étude de la régénération naturelle de l’Azobé (Lophira alata Banks ex C. F. Gaertn) dans la Réserve Forestière de Mbalmayo (original) (raw)
2024, étude de la régénération naturelle de l’Azobé (Lophira alata Banks ex C. F. Gaertn) dans la Réserve Forestière de Mbalmayo
L’Azobé (Lophira alata) est une espèce de grande importance commerciale, reconnue pour la qualité de son bois et classée comme vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en raison de son exploitation forestière intensive. Afin d'identifier des pistes d'aménagement durable, la présente étude a pour objectif général de contribuer à la gestion durable de Lophira alata à travers la caractérisation de sa régénération naturelle dans la Réserve Forestière de Mbalmayo. Spécifiquement, il s’est agi d’évaluer sa capacité de régénération naturelle, de caractériser ses milieux de croissance au sein de la réserve et d’évaluer l’influence des conditions environnementales sur sa régénération naturelle. Pour mener à bien cette étude, un relevé floristique itinérant a été effectué dans douze parcelles de (200x200) m2, reparties dans des différents habitats autour de semenciers de Lophira alata. Les résultats révèlent que la régénération naturelle de Lophira alata dans la réserve forestière de Mbalmayo est globalement appréciable. Les densités de régénération sont importantes, atteignant 24 tiges/ha dans les jachères, 20 tiges/ha en forêt secondaire adulte et 19 tiges/ha en forêt secondaire jeune. Le potentiel de régénération est particulièrement élevé dans les jachères (98,6%) et la forêt secondaire jeune (91,51%), tandis qu'il est modéré en forêt secondaire adulte (44,16%). De plus, la survie des plantules est meilleure en forêt secondaire jeune et dans les jachères. En revanche, la régénération naturelle de cette essence est très limitée dans les plantations agricoles avec seulement 3 tiges/ha et un potentiel de régénération de 22%. L’analyse de la composition floristique révèle que ces milieux sont fortement perturbés. Cette perturbation est révélée par des indices de Hawthorne élevés (139 à 169), des faibles densités et de faibles indices de diversité (Shannon < 2,5, Simpson = 0,1, et Piélou variant entre 0,3 et 0,5). Ces perturbations, bien qu'affectant la diversité et l’abondance des espèces, favorisent l’installation et la croissance d’espèces pionnières comme L. alata. De plus, la densité des plants de Lophira alata dans les milieux de la RFM est principalement influencée par la densité floristique, qui a une influence négative, et le taux d'éclairement, qui a une influence positive. La densité floristique est le facteur le plus déterminant, avec une forte corrélation (R = 0,821) et une influence significative (F = 20,655, p < 0,001), expliquant 67,4% de la variation (R² = 0,674). Le taux d'éclairement, quant à lui, montre une corrélation modérée (R = 0,600) et un effet significatif (F = 5,625, p = 0,040), expliquant 36% de la variation (R² = 0,360). En revanche, l'épaisseur de la litière et le statut social du semencier n'ont pas d'influence statistiquement significative sur la densité des plants. Malgré l’importance des défis dans certains habitats, la régénération de Lophira alata s'avère prometteuse dans la réserve de Mbalmayo.