement à la grève de salariés prévue au Code du travail, elle n'était ni autorisée ni encadrée par le droit. Or, la démocratie étudiante est encadrée par la Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants ainsi que par les lois d'application générale telle la Loi sur les compagnies et le Code civil. Cet article explique l'interaction entre ces lois et les pratiques des associations d'étudiants. Cette explication fonde une critique des jugements rendus en la matière pendant la période que l'on appelle « le Printemps érable » et ouvre la réflexion sur des pistes potentielles d'une reconnaissance formelle d'un droit de grève étudiant.