« Jean-Paul Vuillemin (1861-1932) : l’inventeur nancéien du concept d’antibiotique » (original) (raw)

Vuillemin : Dedekind initiateur de l’Algèbre de l’Algèbre

Philosophia Scientae, 2020

Dans le deuxième volume, inédit, de La Philosophie de l'Algèbre, Jules Vuillemin fait une lecture inattendue et suggestive de l'oeuvre de Richard Dedekind. Nous avons essayé de comprendre, en mobilisant les idées et outils de Vuillemin, les résultats de cette lecture. Ceux-ci nous semblent poser en particulier le problème des rapports entre histoire des sciences et philosophie des sciences. Notre article propose un diptyque pour présenter les questions que nous avons voulu poser au texte de Vuillemin. D'une part, nous analysons de quelle manière Vuillemin continue et approfondit le travail de Jean Cavaillès. D'autre part, nous souhaitons accentuer la distance qu'établit Vuillemin entre l'histoire mathématique et son interprétation par les filiations conceptuelles qu'il propose comme essentiellement distinguées des relations historiques.

Le scepticisme selon Jules Vuillemin. Préface

En 2004, la famille de Jules Vuillemin lègue aux Archives Henri-Poincaré (Université de Lorraine) un fonds constitué par les ouvrages, les tirés à part et les manuscrits du célèbre philosophe français, décédé aux Fourgs (Doubs) le 16 janvier 2001. Dans le cadre de la conservation et de la valorisation de ce fonds très riche, les Archives Henri-Poincaré organisent chaque année, au mois de décembre, une journée d'études autour d'un texte ou d'un aspect de la pensée de Jules Vuillemin, afin de discuter des apports et des enjeux actuels de son oeuvre. Le 6 décembre 2014, à Nancy, eut lieu une journée d'études consacrée au thème « Le scepticisme selon Jules Vuillemin ». Le présent cahier thématique publie une version révisée des communications qui furent offertes à cette journée, ainsi que d'autres articles acceptés dans le cadre d'un appel à contributions sur le thème mentionné.

Les « antivaccins », figure de l’anti-Science

Deviance Et Societe, 2019

Distribution électronique Cairn.info pour Médecine & Hygiène. Distribution électronique Cairn.info pour Médecine & Hygiène. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2019-2-page-221.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Le fantôme husserlien de la modalite ́ chez Vuillemin et Granger (Brouillon)

2020

Le fantôme husserlien de la modalité chez J. Vuillemin et Gaston Granger « De modalibus non gustabit asinus. » 1 On peut douter qu'un fantôme puisse présenter des profils, moins en raison de son absence supposée de corporéité réelle, que du fait d'une corporéité fantomatique et qu'il puisse, par elle, multiplier les apparitions et en chacune nous laisser dans le doute quant à ce qui est réellement apparu. S'agit-il en ce cas d'apparitions d'un même corps ou d'incarnations successives d'une même âme ? 2 Alors qu'il y insiste sur le rôle de la corporéité pour l'activité psychique, et qu'il affirme à ce propos que les esprits ont une corporéité qu'on ne peut réduire à de purs fantômes spatiaux subjectifs ou même intersubjectifs (de « purs schèmes spatiaux »), Husserl aborde incidemment la question de la perception d'un spectre effectif. Cette variation imaginaire aura permis de conclure qu'il n'y a de subjectivité qu'incarnée et qu'à ce titre il est totalement absurde de supposer un esprit scientifique dépourvu de corporéité concrète. Elle nous enseigne au passage que les fantômes manqueraient de corporéité concrète sans pour autant manquer totalement de corps : « le spectre est caractérisé par le fait que son corps est un pur 'fantôme spatial ', sans aucune des propriétés matérielles »-de celles qui sont précisément susceptibles d'être modalisées. Il n'est certes pas exclu, du moins à titre de cas-limite, qu'un tel fantôme soit intersubjectivement constitué : « En soi, il serait alors pensable que des esprits n'apparaissent pas seulement à une subjectivité [solipsiste], mais aussi dans l'intersubjectivité, et par conséquent qu'il se manifeste de façon concordante dans une expérience intersubjective sur le fondement de purs et simples corps de fantômes, ne serait-ce par exemple que de manière purement visuelle » (Ibid.). Il en va ainsi de ce que Weyl nomme le « fantôme évanescent de la modalité » 3. L'âme de ce fantôme serait une « logique du modal » véritablement universelle, en tant que logique de la subjectivité concrète, telle qu'elle est à l'oeuvre dans l'activité scientifique. Tel est l'enjeu ultime de cet article. Quant à son objectif, il est plus spécifiquement de se demander s'il y en a réellement une, qui soit unifiée, consistante et universelle. Les apparitions de ce fantôme correspondraient, dans ce contexte, à ce qu'on nomme en logique des « modèles » : l'objectif de ce parcours de modèles (les logiques modales dites syntaxiques, les probabilités, la topologie du plus ou moins, la logique intuitionniste, la logique quantique, etc.) étant de vérifier si l'on peut énoncer une axiomatique des modalités qui soit constante et consistante. « Si, dans plusieurs de ces différents modèles, nous rencontrons le même ensemble complet d'axiomes, alors nous aurons quelque raison de croire à l'utilité d'une logique modale universelle. Dans le cas contraire, nos espoirs auront été vains » 4. Mais Weyl exclut d'emblée que l'approche dite syntaxique proposée par 1 Proverbe médiéval placé en exergue, par Granger, du chapitre VII, « Les syllogismes modaux : formalisme et ontologie », de La théorie aristotélicienne de la science, 1976, p. 171. François de la Mothe Le Vayer rappelle opportunément, dans l'un des Quatre dialogues fait à l'imitation des Anciens (1630), intitulé De l'ignorance louable, que la connaissance (ou l'ignorance) de la table des modales était tenue pour le pont aux ânes.

De la découverte des champignons à psilocybine à la renaissance psychédélique

Ethnopharmacologia, 2019

Les substances psychédéliques sont des molécules psychoactives dont les propriétés psychiques n’ont été découvertes et investiguées que relativement récemment dans l’histoire des sciences biomédicales. Nous retracerons l’histoire de la découverte des champignons divinatoires du Mexique et des recherches thérapeutiques qu’elle a suscitées, depuis les années 1950, avec les observations ethnographiques et les collectes des époux Wasson, jusqu’à la « renaissance psychédélique », qui caractérise ces deux dernières décennies marquées par le regain d’intérêt porté à ces substances malgré leur prohibition dans les années 1960. Les effets psychiques des molécules psychédéliques semblent en effet non seulement constituer un espoir dans le domaine de la thérapeutique psychiatrique, mais également offrir des perspectives en matière de changement socio-politique.