Sciences de la vie, philosophie, sciences humaines (original) (raw)
Le positivisme impose une représentation des savoirs scientifiques dénuée de toute dimension spéculative. L'enseignement des disciplines scientifiques reste aujourd'hui essentiellement opératoire et manipûtatoire. Les découvertes résultent de la mise au point d'instruments, de techniques, d'observations, de mesures et de calculs. L'objectif semble être déformer un ingénieur ou un expert. En biologie, cependant, la prise en compte des représentations qui font obstacle à l'assimilation du savoir, l'irruption des questions éthiques, la nécessité d'articuler le psychique et le somatique, la nécessité d'interpréter les observations, laproximité du médical difficilement separable du biologique conduisent à se poser le problème du passage de l'un à l'autre et donc à repenser les finalités de l'enseignement biologique. La réflexion philosophique est présente en acte au coeur même de la pensée et de l'enseignement scientifique dans la mesure où l'on ne peut, par exemple, isoler les questions de santé, de normalité et de normativité. La méthode réductionniste, qui est une condition de possibilité des progrès scientifiques, met ces questions provisoirement entre parenthèses, mais une approche réellement culturelle et formatrice doit les réinscrire en amont, en aval et aussi au coeur du travail scientifique.