Marx, Heine et le matérialisme de l’âge classique (original) (raw)

2010, Orthodoxie et hétérodoxie. Libertinage et religion en Europe au temps des Lumières. Ouvrage coordonné par Marie-Hélène Quéval, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2010, p. 199-212

En 1886, Friedrich Engels rédige un compte rendu critique d'un ouvrage consacré au philosophe allemand Feuerbach, dans lequel il oppose, dans la tradition de son ami Marx, le matérialisme à l'idéalisme comme étant les deux positions fondamentales à l'égard du problème central de la philosophie, celui du rapport de la pensée à l'être. Qu'est-ce qui est premier, la matière ou l'idée, l'être ou la pensée, la nature ou l'esprit ? Selon la façon dont ils répondaient à cette question, les philosophes se divisaient en deux camps distincts. Ceux qui affirmaient le primat de l'esprit par rapport à la nature, et qui admettaient, par conséquent, une création du monde, de quelque espèce que ce fût […] ceux-là constituaient le camp de l'idéalisme. Les autres, qui considéraient la nature comme l'élément primordial, appartenaient aux différentes écoles matérialistes 1 .