Idées autour des Archives Saer. Une pile de papiers-qui-ne-servent-à-rien (original) (raw)
Il existe une croyance selon laquelle le seul dessein de « déterrer » les écrits d'un écrivain est le gain financier pour un éditeur, une maison d'édition ou les héritiers de l'écrivain. Dans le cas des Borradores inéditos de Juan José Saer, il s'agissait, quant à eux, d'enrichir une collection/bibliothèque dont la continuité avait été interrompue par la mort de l'auteur. Les retombées économiques que ce travail auraient pu lui apporter ne suffiraient même pas à payer une fraction des heures de travail investies par l'équipe chargée des archives. Quel est donc l'objectif de la publication des quatre volumes des archives Saer ? Comment se fait-il que la logique commerciale d'au moins deux institutions privées prestigieuses comme la maison d'édition Seix Barral et l'Université de Princeton, ainsi que des équipes de travail financées en grande partie par des capitaux privés, mais aussi par des fonds publics comme le CONICET, n'ont pas douté sur la publication de ces volumes, alors que la logique publique a tant d'objections à l'entrée d'un étudiant en littérature dans l'univers de ces papiers « sans intérêt » ? Que se passe-t-il pour que ceux qui permettent l'accès aux conditions de production d'une écriture comme celle de Saer soient une université américaine et une maison d'édition transnationale, alors que nos professeurs universitaires en littérature la méprisent comme étant improductive ?
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