Appel à communications - Le rôle des minorités religieuses dans la redéfinition des communautés imaginées (MIRCOM MSHL) (original) (raw)

La communauté musulmane en contexte migratoire et la réarticulation d'un «cosmos sacré» islamique: le cas de l'association Bel Agir de Montréal

2010

My study of a Montreal Muslim association draws on the concept of community in social sciences to explore the social and religious dynamics of the Bel Agir association, where I conducted fieldwork for more than six months. Composed mainly of former members of a non violent Moroccan Islamist movement and entirely of migrants, the association offers a space where continuity and discontinuity in its members social and religious life is articulated. My analysis examines, in part, the role of the religious community in the immigration and settlement process. However at the principal aim of my thesis is to understand how the involvement of members in the association contributes to internalizing a specifically Muslim ethos and how, in return, their participation in the community articulates this ethos with the social context of Québec. In doing so, I offer an analysis of what motivate members to integrate to the community and apply the teachings of the group to their individual lives.

Parler de religions minoritaires

in Anne-Laure Zwilling (ed.), Minorités religieuses, religions minoritaires dans l'espace public: visibilité et reconnaissance (Société, Droit et Religion), Strasbourg : Presses de l’Université de Strasbourg, p. 5-16, 2014

Minorité, communauté... en religion. En guise d'introduction

Les groupes religieux minoritaires, une question d'actualité politique ou scientifique ? Yezidis en Irak, chrétiens en Corée, hindouistes au Bangladesh, coptes en Égypte, kurdes en Turquie… les informations diffusées par les médias dans les années 2010 font surgir très souvent – trop souvent – la question des diffi-cultés vécues dans différents pays par les membres d'une confession religieuse minoritaire dans leur propre pays de résidence, à plus forte raison lorsqu'elles sont expatriées et sous un régime politique et des conditions d'existence aupa-ravant inconnus d'elles. En France, le début de l'année 2015 a cruellement rappelé l'impact social que peuvent avoir les revendications religieuses ; la question du vivre ensemble de citoyens aux convictions et appartenances religieuses très diverses, longtemps subsumée à la problématique de « l'intégration » ou de « l'assimilation » de ce qui n'était pas encore des minorités (visibles ou pas), s'est reposée avec acuité et interroge. Cette situation fait plus qu'interroger les modèles de la diversité : c'est en effet le statut même des minorités, auparavant dominées et soumises à une insaisissable mais bien réelle majorité, maintenant devenues actives et militantes – ou simplement exposées, qui demande à être replacé en première ligne de l'agenda des sciences humaines et sociales. Si l'ac-tualité d'un phénomène n'est jamais vraiment la principale raison de son trai-tement par les sciences, si les occurrences empiriques ne sont pas la traduction exacte du modèle qui les expliquent, ou si, comme le suggère Bourdieu, un fait social n'est pas un fait sociologique, il faut rappeler la prudence avec laquelle les sciences se sont saisies du fait minoritaire et l'ont théorisé. (...)

Le rôle de la religion dans l'établissement de relations intercommunautaires

La vie spirituelle est une priorité dans de nombreuses communautés touchées par les conflits, et peut-être plus encore dans les situations de déplacement. Pourtant, les organismes d'aide lui donnent rarement priorité alors qu'elle pourrait jouer un rôle crucial dans la formation et la préservation de relations intercommunautaires solides et efficaces. Les questions concernant la migration, le traitement des migrants forcés et les relations intercommunautaires entre les groupes d'accueil et de migrants forcés sont profondément enracinées dans l'histoire islamique. Selon une perspective islamique, les relations intercommunautaires sont facilitées par la reconnaissance mutuelle de la dignité et de l'honneur que Dieu confère aux migrants forcés pour le courage dont ils font preuve pour échapper aux persécutions ou à la privation mais aussi à leurs hôtes pour leur générosité d'esprit. 1 La préservation de cette dignité dépend d'un aspect crucial : ni la vulnér...

Introduction - À l’écoute des transnationalisations religieuses - Civilisations 67 11-21

Civilisations, 2018

2018- A l'écoute des transnationalisations religieuses Bien avant le tournant transnational dans les études migratoires et religieuses, les pratiques spirituelles se sont toujours diffusées du fait de la circulation des personnes et des objets, mais aussi des musiques qui accompagnent les rituels. La musique a en effet, au cours de l'histoire, joué un rôle central dans la diffusion et l'implantation locale des « religions universelles », telles que l'islam ou le christianisme. Mais elle a aussi contribué à la migration des « religions ethniques », comme les religions d'inspiration africaine dans les Amériques (candomblé, batuque et umbanda brésiliens ou vodou haïtien, entre autres). Issues des premières phases de globalisation culturelle, entraînées par la colonisation, ces religions sont le produit des rencontres entre différentes cultures, dans un univers-l'univers afro-américain-qui, depuis le début, s'est structuré selon une logique « transnationale », et pas simplement par le déplacement forcé des esclaves africains (Capone 2004 : 14-16). Si les interprétations classiques opposent les religions « universelles » à vocation transnationale aux religions du lignage ou « ethniques », dont l'ancrage territorial serait primordial, nous sommes aujourd'hui confrontés à des flux transnationaux qui font des religions « ethniques » des ressources identitaires disponibles au-delà des frontières du groupe d'origine, modifiant en profondeur les paysages religieux des pays d'accueil (Bava & Capone 2010). La « nature transnationale » de l'Eglise catholique, des Eglises évangéliques ou pentecôtistes, et de bien d'autres pratiques religieuses aujourd'hui, aide ainsi les immigrés à retrouver une continuité entre différents territoires, en renouant dans la société d'accueil avec des rituels familiers, des organisations et des réseaux religieux déjà connus dans leur terre d'origine. La musique joue, en cela, un rôle fondamental, permettant aussi d'activer les affects dans la « mise en scène » des appartenances religieuses (Salzbrunn 2017). Approches transnationales des pratiques religieuses Dès le début des années 1990, l'approche transnationale des phénomènes religieux a apporté une nouvelle compréhension des religions « en migration ». Dans un autre travail (Capone 2010), nous avons montré comment, dans le domaine des études des migrations internationales, se sont développés les cadres théoriques qui ont permis le passage d'une approche assimilationniste des flux migratoires à une approche mettant en lumière les processus transnationaux.

Adapter la religion : négocier les limites de la religion minoritaire dans les espaces urbains

Social Compass

Throughout Europe we observe a significant trend of increasing state intervention in the governance of religious practices and expressions. A growing number of policies and procedures seek to define and regulate how religion can, and cannot, be expressed in the public domain. In this article we explore how ideas of ‘good’ and ‘bad’ religion are translated into policies in urban contexts. We disentangle the social imaginaries that underlie the symbolic boundaries that distinguish between ‘acceptable’ and ‘unacceptable’ expressions of religiosity, and the repertoires of justification used to enforce them. Drawing on empirical research in cities in France and Spain, we argue that public expressions of religion are more likely to be deemed ‘acceptable’ in public as long as they meet a series of criteria, namely being perceived as: a) aesthetic and festive, rather than outrageous, b) discrete/decent/decorous rather than interpellating and, more importantly, c) exceptional rather than ord...

Multiculturalisme et interculturalisme à l’épreuve du rapport aux minorités ethno-religieuses

Les concepts de multiculturalisme et d’interculturalisme renvoient à des récits collectifs portant sur le type d’intégration attendu des minorités. Cet article analyse leur usage dans les documents de la Commission Bouchard-Taylor, et compare le Québec à quelques pays d’Europe où l’on trouve des discours similaires sur le rapport entre majorité nationale et minorités ethno-religieuses, celles-ci constituant le noyau résistant qui irrite certaines franges des majorités. Même au Canada on paraît réviser l’approche multiculturelle en affirmant davantage la neutralité de l’espace commun, moins favorable à certaines expressions des libertés religieuses. Le texte attire aussi l’attention sur le fait que le débat québécois ignore le plus souvent le concept similaire d’interculturalité, en usage dans la francophonie.