Paul Ricœur: la sagesse de l’incertitude (original) (raw)
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Paul Ricoeur : la sagesse de l'incertitude 1
2013
After the Second World War, Paul Ricoeur started his career teaching philosophy at the Col-lège Cévenol in the village of Chambon-sur-Lignon, where he wrote his doctoral dissertation dedicated to the phenomenological analysis of the voluntary and the involuntary. Borrowed from Milan Kundera, the paradoxical notion of 'wisdom of uncertainty' , applied to Ricoeur's work as a whole, highlights the specific features of his contribution to the development of hermeneutic philosophy in the 20 th century.
De l’épreuve de l’incertain à la sagesse de l’incertitude
Recherches De Science Religieuse, 2022
Distribution électronique Cairn.info pour Centre Sèvres. Distribution électronique Cairn.info pour Centre Sèvres. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2022-4-page-593.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Le phénomène de l'hésitation selon Paul Ricœur
Revue Philosophique De La France Et De L Etranger, 2011
Le phénomène de l'hésitation. A partir de Ricoeur. "L'illusion n'est pas de chercher le point de départ, mais de le chercher sans présupposition". [1] L'ouvrage de Paul Ricoeur, Le Volontaire et l'Involontaire (Aubier, 1950) constitue le premier volume de sa "Philosophie de la Volonté". L'ambition n'en était rien de moins que d'effectuer un "commentaire de la bipolarité fondamentale de l'existence humaine, à la fois subie et conduite" (p. 144). Il nous paraît intéressant de revenir sur cet ouvrage, que la vogue structuraliste avait mis à l'Index : non leguntur. A l'heure où ceux que Ricoeur lui-même appellera les penseurs du soupçon[2] n'ont plus la même emprise totale sur la pensée, il est peut-être temps de revenir sur certains aspects de cette Le couple classique passif/actif, et donc, en particulier, le couple involontaire/ volontaire, est au coeur du livre, qui vise sans fard à constituer une "philosophie du sujet"[3]. Ricoeur inscrit d'abord sa démarche dans le cadre de la phénoménologie de Husserl, dont il fait paraître la même année sa traduction des Ideen, dans la prestigieuse collection dirigée par Sartre et Merleau-Ponty, chez Gallimard. Mais sa filiation par rapport à Husserl est originale, et il n'hésite pas à tenter de compléter l'approche phénoménologique, ramenée pour l'essentiel à la "réduction éidétique"[4], à quelques éléments de la théorie de la perception (les "profils") et de celle, précieuse, de la "conscience intime du temps", en utilisant librement aussi bien la tradition aristotélico-thomiste[5] que la tradition française (Descartes et Malebranche, mais aussi Pascal, Maine de Biran, Lequier, Bergson, Alain, Nabert). La réduction
Paul Ricœur: entre attestation du mal et témoignage de l’espérance
Forum Philosophicum
The aim of this article is to show that the “attestation of evil and testimony of hope” are characterized by the genitive that accompanies them. This places them both, each no less than the other, in two different horizons: while the horizon of attestation is Heideggerian, the horizon of testimony is a legacy of Jean Nabert. Both of these horizons are present in the thought of Ricœur, and characterize the entire spectrum of his work. However, we are not dealing here with a syncretism resulting from the co-presence of a hermeneutic source and of the philosophy of reflection. On the contrary, I attempt to show that the co-presence of attestation and testimony results from the fact that Ricœur never stopped “walking on two legs,” given what he writes in a conversation published in the Critique and Conviction, and that this presence is rooted in Ricœur’s formation, which is at the same time philosophical, literary and biblical, as he never renounced either the former one, or the latter ...
Paul Ricœur et le destin de la phénoménologie
Forum Philosophicum
Every reader of Ricœur knows that hermeneutics endeavors to answer the aporiae of historical phenomenology. Hence arises the need to return to those aporiae and those answers. On the one hand, phenomenology, born with the maxim of going “directly to things themselves,” is confronted with the incessant evasion of the thing itself and with its dreams of presence being thereby shattered. This reversal should not be blamed on the failings of this or that thinker, but attributed to the very destiny of phenomenology itself. On the other hand, Ricœurian hermeneutics takes note of a gap (the very remoteness of the thing itself), and of a necessary return (to the thing of the text). Thus, there is nothing for thought itself to grieve over with respect to this enterprise. However, while the phenomenology of Merleau-Ponty, faced with the same difficulties, orients itself towards political philosophy, the hermeneutics of Ricœur rather seeks to lead us to a philosophy of religion. This article h...
Réintroduire de l’incertitude. Entretien avec Marika Moisseeff
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
Ses recherches qui portent sur les processus de constitution des identités se fondent sur une approche comparative des représentations du sexe et de la procréation, et sur un travail de terrain en Australie aborigène. Elles l'ont amenée à travailler sur les rites d'initiation et de fertilité et les objets cultuels qui y sont manipulés, et à proposer de considérer la science-fiction comme la mythologie occidentale contemporaine, et l'institution médicale comme une institution religieuse laïque à laquelle revient la gestion des corps vivants et morts. « J'ai l'impression qu'on réintroduit de l'incertitude. Je pense qu'il faut qu'on réintroduise de l'incertitude. » Entretien avec Marika Moisseeff Par Marion Géry et Yoram Mouchenik L'autre : Bonjour Marika et merci d'avoir accepté cet entretien pour la revue l'Autre où tu as déjà écrit plusieurs articles. Il est très intéressant d'avoir cette double posture à la fois d'ethnologue et de psychiatre et nous nous demandons comment tu la tricotes et comment tu la travailles ? C'est à la fois une histoire de parcours, de rencontres, et de déplacements, donc des ouvertures qui nous intéressent. Tu couvres un champ assez impressionnant et c'est de cela que nous voudrions que tu nous parles Marika Moisseeff : Tout d'abord, merci pour cette proposition d'entretien. Je crois important de souligner que la position de la recherche en ethnologie n'est pas du tout la même que celle de la clinique. Dans le travail clinique, il faut être dans l'ici et maintenant. On est d'abord dans un accordage avec le patient et cet « ici et maintenant » est une temporalité très différente de celle de la recherche en anthropologie. L'une des choses fondamentales en ethnologie, c'est le terrain. On pourrait dire que la clinique est aussi une forme de terrain, sauf que la clinique renvoie au temps court de la séance bornée par un début et une fin. On ne pourrait faire le travail que nous faisons avec les personnes qui nous consultent si on vivait 24 heures sur 24 avec elles, comme c'est le cas quand on fait du terrain en ethnologie. Par exemple, pour prendre un cas extrême, le travail sur la sexualité, en clinique, ne pose pas les mêmes difficultés parce que, dans ce cadre particulier, on est dans un colloque singulier, et on est soumis à des règles de confidentialité, et du coup on peut poser plus facilement des questions. Mais poser des questions sur leur sexualité aux gens chez qui on s'installe pour étudier et comprendre leur culture, c'est autrement plus compliqué, voire inapproprié, parce que l'intimité qu'on partage alors avec eux n'est pas du tout du même ordre que celle qu'on partage avec nos patients. Sur le terrain de l'ethnologie, le fait de partager la vie des gens tous les jours pendant plusieurs mois, voire un an ou deux, comme je l'ai fait avec les Aborigènes, impose d'autres formes de règles de partage et de respect.