Le palais impérial du début du IIe s. ap. J.C. à l’époque sévérienne (original) (raw)

De la fin des palais à la naissance de la cité (~xie-~viiie siècles)

Argos, 2000

La fin de l'ordre palatial 1 La destruction des palais mycéniens, à la fin du XIII e siècle, sonne le glas du système palatial et consacre l'éclatement de la relative unité culturelle qui caractérisait le monde mycénien. Certes les traditions mycéniennes demeurent vivaces pendant près de deux siècles encore, comme en témoignent, à Argos, les nombreuses inhumations qui sont alors pratiquées, selon les mêmes rituels, dans la nécropole de la Deiras. 1 Mais on voit apparaître, là comme ailleurs, des tendances nouvelles. C'est d'abord la résurgence de traditions anciennes étouffées pendant l'époque palatiale, comme celle d'enterrer les morts dans des cistes individuelles. C'est aussi l'affirmation de particularismes locaux, bien illustrée par le fait que les potiers argiens ignorent l'un des styles céramiques alors les plus en vogue à Mycènes, le style « dense », caractérisé par un décor peint qui tend à couvrir toute la surface du vase. C'est enfin l'apparition de bijoux en bronze de types nouveaux, longues épingles à bulbe et fibules en arc, qui semblent trahir des influences orientales et européennes. Que l'effondrement de l'ordre mycénien ait été provoqué, comme on l'a cru pendant longtemps, par l'invasion des Doriens, alliés, selon la légende, aux descendants d'Héraclès, ou qu'il soit l'aboutissement de processus plus complexes mettant en jeu des facteurs économiques, politiques ou sociaux, le fait est qu'il s'accompagne d'importants bouleversements démographiques, auxquels l'Argolide n'échappe pas. Tous les habitats de la plaine sont désertés, à l'exception de Tirynthe 2 , Mycènes et Argos, où une partie de la population se regroupe, tandis que l'autre émigre vers des régions-refuges comme l'Achaïe ou l'île de Céphalonie. 3 L'émergence de la ville dorienne 2 Au début du XI e siècle cependant, la citadelle de Mycènes est détruite et celle de Tirynthe abandonnée. Bientôt l'agglomération argienne elle-même, sans cesser d'être habitée, connaît une occupation plus sporadique, qui reflète sans doute un certain fléchissement De la fin des palais à la naissance de la cité (~xie-~viiie siècles) Argos

BRIGNOLI, Jean-Dominique, Les palais royaux safavides (1501-1722) : architecture et pouvoir - Thèse de l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE I - Université de Provence - LAMM, 2009 - 1 Bâgh et Chahâr-Bâgh

Aucune autre preuve archéologique n'a été apportée, pour l'heure, de l'existence d'un plan quadripartite dans les autres résidences royales Achéménides ou Sassanides. Les indications données par les sources antiques, si elles sont évocatrices, ne sont pas précises pour autant. Dans son Economicus Xénophon écrit : « Ne rougissons point d'imiter le roi de Perse : persuadé que l'agriculture et l'art militaire sont les plus beaux et les plus nécessaires des arts, ce prince les cultive avec une ardeur égale 1 . » Et sur l'aspect des jardins eux-mêmes il raconte : « Ce Cyrus [le Jeune], entre autres témoignages d'amitié (...) lui a fait visiter lui-même, selon le récit de Lysandre [général spartiate, hôte de Cyrus] son « paradis » de Sardes. Lysandre admirait comme les arbres en étaient beaux, plantés à égale distance, les rangées droites, comme tout était ordonné suivant une belle disposition géométrique, comme tant d'agréables parfums les accompagnaient dans leur promenade ; rempli d'admiration, Lysandre s'écrie : « Vraiment, Cyrus, je suis émerveillé de toutes ces beautés, mais j'admire encore d'avantage celui qui t'a dessiné et arrangé tout ce jardin. » Charmé d'entendre ces paroles, Cyrus répond : « Eh bien, c'est moi qui ai tout dessiné et arrangé, il y a même des arbres, ajoute-t-il, que j'ai planté moi-même 2 . » Du moins pouvons nous extraire de ce passage de Xénophon quelques caractéristiques du jardin des rois de Perse qui semblent avoir eu une certaine pérennité : présence d'arbres et d'essences dégageant un parfum suave, ordre donné par des allées et des parterres de plantations symétriques, organisation générale selon un plan ; et c'est surtout ce dernier point, la présence d'un plan préétabli, d'une volonté d'organiser le monde, qui paraît être la grande marque, et sans doute le grand héritage, des jardins achéménides. Que ce plan ait eu telle ou telle forme

BRIGNOLI, Jean-Dominique, Les palais royaux safavides (1501-1722) : architecture et pouvoir - Thèse de l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE I - Université de Provence - LAMM, 2009 - 16 Shirâz

Shirâz existait peut-être déjà à l'époque sassanide 1 . Sa proximité avec Persépolis et Pasargades l'on souvent fait confondre, par les voyageurs de l'époque moderne, avec une ancienne cité achéménide, Cyropolis, sans qu'aucun élément archéologique ne vienne créditer cette origine. Shirâz fut probablement fondée ou refondée en 693/74 H., sous le califat omeyyade de Damas. La ville est située dans la province du Fârs, dans le vaste bassin de la rivière Khoshk. La cité se trouve sur la route venant du Golfe Persique, au travers de cols de montagnes élevées et continuant au nord, en passant entre des collines, vers la plaine de Marvdasht et, au-delà, vers Isfahan. Sa situation, au sortir du goulot d'étranglement des collines, lui assurait une défense naturelle et un rôle clé sur la route commerciale du sud, vers le Golfe Persique. Suppléant au cours irrégulier de sa rivière, des qanâts approvisionnent la cité en eau. C'est en 1503 que la cité tomba entre les mains des Safavides. Les nouveaux maîtres de l'Iran y installèrent des gouverneurs issus des tribus qizilbâshs. Dans les années 1560-1580, le patronage de la peinture de livre des ateliers de Shirâz, par les membres de la tribu Zu'lqadar, était tellement actif que ceux-ci rivalisaient avec les ateliers royaux de Qazvin 2 . C'est, cependant, avec les changements de politique imposés par 'Abbâs I er que Shirâz connut ses grandes modifications urbaines de l'époque Safavide. En effet, en 1590 Shâh 'Abbâs parvint enfin à mettre un terme à la fronde des Qizilbâshs qui durait depuis 12 ans, en défaisant Ya'qub Khân, le gouverneur rebelle de Shirâz, et en conquérant sa forteresse d'Ishtakr. Cherchant à substituer un pouvoir qui lui fut plus fidèle à la dangereuse clique tribale des Qizilbâshs, le shâh nomma Allah Verdi Khân le Géorgien et qullar âqâsi, commandant des régiments de gholâm du shâh, gouverneur du Fars en 1595-1596/1004 H. 3 Le nouveau gouverneur, construisit un barrage -le

BRIGNOLI, Jean-Dominique, Les palais royaux safavides (1501-1722) : architecture et pouvoir - Thèse de l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE I - Université de Provence - LAMM, 2009 - 5 Nâ'in

Nâ'in est une petite cité du centre de l'Iran, à 130 km à l'est-nord-est d'Isfahan, dans la province du même nom. La ville est surtout connue pour les ruines de sa citadelle le Nâ'in qal'eh, dont les plus anciennes structures remontent au moins à la période sassanide. Elle possède quelques monuments prestigieux comme sa Masjed Jâme' d'époque abbasside, datée de 980, son mihrab de stucs pré-seljukides et son minaret des XI e -XII e siècles 1 ; sa Masjed-e Bâbâ 'Abd Allâh, mosquée ilkhânide datée de 1300 et restaurée en 1336 2 ; son emâmzâdeh Seyyed 'Ali, datée du XII e siècle et restaurée au début du XVIII e .