La portée de la Commission de vérité et de réconciliation dans les contextes francophones canadiens (original) (raw)
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Témoignage et histoire dans la Commission de vérité et de réconciliation du Canada
Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit et Société, 2014
La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada relative aux pensionnats autochtones nous offre l’opportunité d’observer les processus par le biais desquels les victimes reconsidèrent leur place au sein de l’histoire de l’État. Les témoignages livrés dans ce contexte mettent en relief souffrance et souvenirs d’agression et de torture d’enfants, au détriment d’une vue d’ensemble plus complète et variée des origines, des modes d’opération et des conséquences de ces pensionnats. En favorisant l’articulation d’un certain type de témoignages, la CVR canadienne façonne autant de récits de traumatismes, de crimes institutionnels et d’histoire nationale. Cette forme d’essentialisation des témoignages nous amène à nous questionner sur les capacités de la CVR à dévoiler effectivement la diversité des dynamiques des pensionnats, les raisons de leur établissement, les causes de la corruption de leurs objectifs et les caractéristiques communes qu’ils pourraient avoir avec d’autres formes durables et continues d’abus de pouvoir institutionnel. The Truth and Reconciliation Commission (TRC) of Canada on Indian Residential Schools provides us with the opportunity to observe the process through which victims reconsider their place in the history of the state. The statements offered in this context put into relief the suffering and memories of assault and torture of children, to the detriment of a more complete and varied view of the origins, modes of operation, and consequences of these residential schools. By favoring the expression of a certain type of testimony, Canada’s TRC shapes many narratives of trauma, institutional crime, and national history. This essentialization of testimony leads us to question the ability of the TRC to effectively reveal the diversity and dynamics of the residential schools, the reasons for their establishment, the causes of the corruption of their goals, and the common features they might have with ongoing, enduring forms of abuse and institutional power.
Mémoires de conflits, mémoires en conflits : affrontements identitaires, tensions politiques et luttes symboliques autour du passé, 2016
Tout compte fait, faut-il se demander si nous avons quelque raison ou ces pourparlers commencent, mais le contexte actuel nous permet-il de supposer qu'un tel processus pourrait nous amener à opérer des changements de fond qui appuieraient la guérison de l'ensemble de la société ? Peut-on investir notre énergie dans des échanges sur la réconciliation alors que la mortalité infantile dans les communautés autochtones est trois fois plus élevée que la moyenne canadienne et supérieure à celle des autres jeunes au Canada ?
De quoi la Commission de vérité et réconciliation du Canada est-elle le nom ?
Nouveaux cahiers du socialisme, 2017
À considérer la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) sur les pensionnats indiens comme une institution de justice transitionnelle, on ne peut que faire preuve de scepticisme quant à sa capacité à instaurer une égalité réelle entre Canadiens et nations autochtones. Depuis plus de quarante ans, les promesses et les désillusions se succèdent; les survivants connaissaient donc les limites politiques d’une telle commission. Comment expliquer que plus de 6000 personnes se sont déplacées pour raconter leur histoire pendant les six ans qu’ont duré les travaux de la Commission ? Ce n’est pas, comme pourraient l’avancer certains mauvais esprits, par intérêt pécuniaire, puisque les procédures visant l’octroi des compensations financières ont été indépendantes de la Commission.
Témoignage et histoire dans la Commission de vérité et réconciliation du Canada
Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit et Société
La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada relative aux pensionnats autochtones nous offre l’opportunité d’observer les processus par le biais desquels les victimes reconsidèrent leur place au sein de l’histoire de l’État. Les témoignages livrés dans ce contexte mettent en relief souffrance et souvenirs d’agression et de torture d’enfants, au détriment d’une vue d’ensemble plus complète et variée des origines, des modes d’opération et des conséquences de ces pensionnats. En favorisant l’articulation d’un certain type de témoignages, la CVR canadienne façonne autant de récits de traumatismes, de crimes institutionnels et d’histoire nationale. Cette forme d’essentialisation des témoignages nous amène à nous questionner sur les capacités de la CVR à dévoiler effectivement la diversité des dynamiques des pensionnats, les raisons de leur établissement, les causes de la corruption de leurs objectifs et les caractéristiques communes qu’ils pourraient avoir avec d’autres formes durables et continues d’abus de pouvoir institutionnel.The Truth and Reconciliation Commission (TRC) of Canada on Indian Residential Schools provides us with the opportunity to observe the process through which victims reconsider their place in the history of the state. The statements offered in this context put into relief the suffering and memories of assault and torture of children, to the detriment of a more complete and varied view of the origins, modes of operation, and consequences of these residential schools. By favoring the expression of a certain type of testimony, Canada’s TRC shapes many narratives of trauma, institutional crime, and national history. This essentialization of testimony leads us to question the ability of the TRC to effectively reveal the diversity and dynamics of the residential schools, the reasons for their establishment, the causes of the corruption of their goals, and the common features they might have with ongoing, enduring forms of abuse and institutional power.
2011
Ce mémoire porte sur les potentialités et les limites épistémologiques, historiques et politiques des témoignages autochtones lors des travaux publics de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (TRC du Canada). En réponse au mandat de la TRC du Canada, qui vise à faire la lumière sur le régime des pensionnats autochtones, cette démarche de recherche propose des pistes de réflexions théoriques sur le travail de représentation des sujets de justice dans l'espace public. La première partie du mémoire contextualise les luttes pour la reconnaissance des Peuples autochtones en regard des injustices coloniales. Quelques aspects sociopolitiques y sont présentés, dont les principaux fondements des commissions de vérité, le concept de la réconciliation politique, ainsi que les actions restitutives ayant mené l'État canadien à la création de la TRC. Cet ancrage sociohistorique permet d'approfondir l'analyse des processus discursifs à l'œuvre au sein de la TRC du Canada. En effet, la deuxième partie du mémoire fait l'examen de la puissance du récit comme levier de transformation de l'histoire nationale, entre autres, en explorant le rôle et la place du témoignage dans les débats historiographiques, ainsi qu'au sein des commissions de vérité. Enfin, la troisième partie dégage une réflexion critique face aux récits autochtones dans l'espace public et souligne les limites du discours officiel de la TRC du Canada. Ce mémoire tend à faire la démonstration qu'il existe une « aporie de la réconciliation », c'est-à-dire une impasse dans la démarche de réconciliation en contexte canadien entre l'approche thérapeutique et l'approche politique. En réponse à ce constat, je soutiens un nécessaire décentrement des voies de la réconciliation afin de sortir d'un schème de représentation binaire (victimes vs coupables) qui enferme les récits autochtones dans le script officiel de la réconciliation et néglige le jaillissement d'imaginaires postcoloniaux.
Revue québécoise de droit international, 2018
Pendant plus de cent soixante ans, des centaines de milliers d'enfants issues des Premières Nations, Inuits et Métis ont été envoyés dans des pensionnats mis en place par le gouvernement canadien et administrés par différentes institutions religieuses. Ce système de pensionnat est aujourd'hui reconnu comme s'inscrivant plus largement dans le cadre d'un génocide culturel, définit comme étant la « destruction des structures et des pratiques qui permettent au groupe de continuer à vivre en tant que groupe ». En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a été mise en place avec l'objectif de documenter les expériences vécues dans ces pensionnats afin d'établir la « vérité historique » et d'amorcer le processus de réconciliation. Cette étude vise à déterminer l'impact de cette commission sur la réconciliation entre les populations autochtones et non-autochtones du Canada. À travers une analyse des différents degrés de la violence, il est apparu que cette commission avait échoué à contribuer effectivement à ce processus de réconciliation puisqu'elle a adopté une conception de celle-ci qui vient plutôt renforcer la colonialité du pouvoir, principale source de la violence. En effet, le modèle de cette commission vient placer la responsabilité de la réconciliation dans le pardon individuel des survivants et des survivantes des pensionnats, dans l'espoir d'éviter le nécessaire processus décolonial et la restitution des territoires. Dans ces circonstances, la réconciliation est privée de son potentiel décolonial et vise plutôt à réconcilier les populations autochtones avec le colonialisme.
Commission de Vérité et Réconciliation du Canada : faire le deuil d'un génocide culturel
Dans les années 1870, le gouvernement Canadien a mis en place un système de génocide culturel, dans les termes employés par la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada (CVR). Les autochtones du Canada, aussi appelés « Premières Nations », « Inuits » et « Métis », représentent aujourd’hui 4% de la population et ont été les victimes de persécutions et de discriminations pendant plus d’un siècle.
Canadian Journal of Law and Society/Journal canadien droit et société, 2017
La mobilisation pour les femmes autochtones disparues ou assassinées ainsi que la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada sur les pensionnats indiens nous rappellent que la violence au Canada n'appartient pas au passé. Le travail individuel et collectif des victimes pour exprimer cette violence et le déploiement de cette parole dans l' espace public fait partie du processus de sortie de la violence que cet article se propose d'analyser. Empruntant une approche symbolique du pouvoir, cette recherche analyse la manière dont les dispositifs institutionnels de justice tels que la CVR abordent la sortie de la violence des points de vue individuel, communautaire et sociétal. Abstract The search for missing or murdered Aboriginal women as well as the enquiry of the Truth and Reconciliation Commission (TRC) into residential schools both serve as a reminder that violence in Canada does not belong to the past. The individual and collective efforts of victims to express that violence and the deployment of the word " violence " in the public sphere are both part of what this article will analyze: the process of making that violence visible. Using a symbolic approach to power, this article analyzes the ways in which institutional means of justice, such as the TRC, address the making visible of violence from individual, community and societal perspectives.