Poétiques du descriptif dans le roman français du xixe siècle (original) (raw)

Poème en prose et formes brèves au milieu du xix siècle

Études françaises, 2008

Résumé L’auteur de l’article vise à examiner l’apport de la presse dans la définition, la pratique et le développement d’une nouvelle forme poétique en prose dans les années 1840-1860 du xixe siècle en France. Elle tend à démontrer qu’un tel renouvellement poétique ne peut être dûment analysé que si l’on opère une distinction entre les formes brèves du journal et les formes les plus longues (chroniques, contes et certains faits divers), les unes et les autres n’ayant pas toujours joué le même rôle dans l’histoire du poème en prose. Si les premières ont marqué la poésie de l’avant-garde dont les traces peuvent déjà être trouvées vers la fin du xixe siècle, dans les années qui ont succédé les décennies examinées, lors des années 1840-1860, le poème en prose se développe surtout dans le cadre des formes longues et plus légitimées auxquelles se sont essayés les écrivains majeurs du siècle. Car un tel cadre permet mieux, pour la nature et l’extension de celles-ci, d’accueillir les nouvel...

L’intratextualité dans le roman français du xixe siècle : un champ à (ré)évaluer

Les Lettres Romanes, 2017

L'intratextualité dans le roman français du xix e siècle : un champ à (ré)évaluer « Il y en a [des choses] qu'on ne doit pas craindre de répéter toujours, au risque d'être accusé de stérilité ou d'obstination 1. » Cette déclaration de George Sand dans la préface de sa pièce de théâtre Cosima, ou la haine dans l'amour (1840) invite à penser l'imitation de soi comme une dimension possible de la poétique de cet auteur et, sans doute plus largement, du xix e siècle. Autant, à cette époque, l'imitation des autres constitue presque un tabou, autant la reprise par un auteur de ses propres thèmes ou procédés est tolérée voire réclamée (puisque l'on attend d'un auteur à succès qu'il reprenne les recettes qui ont déjà fait leurs preuves) et même jugée inévitable (au nom d'une conception de l'individualité créatrice comme unifiée, non susceptible de fragmentation).

La subversion du descriptif dans les romans d’Elizabeth Bowen

Polysèmes, 2007

Philippe Hamon, dans l'introduction de son ouvrage sur le descriptif, rappelle le peu de considération généralement accordé à la description 1. En effet, elle est souvent perçue comme superflue, comme un temps d'arrêt que marque l'auteur avant de revenir à l'essentiel, à savoir « l'action » du roman. Toutefois, malgré son caractère en apparence interstitiel, la description peut aussi être le lieu d'enjeux bien plus importants pour le roman que l'on pourrait le croire de prime abord. Ainsi, dans l'oeuvre d'Elizabeth Bowen, la description est loin d'être accessoire : elle constitue un moment d'une complexité particulière, dans laquelle se dessinent des éléments essentiels, et pour « l'action » du roman qui l'entoure, et pour l'art romanesque de l'auteur. Cette complexité se joue en particulier dans sa nature éminemment subversive, qui traverse tous les romans de Bowen.

La satire en vers au xixe siècle

2020

L’histoire litteraire du xixe siecle ignore generalement la satire en vers. On semble penser que le genre s’est eteint avec les dernieres satires postrevolutionnaires. Pourtant, il se poursuit tout...

La description de la poésie occitane médiévale au xviiie siècle dans les chansonniers de Sainte-Palaye

Publications de l'Association Internationale d'Etudes Occitanes, 2022

Ce dernier volume des Publications de l' Association Internationale d'Études Occitanes (PAIEO) voit la lumière à l'occasion du 40 e anniversaire de notre Association, fondée en 1981. Une rencontre scientifique internationale est à l'origine de cette publication : la Journée d'Étude Transmission : Creacion e ibridacion dins lo domeni d'òc, qui a eu lieu le 29 mars 2019, à Université Toulouse-Jean Jaurès. Organisée par les membres de l' Association des Joves Cercaires en Domeni Occitan (JCDO), avec le support des Laboratoires Patrimoine, Littérature, Histoire (PLH) et Cognition, Langues, Langage, Ergonomie (CLEE) de l'Université toulousaine et sous le patronage de l'Association Internationale d'Études Occitanes (AIEO), cette Journée a eu également une valeur ajoutée : la supervision scientifique du Conseil d' Administration de l' AIEO dont quelques-uns de ses membres ont joué le rôle de modérateurs de certaines sessions. D'ailleurs, le Conseil d' Administration a été responsable de l'évaluation scientifique des travaux publiés dans ce volume en garantissant la rigueur et la qualité des résultats. Cette Journée d'études a été, donc, la première étape de l'officialisation des rapports institutionnels entre l' AIEO et l' Association des JCDO. Depuis lors, cette relation a été constante, même au milieu de la pandémie qu'on subit encore, étant la compilation et l'édition des 22 articles qui composent ce volume la meilleure preuve, à ce jour, de cette coopération constante et fructueuse. Ce recueil d'article représente également un nouvel exemple de la vitalité de la recherche menée par de jeunes chercheurs dont le domaine de recherche est en lien avec les études occitanes. Le volume X des PAIEO, Nouvelles Recherches dans le domaine occitan : Approches interdisciplinaires, paru en 2015 et édité par Wendy Pfeffer et Jean Thomas, a déjà permis de mettre en évidence le caractère interdisciplinaire et le dynamisme de la recherche occitane qui s'est développée, sous l'égide de l' AIEO, pendant longtemps et dans différentes parties du monde. Ce nouveau volume, dont les textes ont été rassemblés et édités entre 2020 et 2021, grâce au grand travail accompli par trois membres des JCDO, à savoir Fabio Barberini et Camilla Talfani, avec la collaboration de Marine Mazars, réaffirme la vitalité de cette recherche. Le vide provoqué par l'annulation, en 2020, pour des raisons de santé, du XIII e Congrès international de l' AIEO de Cuneo/Coni, est bien compensé par l'édition de ce volume, achevée à la fin de la même année. Les nouvelles générations de chercheurs, conscientes de la tradition des études occitanes, ainsi que des technologies numériques qui rendent plus aisée l'actuelle recherche, montrent dans ce volume non seulement une grande rigueur et solidité, mais aussi une grande capacité d'innovation : bien que les divisions traditionnelles des genres, des styles, des mouvements, des langues …, en tant que des domaines de recherche bien définis, permettent la réflexion, il se peut que, quand ils tournent seulement autour d'eux-mêmes, ils deviennent aussi des obstacles à la pensée.

Le descriptif chez Ernest Hemingway : pour une ontologie moderne en littérature

Polysèmes

Le descriptif : une « pause » visuelle 1 La notion critique de descriptif se confond traditionnellement avec celle de description. Comme substantif, le mot « descriptif » n'a pas d'acception relevant de la critique littéraire ou esthétique dans le Robert : le seul sens dont le dictionnaire fasse état est « document qui décrit précisément au moyen de plans, schémas et légendes ».

Note sur la poésie française au XVIII siècle

Études françaises, 2000

La poésie du XVIII e siècle français, à l'exception de l'oeuvre d'André Chénier, est tombée aujourd'hui dans un profond discrédit. Cette défaveur s'explique sans doute moins par la qualité-ou l'absence de qualité-des écrivains en cause («qualité» pour laquelle il serait bien difficile d'établir des critères objectifs d'évaluation) que par le fait que cette poésie témoigne de «conceptions» qui nous sont devenues étrangères : on dira de manière intuitive que, pour nous, la poésie, ce n'est pas «ça», ou de façon plus élaborée que notre définition de l'essence même du poétique s'est radicalement transformée à l'aube du XIX e siècle, passant d'une théorie «ornementale» à une théorie «symboliste» de la poésie 1. Dans une perspective inspirée par l'une ou l'autre théorie sociologique, il est alors tentant de mettre en rapport cette définition historiquement limitée de la poésie avec une situation