Une étude de la vulnérabilité cognitive des parents au premier degré de patients schizophrènes (original) (raw)

2012, Revue Francophone De Clinique Comportementale Et Cognitive

Les patients schizophrènes présentent une série de déficits cognitifs dans différents domaines tels que : La mémoire (épisodique, sémantique et de travail), Les fonctions exécutives (planification, flexibilité cognitive,…), Les fonctions attentionnelles (ralentissement cognitif, distractibilité,…), Les fonctions langagières (communication). Les patients schizophrènes souffrent également d'un déficit en mémoire autobiographique (MA) : ces difficultés se traduisent, entre autres, par un déficit des capacités à récupérer des souvenirs spécifiques. Ils présentent également une instabilité de l'identité. En effet, ces patients rappellent des souvenirs définissant le Soi (« Self-Defining Memories ») moins cohérents et ayant moins de sens pour l'identité que les sujets contrôles. Or, notre capacité à définir notre identité dépend de celle de rappeler des souvenirs stockés en mémoire autobiographique. Ainsi, puisque mémoire autobiographique et stabilité de l'identité sont intrinsèquement liées, les déficits les concernant semblent particulièrement importants dans cette maladie. Par ailleurs, la MA joue un rôle essentiel dans la capacité des patients schizophrènes à se projeter dans le futur et à imaginer des événements spécifiques pouvant leur arriver dans le futur. L'étiologie de la schizophrénie soutient l'idée d'une interaction entre facteurs génétiques et facteurs environnementaux. L'étude des familles de patients schizophrènes s'est avérée très intéressante en ce qui concerne les facteurs génétiques de vulnérabilité à cette pathologie. En effet, différentes recherches ont permis de détecter des anomalies structurelles et cognitives rencontrées à la fois chez les patients et leurs parents au 1 er degré (parents, frères, soeurs, enfants) : plus précisément, leurs scores aux tests cognitifs se situent entre ceux obtenus par les patients et ceux obtenus par les sujets sains. Autrement dit, les parents au 1 er degré pourraient également présenter des déficits cognitifs dans les différents domaines cités ci-dessus. Ces résultats soutiennent donc l'hypothèse d'une vulnérabilité cognitive héréditaire. Les difficultés cognitives constituant ces facteurs de vulnérabilité sont appelées endophénotypes.