Jerome Charyn ou la mythologie de la vérité (original) (raw)
Related papers
Archives de Philosophie, 2010
Distribution électronique Cairn.info pour Centre Sèvres. © Centre Sèvres. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
« D’autres vies dans la mienne : l’écriture (auto)biographique de Jerome Charyn »
2018
International audienceJerome Charyn, à l’aube de ses quatre-vingts ans, reste un voyageur sans bagage. L’expression lui va comme un gant, et pas seulement parce qu’il ne possède rien ou presque. Ce bagage qui lui a manqué toute sa vie, c’est le bagage familial avec lequel, bon gré mal gré, presque chacun d’entre nous vient au monde. Charyn, lui, est né d’un père polonais et d’une mère biélorusse arrivés à la fin de leur enfance aux États-Unis, dans les années 1910, via Ellis Island et son immense structure dans laquelle des immigrants du monde entier, sans le sou, étaient triés, désinfectés, examinés et, une fois acceptés, aiguillés vers un avenir américain. Samuel Charyn, le père, ne s’estjamais remis de ce bref séjour à Ellis Island qui l’a laissé traumatisé, à jamais étranger à cette langue nouvelle, à peine capable d’aller s’échouer dans un quartier sordide du Bronx, où il s’est marié, a eu trois fils, et dont il n’est jamais sorti. Dans les entretiens qu’il a pu donner1, Charyn...
La chaîne d'union, 2022
Le mythe d'Hiram est un fondement de l'appareil symbolique de la Franc-Maçonnerie. L'article revisite le contenu du mythe.
Écrire le réel. Entretien avec François Charron
Voix et Images, 1991
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
Consolation et vérité chez Ciceron
L'oeuvre de Cicéron offre un champ d'investigation très précieux pour une étude sur la consolation. Non seulement elle présente les premières consolations de la littérature latine qui soient parvenues jusqu'à nous, mais elle se signale par une double approche, qui associe à la pratique effective de la consolation une réflexion théorique sur ses fondements philosophiques et sa pertinence. De plus, compte tenu de la variété de son oeuvre, de son statut social et des épreuves qu'il a traversées, il nous est donné d'observer l'Arpinate dans des positions et des rôles très divers. Selon les types de textes et les circonstances, il se présente tour à tour, voire conjointement, soit comme un sujet souffrant, dont le chagrin excessif nécessite le secours de consolations, soit comme un consolateur, qui tente d'apaiser par des lettres le chagrin de ses proches, et enfin comme un théoricien qui s'interroge sur les devoirs du consolateur et la pratique de la consolation. Dans cette perspective, la correspondance est du plus grand intérêt car elle comporte à la fois des lettres de consolation reçues ou envoyées, quelques unes des réponses rédigées par Cicéron ainsi que des réflexions au sujet de l'effet produit par les consolations. De plus, non seulement Cicéron a concilié, de façon fort originale, le point de vue du consolateur et celui du maerens en rédigeant la Consolatio ad se, mais il s'est en outre livré dans les Tusculanes à une analyse théorique de la consolation sans pour autant perdre de vue sa double expérience de sujet souffrant et de thérapeute. Or le rapprochement de ces différents textes fait apparaître de notables distorsions entre les conseils et exhortations adressés aux amis dans la peine et l'attitude de l'Arpinate, qui, face aux expériences traumatiques du deuil et de l'exil, se déclare inconsolable et récuse la plupart des consolations. De même, la visée thérapeutique des Tusculanes et l'affirmation selon laquelle la philosophie est à même de soulager le chagrin semblent entrer en contradiction avec l'inefficacité des consolations constatée dans la correspondance. C'est cette incohérence apparente entre théorie et pratique que je me propose d'étudier en relation à la quête de vérité : pourquoi et comment Cicéron défend-il au plan philosophique une pratique dont il a dénoncé lui-même l'inutilité ? Pour tenter de répondre à cette question, j'envisagerai successivement les cas de l'exil et du deuil au moyen de rapprochements entre la correspondance et les développements consacrés à ces questions dans les Tusculanes.