Les combattants de l’oubli (original) (raw)

« Entre la mémoire et l’oubli »

Jeu Revue De Theâtre, 1996

Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.

Les archives de l'oubli

Cités, 2007

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-cites-2007-1-page-150.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Technique d’oubli et mémoires truquées

Revue critique de fixxion française contemporaine, 2020

Une fine ligne de lumière fend l'obscurité d'une chambre de service entre fin mai et début septembre. Le temps de sa course, un ancien prisonnier de "la nouvelle administration" fait le récit de sa captivité à quelqu'un venu l'écouter et l'enregistrer, probablement son fils. Ce trait de lumière lui rappelle celui qui pénétrait dans la cellule qu'il partageait lors de son incarcération avec un autre détenu, "le 53". Okosténie, empli d'un bout à l'autre par la voix du narrateur, est une saison de la mémoire. Comme dans La scie patriotique, Nicole Caligaris s'empare de certains éléments faisant fortement signe vers l'histoire du XX e siècle sans jamais permettre l'identification stable d'une guerre, d'un régime ou d'un lieu en particulier. Le renversement d'une "ancienne administration" par une nouvelle, la présence de l'armée, une villa transformée en centre de torture, la surveillance généralisée, la politique de la disparition, l'ambivalence de ceux qui tirent profit de la situation ou les tentatives désespérées d'exil, sont les images mélangées et imbriquées qui peuplent la mémoire historique et le roman, évoquant fugacement tel régime autoritaire, telle dictature, telle guerre civile, passés, présents voire encore à venir. Le principe littéraire du brouillage onomastique-fonctionnant comme un opérateur de déterritorialisation-et de l'indécidabilité référentielle font ici écho à la mémoire de l'ancien captif, elle-même confuse et trafiquée. Cette cohérence est de l'ordre de la métalepse : l'interlocuteur du narrateur comme le lecteur-tous les deux en position de réception par rapport au monologue de l'ancien prisonnier-seront laissés radicalement démunis devant le flottement du sens et l'impossibilité de tracer une ligne nette entre réalité et fiction. Le récit auquel ils sont confrontés est en tout point irrécupérable. Mais n'est-ce pas le but lorsqu'on tente de se soustraire à la logique inquisitoriale de l'interrogatoire ? Ce dispositif qui tend à brouiller toute les limites rassurantes-celles qui séparent ce qu'il est convenu d'appeler le réel et ses contraires (fabulation, rêve, délire, mensonge…), l'univers romanesque et l'univers extra-littéraire-met en crise la mimesis, que celle-ci s'appuie sur le réalisme ou l'analogie. S'il s'agit encore du monde, nous n'en saisissons Technique d'oubli et mémoires truquées Revue critique de fixxion française contemporaine, 20 | 2020

L’Oubli des peines

2013

Presses universitaires de Rennes www.pur-editions.fr L es bienfaits d'un repos mérité, de nombreuses fois réitérés au cours des siècles antérieurs, n'avaient jamais amené les historiens à s'interroger sur la place qu'occupait le sommeil dans les sociétés passées. Longtemps, notre histoire entière a été l'histoire d'hommes éveillés. Il est pourtant indéniable que la société française à la veille de l'Industrialisation se caractérisait par une culture dominante de sommeil, très largement christianisée et vivant selon des habitudes héritées. Le lieu d'accueil (chambres, garnis, dortoirs), le mobilier et les accessoires (lits, bourdalous, réveils, veilleuses), les attitudes du corps endormi (positionnement du corps, durée du sommeil), les rituels (prières, sujets de méditation), les vêtements (chemise de nuit, bonnet) sont des éléments partagés par la société française, tout en étant des marqueurs de distinction sociale. Un aristocrate parisien ne dormait pas comme un paysan de la Gâtine poitevine, une femme différemment d'un homme, un vieillard plus difficilement qu'un enfant… en ce sens, pratiques et discours sont intimement liés. La question du sommeil a en effet occupé une place spécifique dans l'organisation des savoirs touchant à l'étude de la nature humaine. elle appartient, autant à la médecine, qu'à la philosophie ou encore à la théologie. Autant de disciplines qui s'interrogent sur les fonctions du sommeil, ses enjeux, mais aussi ses troubles : insomnie, somnambulisme, sommeil excessif… 405

Conservation du concept, restauration contre l’oubli

« Ce que fait le concept à l’œuvre », Marges n° 27, 2018

Après avoir obtenu son diplôme de l’École supérieure d’art d’Avignon (ESAA), Zoë Renaudie est devenue conservatrice-restauratrice, responsable de la conservation à la Collection Lambert en Avignon. Elle s’est spécialisée dans la restauration des oeuvres d’art contemporain et c’est à ce titre que la revue Marges lui a demandé d’intervenir dans ce numéro.

Quand le souvenir induit l'oubli

Quand le souvenir induit l'oubli C'est la fin de la journée, enfin le moment de rentrer à la maison et de retrouver votre famille. Vous allez vers le parking, clés en main pour reprendre votre voiture, et là vous stoppez net .... Vous avez oublié où vous l'avez garée ce matin ! Vous restez un instant planté(e) à l'entrée du parking à considérer les possibilités qui bombardent votre esprit : « J'ai dit bonjour au gardien ce matin… Oui mais avant ? J'étais près de la porte 5 ! Non, c'était lundi... Ou peut-être à côté du poteau en face des escaliers ? Non, ça c'était hier ! » Mais que se passe-t-il ? Pourquoi votre esprit vagabonde-t-il ainsi entre ces différents souvenirs ? Pourquoi le souvenir pertinent semble-t-il ainsi bloqué dans les tiroirs de votre mémoire ? Cet effet d'oubli induit par l'effort de remémoration est appelé en anglais « Retrieval Induced Forgetting effect » (effet RIF), soit en français « l'oubli induit par le rappel ». Les chercheurs en psychologie se sont penchés pour la première fois sur ce phénomène en 1994 (1). Dans une expérience, ils ont proposé aux participants d'apprendre des mots associés en paires de Catégorie-Objet : « Fruit-Orange »/ « Fruit-Pomme » ou « Animal-Lion »/ « Animal-Eléphant » etc. Ils trouvèrent que lorsque les participants devaient réactiver certains mots d'une même catégorie (« Fruit-Orange »), ils ne parvenaient pas à se souvenir d'autres mots de cette même catégorie (« Fruit-Pomme »). En revanche, ils arrivaient parfaitement bien à se souvenir des autres associations (« Animal-Lion », « Animal-Éléphant »). Revenons à notre situation initiale : lorsque vous essayez de récupérer le souvenir de l'emplacement de votre voiture, celui-ci s'embrouille avec des souvenirs similaires passés. En revanche, vous pouvez tout à fait vous souvenir d'autres détails de votre journée qui n'ont rien à voir avec votre place de parking ; par exemple le fait d'avoir dit bonjour à votre gardien qui revenait de son congé maladie !" Le fonctionnement du RIF effect est encore en débat dans le champ scientifique, mais il existe aujourd'hui deux théories dominantes qui permettraient de l'expliquer (2).

mémoire d'un combatant - Ait Ahmed

Mémoires d'un combattant iiOraüâ ue colonisation, 20 ans «. pour aboutir à ce qui a été vécu corm par les Algériens, comme un arrach les Français d'Algérie-ces temps étroitement mêlée de nos deux pay et attisé des malentendus. ms de guerre ssion à l'unité dans l'histoire urs profondes n-. re. de la révolution réflexions et ses 20 ans après, on peut enfin écri Pour la première fois, un "chef h algérienne parie, nous livre ses sou analyses. ' ' ■ sûtes montagnes du Djuid; ara, Hocine Aït ï la vie misérable des paysans de Kabylie et les à l'administration française qui lui valent, à rnée de prison. En 1942, à 16 ans, il adhère au Algérien (PPA) dirigé par Messali Hadj, et, .;Si: de lutter pour la libération de son pays. Il-..i&ndestinité-il fut, pendant deux ans, à la tête de l'Orgsnisatidn Secrète (OS) qui, en 1949, comptait déjà 2 000 hommes dans ses rangs-, puis est contraint à l'exil au Caire, avant de créer le bureau du FLN à New York et d'être arrêté en même temps que Ben Bella, Boudiaf, Khider et Lacheraf dans le fameux détournement d'avion. 1. C'est ainsi qu'il détournait et vendait i son profit les camions de ravitaillement envoyés i la commune par la SIP (Société indigène de prévoyance).