Les pièges des définitions en droit (original) (raw)

À propos de deux pièges en psychopathologie

Jérôme Englebert « […] nous avions ouvert un manuel trouvé par hasard dans les rayons d'une librairie, et dont l'auteur conseillait, dans les premières pages, de partir à la rencontre des malades mentaux, sans aucune formation théorique préalable. C'est ce que nous avons fait, commençant ″naïvement″ notre carrière en allant voir les malades : les catatoniques, maniaques, paraphrènes et autres grands délirants dans les asiles. L'éthologie, elle aussi, suppose une certaine expérience préalable de l'observation naturaliste sur le terrain. Nous inciterons donc ceux de nos lecteurs qui n'ont encore rien lu en éthologie et en psychiatrie, d'aller eux aussi à la découverte, dans la nature et dans les instituts psychiatriques, s'ils le peuvent, avant de lire, et de ne pas procéder inversement, comme cela se fait généralement. La démarche que proposait Baruk (1950), auteur de ce premier manuel de psychiatrie que nous avons eu dans les mains, était fondamentalement éthologique : observer, sans a priori, avant toute chose » Albert Demaret, Éthologie et psychiatrie, 1974 (2014), pp. 17-18.

Le piège des besoins

Cahiers de l'I.U.E.D Genève, 1980

'Il faut manger pour vivre'. Controverses surles besoins fondamentaux et le développement

Des pièges améliorés et connectés

2020

Agriculture compétitive et durable : les apports croissants du biocontrôle Une antenne du papillon Spodoptera littoralis vue au microscope électronique. Les expansions visibles sont les « nez miniatures » de l'insecte ou « sensilles olfactives » qui abritent les neurones olfactifs. Noctuelle du coton, Spodoptera littoralis. 01. Des odeurs pour lutter contre les ravageurs Dans le cadre du biocontrôle, les chercheurs s'intéressent de près aux odeurs. Celles émises par les plantes d'abord, puisque ce sont elles qui permettent aux insectes ravageurs de les repérer dans le paysage et de les coloniser. Celles émises par les insectes ensuite, et notamment par les femelles pour attirer les mâles lors de la reproduction. Ces odeurs se nomment phéromones lorsqu'elles concernent les échanges entre individus appartenant à la même espèce. On parle de substances allélochimiques pour décrire les échanges entre individus d'espèces différentes, et plus précisément de kairomones, lorsque ces substances profitent à celui qui reçoit le message. Depuis plus de 40 ans, INRAE étudie l'écologie chimique des insectes ravageurs des cultures et met au point des stratégies de biocontrôle qui impliquent l'utilisation des phéromones et kairomones pour lutter contre ces insectes, en agissant sur leurs comportements, ou pour perturber leur cycle de reproduction. dossier de PRESSE .5 Des récepteurs olfactifs dans le viseur L'écologie, c'est la science qui étudie les interactions entre les individus partageant un même milieu. L'écologie chimique, quant à elle, est un domaine essentiel du biocontrôle et consiste notamment à identifier les molécules odorantes qui déclenchent une réaction chez un insecte ciblé. Mais travailler sur le vivant est un processus long, coûteux et délicat à mettre en oeuvre. Il faut en effet élever les insectes, analyser leur comportement et tester une par une toutes les molécules susceptibles de provoquer une réaction, qu'il convient alors d'interpréter. Financé par l'Agence nationale de la recherche, le projet Demeter s'intéresse aux médiateurs chimiques qui peuvent être utilisés dans la lutte contre les bioagresseurs, en se focalisant sur les récepteurs olfactifs de l'insecte. Grâce à la mise en place d'une stratégie qui combine la modélisation informatique et l'expérimentation in vitro, il est possible de proposer de nouvelles molécules actives sur ces récepteurs, réduisant le spectre des possibles à tester avec des expériences d'étude du comportement. Cette approche est développée chez un papillon bioagresseur, la noctuelle Spodoptera littoralis, dont l'inventaire des récepteurs olfactifs a été établi grâce au séquençage de son génome. En résumé, c'est de l'écologie chimique inversée ! Le principal atout de ce « criblage virtuel », c'est non seulement sa rapidité, puisqu'on ne va tester ensuite expérimentalement que les molécules potentiellement efficaces, mais aussi son exhaustivité. Par exemple, en ciblant un récepteur olfactif à l'aide d'une grande variété de molécules odorantes, les chercheurs d'INRAE augmentent leurs chances d'identifier un agoniste (c'est-à-dire une substance ayant un effet identique) plus attractif que la phéromone produite naturellement par la femelle (idéal pour piéger les mâles) ou au contraire un répulsif particulièrement puissant. Des molécules qui pourront, une fois leur efficacité démontrée expérimentalement, être utilisées dans le cadre de la lutte par bio-olfacticides, produits ciblant les récepteurs olfactifs. Qu'est-ce que ça sent ? Comment un insecte ravageur utilise-t-il ses récepteurs olfactifs pour identifier la plante la plus adaptée à sa survie et sa reproduction ? C'est ce qu'ont cherché à déterminer des scientifiques d'INRAE en collaboration avec des partenaires académiques. Pour mener à bien leurs recherches, ils se sont intéressés au papillon de nuit Spodoptera littoralis. Non seulement parce que sa chenille polyphage est un redoutable ennemi des cultures (coton, tomate, maïs, légumes...) mais aussi parce qu'elle est facile à élever et déjà bien connue des biologistes. En analysant la réaction de 35 de ses récepteurs olfactifs à une grande variété de molécules odorantes, ils sont parvenus à identifier les odeurs auxquelles certains d'entre eux se révélaient sensibles. Et sans grande surprise, ce sont en premier lieu les composés émis par les plantes que mangent les chenilles et par les fleurs qui recèlent le nectar dont se nourrissent les adultes. L'important ici est d'avoir découvert les récepteurs olfactifs impliqués, comme cibles clefs pour la recherche de bio-olfacticides. Mais l'examen de ces répertoires de récepteurs apporte aussi des connaissances fondamentales sur les processus évolutifs qui font que les espèces ont une adaptation sensorielle à leur mode de vie, leur alimentation, ou sur le temps d'adaptation à un nouvel hôte. Les chercheurs ont ainsi découvert que certains de ces récepteurs montrent une évolution récente. Et quel rapport avec le biocontrôle ? Eh bien, si l'on identifie un récepteur aux phéromones dont l'évolution est très rapide, on hésitera à développer un piège qui l'exploite. Et pour cause, l'insecte pourra, dans un mécanisme de défense, modifier ce récepteur et établir un nouveau système de communication qui lui permettra d'éviter le danger ! Spodoptera littoralis. Chenille de Spodoptera littoralis. Des bons usages des phéromones L'utilisation des phéromones pour contrôler les populations de bioagresseurs repose sur trois leviers principaux : le monitoring, le piégeage de masse et la confusion sexuelle. Dans le cas du monitoring, l'objectif n'est pas tant d'éliminer la menace que de contrôler son évolution afin de déterminer où et quand agir. Ainsi, des pièges disséminés dans des endroits stratégiques permettent de détecter les premiers vols des papillons et l'évolution des populations au cours de la saison de reproduction. Au contraire, le piégeage de masse consiste à attirer un maximum de papillons mâles afin de les supprimer et réduire ainsi la descendance. Enfin, la confusion sexuelle vise à saturer l'air de phéromones, dans le but de désorienter l'insecte et de l'empêcher d'atteindre la femelle. Cette méthode est particulièrement efficace dans le cadre de la lutte contre les processionnaires car la durée de vie du papillon mâle n'est que d'une journée.

Les ruses de la raison juridique

Recherches et prévisions, 2003

Le contrôle de la situation des allocataires et la vérification de leurs déclarations s'opère au nom d'une application rigoureuse de la législation qu'exprime bien la formule clef de la politique de contrôle conduite par la CNAF : " tous les droits, rien que les droits ". Cet impératif de rigueur juridique a une histoire complexe, comme l'est celle de la mise en forme de cette politique de contrôle dans la seconde moitié des années 1990 (1). L'on voudrait dans cet article aborder quelques unes des modalités et difficultés pratiques de sa mise en oeuvre au travers du contrôle à domicile qui, s'il ne présente qu'une petite partie de la politique de contrôle, permet bien de rendre compte des tensions liées à cette application rigoureuse du droit (2).

Recherche à risques : les pièges symboliques avec des tueurs à gages

L'Homme et la société, 2001

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LA NATURE DE L’ÉTABLISSEMENT JUDICIAIRE DES FAITS

2014

Les faits, en tant que catégories relationnelles de la prise en possession cognitive par l’homme de la nature première et secondaire, sont des produits de sa conscience active. Dans la praxis cognitive et communicative de l’homme, le fait constitue cette certitude relative (relativisée notamment par la dépendance de l’homme envers sa propre pratique) sur laquelle il peut s’appuyer à titre provisoire, tout en reproduisant en même temps son propre système de paradigmes. L’existence sociale est inconcevable sans la praxis cognitive et communicative de l’individu. Dans ce contexte, il est incontestable que les faits existent dans la pratique humaine. C’est un élément de base de l’ontologie sociale. Puisque les rapports et les relations sont des facteurs constitutifs réels de l’existence sociale, il faut incontestablement les ressentir comme s’ils étaient la réalité même et il faut, dans la vie pratique, les prendre en considération comme états de fait réels et, par conséquent, la réflexion est souvent contrainte de les transformer, en les réifiant, en choses. ABSTRACT: Facts as relational categories, conceptualizing the cognitive appropriation of nature (the first and the second nature alike, involving the self-appropriation of human kind as well), are the product of human intellectual activity. In the cognitive-communicative praxis of man, fact is one of the instances of relative certainty the human actor can rely upon -- no need to say: in want of anything better, while actualizing and thereby also reproducing his own set of paradigms. To speak about social existence is tantamount to speaking about cignitive-communicative praxis. This is the reason why it can be stated without ascertaining it that there are facts in social practice. As George Lukács in his Marx's Basic Ontological Principes (trans. David Fernbach) (London: Merlin 1978) explained at p. 41, connections and relationships are component parts of social being. The unavoidable necessity of experiencing them as part of reality, as well as the necessity of reckoning with their facticity in practical life, often necessarily result in their mental transformation into things.