L’inscription bilingue gallo-latine de Todi et les enjeux de la traduction (original) (raw)
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Yon Dans la même collection, Série épigraphique et historique CMO 16, Épigr. 1 D'Archiloque à Plutarque. Littérature et réalité. Choix d'articles de J. Pouilloux, 663 p., 80 fig., 4 tabl., 6 pl., 3 dépliants, 1986. (ISBN 2-903264-08-2) CMO 25, Épigr. 2 B. HellY, L'État thessalien. Aleuas le Roux, les tétrades et les tagoi, 384 p., 20 fig. (dessins au trait), 3 tabl., 1995. (ISBN 2-903264-17-1) CMO 26, Épigr. 3 G. ThériaulT, Le culte d'Homonoia dans les cités grecques, 259 p., en coédition avec Le Sphinx, Québec, 1996. (ISBN 2-903264-18-X) CMO 27, Épigr. 4 G. lucas, Les cités antiques de la haute vallée du Titarèse. Études de topographie et de géographie historique, 264 p., 16 fig. (dessins au trait), 13 pl. in fine, 1997.
Le statut de la traduction dans les éditions bilingues : de l’interprétation au commentaire
Palimpsestes, 2007
Dans la pratique courante, les traductions des oeuvres littéraires sont lues en l'absence de leur original, et la conscience que le lecteur peut avoir des écarts entre les deux textes ne survient guère qu'au détour d'une formulation déroutante. Il s'ensuit que les modifications, les omissions, les additions, les paraphrases ou les contextualisations peuvent facilement passer inaperçues, sans renvoyer au fait de la traduction, car le texte est présenté comme un document singulier et fini. Seul un retour délibéré à l'original et la comparaison entre les deux textes permettent alors de repérer ce fait. Il n'en est pas de même avec les éditions bilingues qui font coexister original et traduction, l'une en regard de l'autre. Cette coexistence dans l'espace organisé de la double page n'est pas sans incidences sur les relations qu'entretiennent les deux textes, qu'ils soient historiquement éloignés l'un de l'autre ou contemporains. Leur saisie, presque simultanée dans l'immédiat de l'acte de lecture-si le lecteur le veut bien-a pour effet de les re-lier et, à certains égards, de modifier leur relation, les rapprochant d'autres modes de traduction comme, par exemple, l'auto-traduction. Le statut de la traduction dans les éditions bilingues : de l'interprétation ...
L’enjeu de la traduction chez Vassilis Alexakis
TTR : traduction, terminologie, rédaction, 2012
Ap. J.-C., avant-dernier roman de l’écrivain grec francophone Vassilis Alexakis, est un livre exemplaire sur la problématique de l’autotraduction. À la différence des écrivains francophones issus de la colonisation auxquels le français a été imposé, rien ne prédisposait Alexakis à écrire dans cette langue. Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à utiliser une langue autre que sa langue maternelle pour faire carrière? Pourquoi écrit-il dans deux langues? Aborder l’oeuvre d’Alexakis sous l’angle de ce que l’on appelle l’autotraduction ne constitue pas en soi une nouveauté. Mais il semble que l’on assiste en ce moment à un retour vers le grec, puisque Ap. J.-C. a lui aussi fait l’objet d’une écriture en grec et d’une autotraduction vers le français. Quels sont les choix opérationnels effectués par l’auteur pour camper un contexte aussi éloigné que le mont Athos, autrement dit la Sainte Montagne, dans Ap. J. -C., dans le but d’atteindre des imaginaires si différents? Après un survol ...
Bilinguisme et traduction en Andalousie
Revue Annales du patrimoine, 2007
Si l'Europe du Moyen Age, ne connait de l’art romain que peu de choses, elle ne savait absolument rien de celui des Grecs. Par ailleurs, les Arabes avaient traduit presque tous les ouvrages de la philosophie grecque. C’est pourquoi les Européens n’ont pas hésité à visiter souvent les villes andalouses et à y puiser, à la fois, les sciences arabes et la philosophie grecque. Cette étude est consacrée à la traduction des sciences arabes effectuée en Europe au Moyen Age par des savants chrétiens, musulmans et juifs. Un bon nombre d'ouvrages de la philosophie arabe et l'histoire des Musulmans ainsi que des œuvres littéraires ont été traduits de l'arabe aux différentes langues latines. - Bilingualism and translation in Andalusia: If medieval Europe knew little about Roman art, it knew absolutely nothing about that of the Greeks. Moreover, the Arabs had translated almost all the works of Greek philosophy. This is why Europeans did not hesitate to visit Andalusian cities often and to draw from them both Arab sciences and Greek philosophy. This study is devoted to the translation of Arabic sciences carried out in Europe in the Middle Ages by Christians, Muslims and Jews. A large number of works of Arab philosophy and the history of Muslims as well as literary works have been translated from Arabic to the various Latin languages.
Condorcet en Espagne : à propos d’une traduction manuscrite de l’Esquisse
Dix-huitième siècle, 2018
En 1799, une traduction en espagnol de l’Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (1795) de Condorcet, est attribuée à « D. J. de la C. Y. C ». Si cette version précoce – après un intervalle très court pour une traduction espagnole du 18e siècle – intitulée Bosquejo de un cuadro histórico de los progresos del espíritu humano a été condamnée à l’oubli en raison de sa forme manuscrite pour n’en être arrachée qu’aujourd’hui, elle a pu circuler au sein même des élites de la Monarchie espagnole. La présente étude se penche sur la qualité, la possible paternité de l’œuvre, ainsi que la portée historique de ce mystérieux manuscrit.
Hesitations du traducteur de San Antonio entre vulgarite et pertes stylistiques
Hésitations du traducteur de San-Antonio : entre vulgarité et pertes stylistiques Résumé Notre recherche est axée sur les choix des traducteurs roumains de trois romans de San-Antonio, qui ont essayé, dans la mesure du possible, de restituer aux lecteurs le style savoureux de cet écrivain qui joue sur la langue et dont la force créatrice est incontestable. Même si le roumain dispose des ressources suffisantes pour accueillir les innovations de San-Antonio, l'analyse effectuée met en évidence des écarts par rapport au texte source, à savoir la neutralisation des registres de langue, les distorsions de l'original, les omissions volontaires des structures jugées trop difficiles ou opaques. En général, ces pertes n'affectent pas la juste compréhension du texte de départ et ne trahissent pas (trop) les intentions de l'auteur. Les mots crus et les expressions vertes ne font pas défaut aux écrivains roumains et l'univers que les traducteurs proposent au lecteur roumain lui est familier, il n'a pas besoin d'un effort pour s'y adapter. Si San-Antonio est parfois intraduisible, notamment dans ses jeux de mots et ses allusions culturelles insolites, le mérite des premiers traducteurs de San-Antonio en roumain est d'avoir réussi à restituer l'atmosphère, le burlesque et le ludique langagier de cet écrivain tellement prolifique et d'avoir proposé aux lecteurs roumains une nouvelle vision sur leur propre langue et sur ses multiples valences expressives. Argument La traduction de San-Antonio s'avère être un exercice de style extrêmement difficile dans toute langue, non seulement parce qu'il joue avec les mots, qu'il crée une nouvelle façon d'expression en français, qu'il déforme, invente, renouvelle, mais parce qu'il offre à son traducteur l'occasion d'exploiter au maximum l'expressivité de sa langue maternelle et de faire la preuve de sa créativité lexicale. San-Antonio a été traduit en roumain dans les années '90, peu après la chute du communisme et de la censure, lorsque les Roumains redécouvraient la richesse de leur propre langue, sous forme écrite, une langue vivante, qui s'opposait à la langue de bois des 45 ans de communisme. Au plaisir du langage s'ajoutait l'intrigue bien menée d'un polar qui venait changer de l'atmosphère sombre des romans où les détectives étaient des miliciens déguisés. Dans quelle mesure les traducteurs ont-ils réussi à rendre en roumain la légèreté et le naturel de la langue de San-Antonio ? Les pertes stylistiques sont-elles dues à l'intraduisibilité de certaines structures françaises ou simplement à un choix plus commode du traducteur ? Ou bien le roumain ne dispose-t-il pas de la capacité à s'adapter phonétiquement et syntaxiquement à la souplesse du français ? Quelle est la raison des omissions, des neutralisations, des distorsions et des ajouts pratiqués dans la traduction roumaine ? Ces questions sont autant d'hypothèses de travail qui constituent les deux parties de notre analyse. L'objectif visé n'est pas de porter un jugement de valeur sur la qualité des traductions, mais de signaler les hésitations et les options plus ou moins inspirées des traducteurs dans leur effort pour restituer l'atmosphère, le burlesque et le ludique langagier de San-Antonio et pour proposer aux lecteurs roumains une nouvelle vision sur leur propre langue et sur ses multiples valences expressives. Notre corpus porte sur les traductions en roumain de trois romans de San-Antonio : Si ma tante en avait / Dacă tanti le avea (traduction roumaine de George Anania) que nous avons noté T1, J'ai essayé : on peut !/Am încercat : se poate (traduction roumaine de Matilda Banu et George Anania) noté T2 et Bas les pattes !/Jos labele! (traduction roumaine de Şerban Velescu), noté T3. Nous précisons également que nous avons donné entre crochets carrés la traduction littérale et entre accolades la traduction équivalente des traductions roumaines.
La traduction : sa nécessité, ses ambiguïtés et ses pièges
2015
Extrait de : Michèle COLTELLONI-TRANNOY (dir.), La traduction, sa nécessité, ses ambiguïtés et ses pièges, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2015. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. Une région multilingue et multiculturelle La Mésopotamie a toujours été, depuis les temps les plus anciens, une région multiculturelle et, par conséquent, multilingue. Dans un tel contexte, la traduction devait tenir une place centrale, même si les textes ne reflètent que de manière limitée son importance. On avait certainement recours à des traducteurs et interprètes lors des échanges commerciaux et diplomatiques entre la Mésopotamie et ses pays voisins, mais différentes populations coexistaient également dans la région même, parmi lesquelles les Sumériens et les Akkadiens. Leur contact prolongé, visible à travers les textes dès le III e millénaire avant J.-C. et remontant certainement au-delà des témoignages textuels, a eu pour conséquence la formation d'une véritable culture bilingue, que nous appelons la culture suméro-akkadienne. L'akkadien et le sumérien sont deux langues radicalement différentes. L'akkadien est une langue désormais bien connue, qui appartient à la famille des langues sémitiques, tandis que le sumérien, une langue à structure agglutinante, n'est rattaché à aucune des familles de langues connues à ce jour. Pourtant, ces deux langues ont eu une grande influence l'une sur l'autre, tant au niveau de leur grammaire que de leur syntaxe ou encore de leur lexique. Au-delà des interférences linguistiques, la culture sumérienne a été adoptée et adaptée par les Akkadiens, tant sur le plan religieux qu'idéologique et culturel. Les traductions de textes littéraires-objet de la présente étude-, attestées à partir de la deuxième moitié du II e millénaire et durant tout le I er millénaire avant J.-C., reflètent la volonté de perpétuer une culture ancienne de grande valeur, la culture sumérienne, tout en la rendant acceptable dans une autre langue, l'akkadien, dans un nouveau contexte politique, celui des grands empires du I er millénaire avant J.-C., et dans un cadre intellectuel où le savoir tient une place centrale. La traduction analytique (ou la paraphrase) 12. C. Wilcke, Das Lugalbandaepos, p. 92. 13. On notera au passage que le nom propre a été traduit, ce qui est exceptionnel. 14. S. Seminara, La versione accadica del Lugal-e, p. 272 ; M. Geller, « Recension de S. Seminara, La versione accadica del Lugal-e », p. 124. J'ai déjà mentionné précédemment le fait que les listes grammaticales étaient rarement utilisées par les scribes comme outils de travail dans l'établissement des traductions. 15. J. S. Cooper, The Return of Ninurta to Nippur, 96-97. La traduction par homophonie Un exemple typique de traduction par homophonie se trouve au verset 167 de l'Angim dimma, lorsqu'on compare les manuscrits monolingues paléo-babyloniens aux manuscrits d'époque récente 18 : Sumérien (version monolingue) u [r-saĝ na] m-tar d en-ki-da me huš túm-[ma-me-e] n Je suis le héros, destiné avec Enki à revêtir les « pouvoirs furieux » Sumérien (version bilingue) ur-saĝ nam-tar d en-ki-ke 4 me 3 huš ˹DU˺-me-en Je suis le héros, destiné par Enki à mener à la bataille furieuse Akkadien (version bilingue) qar-ra-du šá ina ši-mat d é-[a ta-ha-ziez-zi il-la-ku] ana-ku Je suis le héros, destiné par E [a, à aller à la bataille furieuse Dans ce verset, la séquence sonore du sumérien est reproduite, mais pas son sens. Les termes me et me 3 sont homophones, mais pas synonymes ; ainsi la phrase de l'époque récente revêt un sens bien différent de celui de la phrase d'origine. Ce basculement s'explique probablement par la volonté de donner au passage un sens plus guerrier, un thème cher aux rois de l'époque néo-assyrienne.